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L’État veut acquérir 180 logements de promoteurs privés


Le manque de logement est l'une des thématiques cruciales au Luxembourg. (Photo : archives LQ/Fabrizio Pizzolante)

Un premier contrat pour 89 unités, au prix de 55 millions d’euros, est sur le point d’être signé. Huit autres projets intéressent le ministère du Logement. Les négociations sont en cours.

Le ministre Henri Kox (déi gréng) a profité, vendredi, d’une réunion conjointe des commissions parlementaires des Finances et du Logement pour présenter un bilan intermédiaire du projet d’acquisition par l’État de logements construits par des investisseurs privés. La mesure doit aider à soutenir un secteur immobilier (et de la construction) en berne depuis la fin 2022. Une première enveloppe budgétaire de 110 millions d’euros a été débloquée par le gouvernement.

Jusqu’à présent, le ministère du Logement a réceptionné 72 dossiers de promoteurs venus proposer à l’État d’acquérir leurs lotissements en l’état futur d’achèvement. «Le ministre s’attend à ce que des dossiers supplémentaires soient déposés dans les semaines et mois à venir», informe Semiray Ahmedova, députée déi gréng et présidente de la commission du Logement. En attendant, les évaluations des dossiers et plusieurs négociations concrètes sont lancées.

Le bilan intermédiaire renseigne 11 refus, alors qu’une trentaine de dossiers doivent encore être complétés. «Ces dossiers ne sont pas écartés, comme d’aucuns ont pu le clamer. Il manquait des informations requises dans le cahier des charges dressé par le ministère. Cette procédure doit permettre d’évaluer si les projets peuvent correspondre aux conditions arrêtées», développe Semiray Ahmedova, contactée par nos soins.

Au bout de plusieurs mois, seules huit offres concrètes ont été soumises par le ministère. «Un premier contrat de vente est sur le point d’être signé. Le projet comprend 89 unités de logement, à la fois des maisons et des appartements de différentes typologies», renseigne la députée. L’État sera amené à verser 55 millions d’euros, une somme qui correspond à la valeur du terrain et au coût de construction.

Un prochain point à la mi-septembre

Si les négociations aboutissent avec les autres promoteurs, un parc de 180 logements pourrait passer du marché privé à la main publique. Pour l’instant, l’enveloppe de 110 millions d’euros est jugée suffisante. «Une rallonge est cependant possible si d’autres projets intéressants retiennent l’attention du ministère», précise Semiray Ahmedova.

Pour rappel, Henri Kox refuse que les vendeurs privés puissent réaliser d’importantes plus-values en cédant leurs projets à l’État. Et il n’est pas question d’acheter tout et n’importe quoi. «Le ministère ne cherche pas à acquérir des logements de luxe ou des boîtes en carton, pour reprendre les mots du ministre», indique la présidente de la commission du Logement.

Les projets à l’étude sont situés partout dans le pays. Les localisations exactes ne peuvent pas encore être dévoilées. Henri Kox avait néanmoins indiqué début juin sur RTL que les deux premiers projets concrets se situent à Luxembourg et dans le sud du pays.

Une demande émanant des partis de l’opposition est aussi restée sans réponse vendredi. Il s’agit du nombre de mètres carrés que représentent les logements que l’État envisage d’acquérir. Une nouvelle réunion, fixée à la mi-septembre, doit permettre de livrer davantage d’informations aux députés.

Il reviendra au Fonds du logement et à la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) de vendre ou louer les maisons et appartements qui seront acquis.

Un paquet anticrise de 150 millions d’euros

Le gouvernement a décidé, à la mi-juin, de soutenir le secteur de la construction à hauteur de 150 millions d’euros pour se substituer aux investisseurs privés freinés par une conjoncture défavorable.

Ce «plan ambitieux» vise l’accès au logement, la rénovation énergétique et le développement des compétences professionnelles. L’enveloppe vise à combler le déficit d’investissements privés dû à de multiples problèmes d’approvisionnement en matières premières ou à l’évolution des taux d’intérêt. Ce supplément vient s’ajouter au budget voté de 1,13 milliard d’euros d’investissements publics dans la construction. Les communes sont appelées à en faire autant de leurs côtés.

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