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Les salariés au Luxembourg travaillent-ils trop ?


23% de salariés déclarent faire plus de 5 heures supplémentaires par semaine. (Photo Pexels)

Plus d’un salarié sur quatre considère sa charge de travail «déraisonnable», selon une récente enquête de jobs.lu. La plateforme de recrutement y dévoile des chiffres sur la relation entre temps de travail et vie personnelle.

Les salariés au Luxembourg tendent à trop travailler. C’est en tout cas le constat que dresse la plateforme de recrutement jobs.lu dans sa dernière enquête. Elle révèle que 27% des travailleurs interrogés considèrent que leur charge de travail est «déraisonnable». Soit plus d’un salarié sur quatre.

Des chiffres qui font surtout écho à la pénurie de main-d’œuvre dont souffre le pays. Pour pallier le manque de personnels, les travailleurs sont en effet exposés à une charge de travail plus importante. Ils sont donc nombreux à faire plus d’heures supplémentaires. L’enquête dévoile ainsi que 16% des travailleurs sondés effectuent une demi-heure de plus par jour, 17% une heure, 23% plus de deux heures. Chiffre encore plus étonnant : 23% déclarent travailler plus de 5 heures supplémentaires par semaine.

Un travail aussi « mal réparti » au sein des équipes, pour 37,8% des salariés sondés. Ce qui peut mener à un sentiment d’injustice et de fatigue déséquilibrée au sein des entreprises. «Les employeurs doivent être vigilants par rapport à ces enjeux. L’épuisement des collaborateurs ne ferait que renforcer l’absentéisme et les effets délétères liés au manque de main-d’œuvre», déclare jobs.lu dans son communiqué.

Un déséquilibre entre travail et vie personnelle

Carlo Thelen, le directeur général de la Chambre de commerce, en parlait déjà dans nos colonnes en début d’année, jobs.lu le confirme. Les employés veulent profiter de plus de flexibilité dans leur manière d’organiser leur travail et d’un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle. Un objectif qui n’est pas atteint pour tout le monde, puisque 37,3% des sondés déclarent que leur temps de travail les empêche de profiter de leur famille, leurs amis ou pour faire des activités non-professionnelles.

Ce besoin de flexibilité s’est accentué avec la pandémie. Le télétravail a modifié les dynamiques travail-vie personnelle. Les deux aspects se sont confondus, et les travailleurs ont pu jouir de plus de temps pour eux. Le retour à un rythme de travail plus soutenu s’est donc montré particulièrement difficile.

Cette situation déséquilibrée a de multiples effets négatifs. Les salariés, n’ayant plus de temps pour se détendre et se ressourcer, sont plus stressés. Un sentiment d’autant plus amplifié lorsque les travailleurs ne se sentent pas gratifiés pour leur travail fourni.

L’enquête relève tout de même un point positif à cette situation : une meilleure position pour négocier. Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre se renforce, 71% des salariés considèrent que leur position et leur pouvoir de négociation s’améliorent.

81% affirment qu’ils seraient tentés de postuler à de nouveaux emplois, leur permettant de profiter d’une plus grande flexibilité et d’un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle. «Les employeurs qui parviendront à répondre à ces attentes profiteront d’un réel avantage sur les autres.»

Mais les managers ne sont pas nombreux à croire en une réduction du temps de travail, comme l’avait montré une autre enquête de jobs.lu. Un avis également partagé par le Ministre du Travail, qui ne la considère pas comme une solution miracle à la pénurie de main-d’œuvre.

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