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Les salaires de vos ministres passés au crible


Il y a quelques semaines, un nouveau gouvernement s’est formé sous la présidence de Luc Frieden.

Salaire, indemnités, «traitement d’attente»… Les rémunérations du Premier ministre et membres du gouvernement sont soumises à une loi bien spécifique. On vous explique.

Quels salaires touchent le Premier ministre et les membres du gouvernement ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord se référer à une ancienne loi fixant le régime des traitements des fonctionnaires d’État.

Celle-ci régit, au niveau législatif, les rémunérations brutes et indemnités des membres du gouvernement et de son responsable, le Premier ministre. Ainsi, par mois, le chef du gouvernement luxembourgeois gagne 21 400 euros bruts par mois. À ce salaire, il faut ajouter une indemnité de représentation d’environ 8 600 euros nets par mois. Elles sont notamment destinées à couvrir les différents frais engagés dans l’exercice de sa fonction.

Par ailleurs, deux autres membres du gouvernement reçoivent également cette même indemnité de 8 600 euros : le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Dans le gouvernement actuel, qui s’est formé il y a à peine quelques semaines, ces deux postes sont représentés et exercés pour une seule personne : l’ancien Premier ministre, Xavier Bettel.

«Il ne reçoit bien qu’une seule indemnité pour ces deux fonctions», précise Bob Gengler, premier conseiller de gouvernement au ministère de la Fonction publique. Une spécificité qui s’explique par les déplacements à l’étranger plus nombreux effectués par le ministre des Affaires étrangères.

Du côté des membres du gouvernement, les ministres reçoivent une rémunération brute de 18 300 euros. À ce salaire, s’ajoute, comme le Premier ministre, une indemnité de représentation. Celle-ci est en moyenne de 3 200 euros (nets). Il est à noter que les ministres ayant plusieurs portefeuilles ne doublent pas leur salaire et sont redistribués pour l’ensemble de leur fonction.

Toutes ces rémunérations sont calculées sur la base d’une grille salariale déterminant les salaires de tout type d’employé de la fonction publique d’État. Ainsi, chaque fonctionnaire reçoit, en fonction de son poste et grade, un nombre précis de points indiciaires (940 points pour le Premier ministre et 805 points pour les ministres).

Les ministres sont ainsi présents dans les rangs des fonctionnaires luxembourgeois les mieux payés. Si «le nombre de points n’a pas changé depuis une quarante d’années», pour Bob Gengler ce qui peut faire varier les rémunérations des ministres est, comme tout fonctionnaire d’État, la variation de la valeur du point indiciaire, autrement dit l’indexation.

Une rémunération temporaire dans certains cas

Dans le cas où un ministre ne fait plus partie du gouvernement, bénéficie-t-il toujours d’une pension ou d’une compensation ? Oui et non. Un ancien ministre ou Premier ministre ne bénéficiera d’une rémunération liée à son ancienne activité qu’au moment où il partira à la retraite. L’ancien Premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel, ne reçoit donc pas de rémunération supplémentaire pour sa précédente activité, mais uniquement pour celles qu’il occupe actuellement.

Pour les anciens membres du gouvernement qui ne sont plus ministres, les règles sont différentes. C’est ce que l’on appelle «le traitement d’attente».

Il s’agit d’une rémunération temporaire destinée à faciliter la reconversion des anciens membres du gouvernement. D’une durée maximale de deux ans, cette compensation financière concerne uniquement les anciens ministres actifs, et repose sur plusieurs conditions.

«Les trois premiers mois, ils reçoivent leur rémunération de base mais sans leurs indemnités de représentation. Puis, à partir du quatrième mois jusqu’au 24e, il touche un traitement d’attente de 350 points, ce qui correspond à environ 8 000 euros», détaille le premier conseiller au ministère de la Fonction publique.

Une rémunération qu’il reçoit dans la limite de la période indiquée et sous réserve qu’ils ne perçoivent pas un salaire d’une activité qui fait deux fois le traitement d’attente. «Leur situation est un peu particulière à la fin du mandat. Cela dépend s’ils peuvent retourner ou non dans leur ancien emploi. De plus, dans le cas où ils refusent un emploi ou une fonction auprès de l’État, par exemple s’ils étaient fonctionnaires avant de devenir ministre, le traitement d’attente s’arrête également», explique Bob Gengler.

Enfin, l’ensemble des activités des anciens et ministres en exercice sont contrôlées par un comité d’éthique qui veille au respect des règles et à l’absence de conflits d’intérêts. Pendant leur mandature, les membres du gouvernement doivent également se soumettre à un code de déontologie.

Quid au niveau européen et mondial ?

Le Premier ministre luxembourgeois est l’un des représentants d’État les mieux rémunérés dans le monde et surtout au niveau européen. En tête du classement, le dirigeant de Singapour. S’ensuivent la Suisse, l’Allemagne, les États-Unis.

Le Grand-Duché se positionne ainsi en haut de ce classement, bien avant ses voisins belges et français. Emmanuel Macron gagne, en effet, environ 15 200 euros bruts par mois. Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a quant à lui, un salaire mensuel de 18 333 euros bruts.

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