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Les géants du pétrole sur le point de limiter leur production


La dégringolade actuelle des prix de l'or noir fait craindre un effondrement des cours comme en 2014. (illustration AFP)

Les grands producteurs de pétrole se sont réunis dimanche à Abou Dhabi pour étudier la possibilité d’un retour à des limitations de la production, au moment où la dégringolade actuelle des prix de l’or noir fait craindre un effondrement des cours comme en 2014. Le royaume saoudien a d’ores et déjà annoncé que son pays allait réduire sa production.

Pris en étau entre un bond de la production chez quelques grands pays producteurs et la crainte d’une baisse de la demande, les cours du pétrole ont chuté de près de 20% en un mois, après avoir pourtant culminé début octobre à leur plus haut niveau depuis quatre ans. Le prix du baril de Brent est passé vendredi sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril, et celui du baril new-yorkais WTI sous les 60 dollars, en baisse pour le neuvième mois consécutif.

Malgré des signes de ralentissement de la demande, l’Arabie saoudite, la Russie, le Koweït et l’Irak ont récemment augmenté leur production de brut, et les États-Unis celle de pétrole de schiste. La récente diminution des prix de pétrole est notamment le résultat d’une demande en baisse de la Chine, le plus grand importateur, qui connaît un ralentissement de sa croissance, souligne Cailin Birch, analyste à l’Economist Intelligence Unit. D’autre part, les sanctions américaines contre l’Iran qui menaçaient de faire baisser l’offre mondiale et de faire grimper les prix se sont avérées moins sévères que prévu.

« Pas encore de consensus »

« Les exportations de brut du royaume pour décembre seront de 500 000 barils par jour moins élevées qu’en novembre », a indiqué à la presse le ministre saoudien de l’Énergie Khaled al-Faleh. Il a en revanche précisé qu’il n’y avait « pas encore de consensus » entre grands pays producteurs de pétrole pour réduire la production de brut d’un commun accord.

Aucune décision commune ne devrait être prise à Abou Dhabi, ont affirmé plusieurs ministres, selon qui des recommandations devraient être émises avant une réunion plénière de l’Opep prévue en décembre à Vienne. « Il est prématuré de parler d’action spécifique », a lui-même dit Khaled al-Faleh. « Nous devons étudier tous les facteurs. »

Depuis décembre 2016, les pays de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), menés par l’Arabie saoudite, et d’autres producteurs non membres du cartel, dont la Russie, appliquaient un accord de réduction de la production d’or noir. Mais Ryad a augmenté sa production, passant de 9,9 millions de barils par jour en mai à 10,7 millions bpj en octobre.

Selon Fawad Razaqzada, analyste pour Forex.com, les responsables devaient évoquer « la nécessité d’un retour à un respect de l’accord à 100% », après la décision de Washington d’accorder des exemptions à huit importateurs de pétrole iranien. « Les prix sont en baisse alors que la production des grands producteurs, comme l’Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis continue d’augmenter, dépassant les quantités de barils iraniens perdus », a-t-il expliqué.

LQ/AFP

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