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Le surendettement, «un tabou» à lever


(Photo : alain rischard)

La députée Diane Adehm a consacré un chapitre de son rapport sur le budget de l’État à un phénomène sociétal qui est, jusqu’à présent, très peu thématisé au Luxembourg. Des pistes pour éviter une aggravation de la situation sont avancées.

Le déficit structurel qui affecte l’État central inquiète davantage le Conseil national des finances publiques (CNFP) que le gouvernement CSV-DP. «Le message le plus important est peut-être que le solde restera négatif jusqu’en 2027. Nous avons tous connaissance des défis qui nous attendent. Il nous faut dès lors garder une marge de manœuvre financière, notamment pour contrer de futures crises potentielles», avait mis en garde, le 27 mars, Romain Bausch, le président de cette entité de surveillance.

La grande différence avec un simple ménage est toutefois que le PIB généré par un État lui permet de se retrouver dans une situation de surendettement. Au Luxembourg, le nombre de citoyens qui s’enfoncent financièrement est cependant à la hausse.

C’est pour cette raison que Diane Adehm, la rapporteure du budget 2024, a décidé de se pencher sur un phénomène sociétal «qui est tabou dans le débat public». Or, pour les gens concernés, «il s’agit d’un drame».

Le seul manque de statistiques fiables confirmerait le «tabou» que fustige l’élue du CSV. Une étude de la Banque centrale du Luxembourg (BCL), avec l’appui du centre de recherche Liser, en vient toutefois à la conclusion que l’endettement par rapport au revenu est passé de 75 % en 1996 à 175 % en 2020. «La part du prêt hypothécaire des ménages est passée de 57 % dans les années 90 à 81 % en 2020. L’explication est l’explosion des prix du logement», énumère Diane Adehm.

Le ministère de la Famille a traité, en 2023, quelque 730 dossiers liés à un surendettement. Une éducation financière renforcée dans les écoles est une piste avancée par le secteur financier (ABBL et CSSF) pour prévenir l’aggravation de la situation.

La rapporteure du budget avance un autre modèle. Elle invite à se pencher sur la mise en place d’une Centrale des crédits reposant sur le modèle déjà appliqué en Belgique. «Tous les résidents belges doivent y enregistrer tous les prêts contractés», avec à la clé une évaluation pour savoir si les citoyens et ménages ont la capacité d’emprunter de l’argent.

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