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Le ras-le-bol des jeunes enseignants


«On veut enfin obtenir un stage sensé», réclament les jeunes enseignants, exaspérés par la situation actuelle. (photo Didier Sylvestre)

Près de 250 étudiants et jeunes enseignants se sont réunis samedi matin pour dénoncer un stage d’insertion professionnelle complètement inadapté. Un appel urgent est adressé au ministre Meisch.

Rien n’a bougé lors des douze derniers mois. Il y a en effet un an, les syndicats SEW/OGBL, FNCTTFEL et FGIL avaient déjà réuni au casino syndical de Bonnevoie plusieurs centaines d’étudiants et jeunes enseignants pour dénoncer un stage d’insertion professionnelle complètement inadapté. «On a été sollicité une nouvelle fois par les futurs enseignants. Malheureusement, il n’y a aucune amélioration au niveau du stage. Pire, les problèmes ne cessent de s’aggraver», dénonce Patrick Arendt, le président du SEW/OGBL.

Avec le soutien d’enseignants déjà attitrés, ils étaient une nouvelle fois plus de 250 à être venus exprimer leur ras-le-bol face une situation qui n’évolue guère. «On veut enfin obtenir un stage sensé et non pas un stage qui fait perdre un temps précieux aux jeunes enseignants. De plus, ce stage les met sous pression par peur de ne pas réussir les épreuves et donc de ne pas devenir enseignant attitré», détaille Patrick Arendt.

Les revendications syndicales sont claires : abolir les évaluations et éviter aux enseignants stagiaires de repasser des cours qu’ils ont déjà suivis lors de leur formation initiale. «En revenant avec leur diplôme supérieur en main, ils sont, selon nous, prêts et suffisamment aguerris pour enseigner correctement», souligne le président du SEW/OGBL. Le stage inadapté aux besoins aurait en effet des répercussions graves. «La pénurie d’enseignants que nous connaissons actuellement peut aussi s’expliquer par ce stage pesant. Tout cela rend la profession d’enseignant de moins en moins attrayante», poursuit Patrick Arendt.

«Trop peu de temps à consacrer aux élèves»

Sur le plan personnel, les enseignants stagiaires auraient aussi à affronter des souffrances. «Ils nous déclarent être épuisés et complètement vidés», expliquent les responsables syndicaux présents samedi.

«Le fait de suivre une formation en parallèle des heures où ils enseignent fait perdre aux enseignants stagiaires trop de temps qu’ils devraient en principe consacrer aux élèves», lance Patrick Arendt.

Pour le camp syndical, le stage d’insertion professionnelle doit être réformé d’urgence. Au lieu d’être une formation supplémentaire, il devrait plutôt être une mesure d’accompagnement afin de faciliter aux jeunes enseignants leur entrée en matière. Dans ce contexte, le conseiller pédagogique devrait être une personne de confiance, qui accompagnerait son jeune collègue lors des premières années à l’école. Le choix de ce conseiller devrait être libre pour assurer précisément la construction d’une relation de confiance. Pour l’instant, le conseiller est plus un contrôleur qu’un guide pour les enseignants stagiaires, déplorent les syndicats.

Depuis le casino syndical, les plus de 250 enseignants et étudiants présents ont adressé un appel urgent au ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. Le programme de gouvernement prévoit bien des changements au niveau du stage d’insertion professionnelle. «Il n’y a plus de temps à perdre. Il faut que le ministre se charge immédiatement de ce dossier», insiste Patrick Arendt. Ni le camp syndical ni les jeunes enseignants ne souhaitent en effet se retrouver une nouvelle fois dans douze mois sans avoir obtenu gain de cause. Le compte à rebours est lancé.

David Marques

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