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[Le Portrait] Un «titi» au Grand-Duché


(photo DR)

Parisien adepte du ski de fond, Thomas Andreos a rejoint le Luxembourg il y a une petite dizaine d’années. Pour le plus grand bonheur du triathlon grand-ducal.

Quel est le point commun entre Vincent Luis, Vincent Vittoz, Pontarlier, Nancy, Paris, le Luxembourg et les Jeux olympiques? La réponse n’est pas évidente, mais il s’agit bien de Thomas Andreos, l’actuel DTN du triathlon luxembourgeois débarqué au Grand-Duché il y a une dizaine d’années.

En effet, le petit Thomas est ce qu’on appelle un pur titi parisien. Mais qui a pour particularité d’avoir des parents très sportifs, notamment son père, cheminot – «On ne payait pas le train» – et passionné de ski de fond. C’est ainsi que dès que le temps s’y prête, il se retrouve en famille dans le Jura, pour monter très tôt sur des spatules effilées. Il prend tellement goût à la discipline qu’il décide de rester sur place et de faire un sport-études du côté de Pontarlier : «Ça ne s’est pas trop mal passé. Bien sûr, par rapport aux natifs de la montagne, j’avais du retard à combler. Mais c’était une belle expérience. Je n’aurais jamais pu être performant à leur niveau. Mais en juniors, j’ai quand même fait neuvième dans une Coupe de France. Ce qui était plus que correct pour moi.»

À l’époque, c’est un certain Vincent Vittoz (NDLR : champion du monde de poursuite) qui raflait tout : «J’étais au départ des mêmes courses que lui… mais je ne le voyais pas très longtemps», sourit Thomas Andreos. «C’était un extraterrestre.»

Quid du triathlon ? «Quand je suis rentré à Paris pour faire mes études universitaires, j’ai décidé de tenter. Je savais déjà nager, j’avais fait pas mal de course à pied grâce à mes années de ski de fond. C’était une période où le triathlon prenait forme, dans les années 85-90. Les années un peu folles et fun de la discipline», confie-t-il. C’est ainsi qu’il rejoint le prestigieux Racing Club de France où il côtoie, entre autres, Philippe Fattori (NDLR : champion de France, vainqueur de deux manches de Coupe du monde) ou Stéphane Poulat (champion de France, spécialiste des longues distances).

Thomas, c’est un bon. Et quand il est arrivé, ça l’a fait direct !

Une expérience qui lui confirme qu’il a bien attrapé le virus. Alors il se lance à fond dans le triathlon : «J’ai passé mon diplôme d’entraîneur. Et j’ai atterri à Nancy en tant qu’entraîneur du pôle espoirs.» Et c’est là qu’il a été l’un des premiers à mettre le pied à l’étrier à un certain Vincent Luis (NDLR : quadruple champion du monde de relais mixte, dont une fois aux côtés de Jeanne Lehair, vainqueur de manches de Coupe du monde, champion d’Europe…), qui va devenir d’abord champion du monde juniors, ou encore Bertrand Billard (NDLR : double champion du monde longue distance).

Après quelques années, Thomas Andreos a besoin de changement. Et il accepte de relever un nouveau défi. Au Luxembourg. C’est en effet Cyrille Eple, à l’époque entraîneur national, qui le contacte : «Je l’ai fait venir à la fédé pour ses compétences. Thomas, c’est un bon. Il m’avait donné ma chance au pole espoirs à Nancy, il m’avait fait découvrir ce qu’était le haut niveau. Et quand mon collègue Wolfram Bott m’a annoncé qu’il allait partir, j’ai immédiatement contacté Thomas. Je l’ai travaillé au corps, mais il a finalement accepté de venir. Et ça l’a fait direct», explique l’autre homme du duo à l’origine de la spectaculaire évolution du triathlon au Grand-Duché.

Thomas Andreos : «Je me suis retrouvé entraîneur du groupe élite à la fédé. J’ai d’abord commencé avec Stefan (Zachäus) et ça se passait très bien. Il a ses meilleurs résultats en carrière et se qualifie pour les JO de Tokyo.» Il entraîne par la suite Bob Haller et actuellement Gregor Payet, toujours en lice pour décrocher une place individuelle pour les Jeux de Paris.

Je me vois comme un facilitateur. Je suis là pour les athlètes. Les mettre dans les meilleures conditions pour performer

Également très au fait de tout ce qui est administratif, rigoureux dans sa gestion, son poste évolue il y a quelques mois, quand il prend en charge la direction technique nationale de la FLTri : «Je garde un œil sur l’entraînement, je continue à entraîner Gregor jusqu’à Paris. Et je gère la coordination olympique, la planification. Je me vois comme un facilitateur. Je suis là pour les athlètes. Pour les mettre dans les meilleures conditions pour performer.»

Et de se remémorer : «Quand je suis arrivé, avec Cyrille, on avait discuté du fonctionnement de la fédé. On voulait développer le triathlon luxembourgeois, emmener un mec aux JO, objectif prioritaire qu’on a atteint. Et faire grandir les jeunes. On avait une vision à long terme. Et c’est génial de voir tous les projets qu’on a avec Cyrille et le soutien de notre conseil d’administration. C’est très motivant.»

Et d’illustrer cette évolution avec un chiffre : «Quand je suis arrivé, il y avait une journée de détection pour faire des petits tests. À l’époque, il y avait une trentaine de gamins. Cette année, c’était il y a deux semaines et on a 72 participants. Ça montre la dynamique actuellement en place.»

En effet, la discipline se porte bien. Outre Jeanne Lehair, qui n’est pas luxembourgeoise depuis très longtemps, Bob Haller et Stefan Zachäus, toujours là, et un Gregor Payet au pic de sa forme, la FLTri compte dans ses rangs d’immenses talents en devenir. On peut citer Mara Krombach, championne d’Europe youth, David Lang, cinquième aux championnats d’Europe juniors, ou encore Linda Krombach, cinquième des championnats d’Europe youth. Sans oublier Eva Daniëls, vainqueur en Coupe d’Europe et top 5 en Coupe du monde, actuellement sur le chemin du retour en forme après une très longue convalescence après un très grave accident en août 2022.

Thomas Andreos et la FLTri ont donc bien sûr les yeux rivés sur Paris. Mais pensent bien sûr d’ores et déjà à Los Angeles, où le triathlon luxembourgeois a les moyens de briller de mille feux. Et l’actuel DTN n’y est clairement pas étranger !

En bref

Né à Paris le 21 mai 1976, Thomas Andreos est licencié en Staps. Il fait partie des premiers à passer le diplôme d’entraîneur fédéral en triathlon. Entraîneur au Creps de Nancy pendant une dizaine d’années, il est aux premières loges pour assister à l’éclosion de Vincent Luis notamment. Quelques années après avoir quitté Nancy, il rejoint la FLTri à la demande de Cyrille Eple, l’entraîneur national, et devient entraîneur national chargé des élite. Il s’occupe successivement de Stefan Zachäus, qui s’est qualifié pour Tokyo, Bob Haller et désormais Gregor Payet, qu’il espère conduire jusqu’à Paris. Depuis l’an passé, il est DTN de la fédération.

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