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Le monde veut sauver ses promesses d’améliorer la vie des 8 milliards d’humains


Les militants écologistes ont déjà mis la pression sur cette 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies. (Photo : afp)

Alors que les pays les plus vulnérables sont frappés de plein fouet par une avalanche de crises, des dizaines de dirigeants se retrouvent lundi à l’ONU pour relancer les promesses déçues d’améliorer radicalement le sort de l’humanité.

Dans un contexte de tensions géopolitiques sans précédent depuis des décennies, ce sommet sur le développement, qui ouvre la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies, risque d’être rapidement éclipsé par la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le sort des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Etats membres de l’ONU en 2015 pour construire un avenir meilleur et plus durable d’ici 2030 est pourtant capital pour « plus de la moitié du monde » laissé pour compte, y compris ceux qui subissent les retombées de la guerre en Ukraine.

Ces objectifs « concernent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes des populations, et la bonne santé de notre environnement naturel », a insisté ce week-end le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« Il s’agit de réparer des injustices historiques, de panser les divisions mondiales, et de mettre notre monde sur la voie d’une paix durable », a-t-il ajouté, appelant à un « plan de sauvetage ».

En effet, à mi-parcours, seulement 15% de ces ODD sont en bonne voie, beaucoup stagnent et d’autres régressent. Comme l’espoir que plus un seul des 8 milliards d’humains ne souffre de la faim.

Financement

Sortir de la pauvreté, avoir accès à l’éducation, à l’eau potable ou à une énergie propre, être en bonne santé, lutter contre le changement climatique ou parvenir à des sociétés en paix, tous ces objectifs de développement sont largement interdépendants. Et tous sapés par les multiples crises qui ont déferlé sur le monde ces dernières années, de la pandémie de Covid-19 aux catastrophes climatiques, sans oublier la guerre en Ukraine et ses impacts en cascade sur le coût de la vie.

Alors ce sommet est « un espace vital pour faire des changements », a commenté Abby Maxman, de l’ONG Oxfam, appelant les dirigeants à prendre des « engagements significatifs, suivis de véritables actions ». Selon le projet de déclaration qui doit être adopté lundi, les Etats membres vont s’engager à « agir avec urgence » pour rendre réel ce « plan d’action pour les gens, la planète, la prospérité, la paix et le partenariat, et ne laisser personne sur le bord de la route ».

Dans cette optique, ils devraient notamment « soutenir » une réforme de l’architecture financière internationale, alors que de nombreux pays en développement sont paralysés par le poids de leur dette.

Mais « est-ce que ce sommet sur les ODD ravivera un sentiment d’espoir, d’optimisme et d’enthousiasme », comme il a été présenté? Je suis plutôt sceptique », a estimé Noam Unger, du cercle de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS), qui craint que cela ne se réduise à « une séance photo chic de haut niveau ».

« Les plus vulnérables nous regardent »

Mais les pays du Sud, dont les dirigeants seront présents en masse lundi, espèrent davantage. Face à leurs revendications et ressentiment, les diplomates occidentaux ont d’ailleurs pris soin d’insister sur le fait que le développement est leur priorité pour cette grand-messe annuelle.

« Les plus vulnérables dans le monde nous regardent, comme cette jeune femme que j’ai rencontrée au Tchad la semaine dernière, qui a fui la violence impensable au Soudan », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield. « Cette jeune femme compte sur nous ». « Il y a un fossé grandissant entre le monde en développement et le monde développé », a noté de son côté un haut diplomate européen.

Et il faut « s’assurer que ce fossé ne se creuse pas encore plus », a-t-il ajouté, reconnaissant que la guerre en Ukraine « vole l’attention politique et économique à des problèmes mondiaux urgents comme la sécurité alimentaire, les catastrophes climatiques, les inégalités, l’accès aux financements ».

Ces questions existentielles, en particulier pour les pays les plus pauvres, risquent de céder le devant de la scène cette semaine au président ukrainien qui montera pour la première fois à la tribune de l’ONU, avant un Conseil de sécurité sur l’Ukraine mercredi.

Une visite qui pourrait encore plus contrarier les pays du Sud s’il adopte une « ligne dure » réclamant encore des armes à ses alliés, met en garde Richard Gowan, de l’International Crisis Group.

Un commentaire

  1. Depuis des décennies, le système actuel a permis à des milliards d’humains de sortir de la misère.
    Laissons-le faire.
    Parions que l’ONU va sortir des ides plus farfelues les unes que les autres.

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