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Le Luxembourg attire les très riches


L'activité de banque privée au Luxembourg se porte bien. (illustration Editpress)

Les actifs sous gestion de l’activité de banque privée au Luxembourg ont progressé de 3% en 2016, pour atteindre un total de près de 361 milliards d’euros.

Une chose est certaine, l’activité de banque privée au Luxembourg se porte bien. Il suffit de regarder les chiffres de 2016 pour se rendre compte de la bonne situation d’un secteur que l’on voyait «moribond», selon Pierre Étienne, responsable de la banque Pictet & Cie à Luxembourg, après la fin du secret bancaire. Il a même fait preuve «d’une très grande résilience», dit-il. Les actifs sous gestion de cette activité représentant à la fin de l’année 2016 360,7 milliards d’euros, en hausse de 3% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre «cache une transformation du métier», révèle Pierre Étienne. En effet, certains clients quittent la Place et une autre clientèle «est en train de venir», plus riche cette fois, qui a besoin d’une structuration de son patrimoine. Les actifs sous gestion s’établissent désormais à 35%, au-delà du niveau atteint avant la crise financière de 2008.

En outre, le secteur étend sa couverture géographique au sein des pays de l’Union européenne qui représente, pour l’instant, 60% du total des actifs sous gestion, ainsi que dans des pays hors Union comme la Suisse et des pays n’ayant pas adopté l’euro. Ce qui représente d’un côté 10% et de l’autre 9% des actifs gérés. La banque privée luxembourgeoise attire aussi des clients d’Amérique latine. Leur nombre est «croissant», tout comme ceux de Suisse et du Royaume-Uni, soutient le patron de Pictet.

Des clients plus sophistiqués

Ces clients étrangers semblent attirés par les atouts du pays : la stabilité politique et économique, la compétence «cross boarder et multidomicile» et le fameux triple A délivré par les agences de notation, gage de bonne santé financière. L’étude Private Banking Survey révèle que les personnes dont la fortune nette dépasse les 20 millions d’euros représentaient à la fin de l’année dernière 55 % de l’ensemble des actifs gérés en banque privée. À l’inverse, le nombre de clients disposant d’actifs inférieurs à 500 000 euros a continué de décroître pour atteindre 12% du total des actifs sous gestion.

D’après les banquiers privés, le Luxembourg continue d’attirer une clientèle très riche et ultrariche «exposée internationalement, mobile et sophistiquée requérant un accès immédiat et optimisé aux services financiers fiables et transparents». Si cette clientèle est plus sophistiquée, «cela veut dire que nos employés doivent être plus sophistiqués et formés» à plusieurs niveaux pour des investissements, pointe Patrick Wagenaar, de Banque Degroof Petercam. Les revenus du secteur ont baissé de 1,2% par rapport à 2015, d’après Pierre Étienne, qui qualifie cette baisse de non dramatique. L’effritement des revenus est «plus renforcé» dans un environnement de taux bas liés à une hausse des frais d’exploitation dus au besoin de se conformer aux changements réglementaires. Cette donnée n’a pas empêché le secteur de recruter et de compter 7 000 collaborateurs, «ce qui représente 25% des effectifs de la place bancaire», souligne Pierre Étienne.

Aude Forestier

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