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Le corbeau freux, espèce protégée à dégager


À Luxembourg, le suivi de la population des corbeaux freux indique des fluctuations des effectifs se situant entre 600 et 1 000 couples nicheurs. 

Le ministère de l’Environnement presse les communes qui souffrent de la présence de corbeaux freux à élaborer des plans de gestion. Quant aux citoyens, leurs gestes peuvent aider.

Si le corbeau freux se fait chasser de son habitat, il déménage là où il trouve son bonheur. S’il n’est plus dans le pré, il sera dès lors en ville. Pourquoi ? Les grands arbres solitaires dans le milieu ouvert rural se raréfient et les champs ne lui procurent plus assez de nourriture.

Quand il arrive en ville, le freux choisit judicieusement un bel arbre, bien haut, du type platane, non loin d’une source de nourriture, sans se soucier du voisinage qui n’apprécie guère les colonies. Le corbeau freux s’installe, fait son nid, se reproduit et engendre des nuisances que les riverains ont du mal à tolérer. Les croassements, la pollution par leurs fientes, surtout près de leur nid, sont redoutés principalement pendant la saison de reproduction, entre mars et juin.

Sur le territoire de la Ville de Luxembourg, le suivi de la population des corbeaux freux indique des fluctuations des effectifs se situant entre 600 et 1 000 couples nicheurs. Les recensements réguliers ont noté une stabilisation des colonies ces dernières années, selon la Ville.

C’est une espèce protégée et il est interdit de tuer, de capturer, de perturber, notamment durant les périodes de reproduction, de dépendance, d’hibernation et de migration, ou encore de détériorer les sites de reproduction ou les aires de repos des espèces animales intégralement protégées.

Une dérogation est possible, accordée par le ministère de l’Environnement, ceci notamment dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques. Par exemple, lorsque les corbeaux nichent à des endroits publics de rencontre, comme des cours d’école, des aires de jeux ou des terrasses avec restauration, la situation nécessite une intervention.

Que préconise le ministère ? D’utiliser des poubelles à couvercle et de fermer les couvercles des poubelles situées à l’extérieur, de couvrir les installations de compostage afin que les corbeaux n’y aient pas accès, de ne pas nourrir les corbeaux ni d’autres animaux sauvages intentionnellement ou involontairement, de ne pas laisser de restes de nourriture exposés à l’extérieur, dans la nature ou l’espace commun.

Le corbeau freux est omnivore. Il se nourrit donc aussi bien de grains et de fruits que de charognes ou de déchets alimentaires. Comme charognard, le corbeau freux remplit une fonction importante dans l’écosystème : il fait office de «police sanitaire» en mangeant des invertébrés et en contribuant ainsi au contrôle de ces populations. Il joue également un rôle dans la propagation des plantes sauvages.

Les riverains n’en ont cure dès lors qu’ils retrouvent leur voiture couverte de fientes, mais aussi leur trottoir et leur terrasse, dont ils ne peuvent plus jouir, dans les cas les plus extrêmes.

Tolérer ou élaguer

En automne dernier, le ministère de l’Environnement rappelait à plusieurs communes l’importance d’un plan de gestion qu’il leur incombe à chacune d’élaborer pour être opérationnelle en automne/hiver. Ce plan vise à atténuer, voire à annuler, les nuisances causées par les corbeaux freux par une priorisation des lieux d’intervention des services compétents de la commune, tout en préservant l’état de conservation favorable de la population des corbeaux freux.

Il y a des zones où ils sont tolérés et d’autres où les élagueurs coupent les branches sur lesquelles ils sont nichés.

Un déplacement forcé d’une population de corbeaux freux, que ce soit en raison de l’abattage ou de l’élagage d’arbres ou de l’enlèvement de nids dans les arbres, amène les animaux à s’installer à d’autres endroits. Les colonies de corbeaux se fragmentent et créent de nouvelles populations locales, qui, une fois installées, vont à leur tour se reproduire.

À l’époque de l’entreprise Luxlait longeant le boulevard Marcel-Cahen à Luxembourg, ce site comptait une importante population de corbeaux freux. En 2013, l’intégralité de cette bande verte disparaissait au profit de l’urbanisation du site. Au moment des travaux d’abattage des grands arbres du site, la colonie a trouvé un nouvel habitat non loin de là, dans les arbres du boulevard Marcel-Cahen qui sont restés en place.

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