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L’année politique 2023 : le CSV de retour, le DP s’accroche


Le 17 novembre, Xavier Bettel, en place depuis fin 2013, a cédé le flambeau de Premier ministre à Luc Frieden. (Photo : sip/jean-christophe verhaegen)

La super-année électorale 2023 est venue rebattre les cartes. Coincé pendant une décennie dans l’opposition, le CSV a misé avec succès sur Luc Frieden pour déloger le gouvernement tricolore, avec comme partenaire le DP de Xavier Bettel.

Le nouveau gouvernement CSV-DP fait face à une Chambre largement renouvelée. Photo : julien garroy

Luc Frieden est enfin Premier ministre. Le 17 novembre, l’ancien ministre des Finances (1998-2013), parti travailler dans le secteur privé après la défaite électorale du CSV en 2013, est assermenté par le Grand-Duc comme chef du nouveau gouvernement conservateur-libéral. En un temps record, CSV et DP ont négocié un accord de coalition. La cérémonie solennelle au Palais grand-ducal vient mettre un point final à une année 2023 marquée par un double rendez-vous électoral : les communales en date du 6 juin et les législatives, qui se sont tenues le 8 octobre.

Le CSV crée la surprise

Courant janvier, l’information filtre que le CSV, mal en point, a décidé de se rabattre sur Luc Frieden comme tête de liste pour les législatives.

Pendant la décennie passée sur les durs bancs de l’opposition, le parti n’avait visiblement pas réussi à forger un nouveau ténor capable de mettre au défi le gouvernement tricolore, formé depuis fin 2013 par le DP, le LSAP et déi gréng. Claude Wiseler avait échoué dans cette mission aux législatives de 2018 et annoncé très tôt ne plus vouloir se représenter comme leader chrétien-social pour ce nouveau scrutin national.

Le «retour du patriote», pour reprendre notre titre de l’époque, a été officialisé le 1er février. «J’aime mon pays, donc, en ces temps difficiles, il faut être prêt à prendre ses responsabilités», déclarait Luc Frieden. Il déclare être le «capitaine» d’une équipe rajeunie. Les stratèges du CSV optent d’ailleurs aussi pour rajeunir l’image de l’ancien dauphin de Jean-Claude Juncker, le présentant comme «nouveau #Luc». La stratégie s’avèrera payante au soir du 8 octobre.

Lenert partie pour devenir la première Première ministre

Devenue la figure politique la plus populaire du pays, dans la foulée de sa gestion de la crise sanitaire, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, déclare le 20 janvier qu’elle est «prête» à emmener le LSAP aux élections législatives. Son objectif est clair : remporter le scrutin et succéder à Xavier Bettel comme cheffe d’un nouveau gouvernement. Elle n’aurait pas seulement été la première socialiste à décrocher le graal, mais aussi la toute première Première ministre du Luxembourg.

On connaît le résultat. Lors des législatives, le LSAP a bien terminé – avec une courte avance de suffrages – devant le DP. Le système électoral a néanmoins fait que les socialistes n’ont finalement hérité que de 11 sièges à la Chambre (+1 par rapport à 2018) alors que le DP a décroché 14 mandats (+2), devenant rapidement le faiseur de roi pour le CSV de Luc Frieden.

Sur les chapeaux de roues

Double rendez-vous électoral oblige, la campagne électorale est lancée dès les premiers jours de janvier. Ensemble au pouvoir depuis fin 2013, le DP, le LSAP et déi gréng se mettent à tirer les uns sur les autres. La coalition tricolore retrouvera cependant son unité au mois de mars, à l’occasion d’une troisième tripartite rendue nécessaire par la crise énergétique et inflationniste (lire ci-contre).

La fin du second mandat du gouvernement sortant ne fut cependant pas très harmonieuse. Des tensions sont notamment apparues autour de la politique du logement menée par Henri Kox (déi gréng) et de la politique fiscale, où le DP n’a eu de cesse de freiner le LSAP.

Une brochette de têtes de liste

Luc Frieden pour le CSV, Xavier Bettel pour le DP, Paulette Lenert pour le LSAP et, enfin, Sam Tanson pour déi gréng. Les quatre grands partis ont très tôt dans l’année désigné leurs têtes de liste pour les législatives.

Le Premier ministre libéral aura cependant été le seul à vraiment se montrer lors de la campagne pour les élections communales. Ses ministres de la Santé et de la Justice sont restées en retrait, tandis que Luc Frieden tentait de se faire une place sur la place publique, étant le seul des candidats à ne pas disposer de mandat politique.

Le DP se positionne, défaite pour déi gréng 

Le 11 juin se tiennent finalement les élections communales. Les conseils communaux des 100 communes que compte encore le Luxembourg étaient à renouveler. Les duels dans les grandes villes du pays se sont retrouvés en haut de l’affiche : CSV et déi gréng contre le DP à Luxembourg, LSAP contre CSV à Esch-sur-Alzette, LSAP et CSV contre déi gréng à Differdange, ou encore le LSAP contre tous les autres à Dudelange.

En fin de compte, les urnes ont livré très peu de surprises majeures. Serge Wilmes (CSV) n’a pas réussi à déloger Lydie Polfer (DP) comme bourgmestre de la capitale, Georges Mischo (CSV) s’est sauvé de justesse – avec le concours du DP et de déi gréng, affaiblis – à Esch-sur-Alzette face à un LSAP renouvelé et renforcé, tandis que Dan Biancalana (LSAP) a réussi son pari de rester seul aux manettes de Dudelange.

La dégringolade de déi gréng à Differdange aura finalement été le premier signe pour la déroute que le parti allait connaître aux législatives. Dans les 56 grandes communes, les verts ont encaissé une lourde défaite avec seulement 12,69 % des suffrages (-3,66 points) et 64 mandats (-13).

Le DP est lui sorti vainqueur des communales, en remportant 134 mandats (+26) et 20,64 % des suffrages (+2,48 points).

Si le CSV a réussi à garder son statut de premier parti sur le plan local (193 mandats contre 209 en 2017 – 26,06 %, soit -4,38 points), il a toutefois perdu pas mal de plumes, surtout dans le nord.

Le LSAP, enfin, a réussi sa reconquête dans le sud, en décrochant 21,3 % des suffrages (-2,71 points) et 155 mandats, soit le même nombre qu’en 2017.

Courte pause estivale, gros sprint final

À peine cinq semaines de campagne officielle sont lancées début septembre. L’ensemble des nouveaux conseils communaux sont déjà en place à ce moment. Les derniers sondages prédisent le maintien d’une courte majorité au gouvernement sortant. Le CSV n’ayant pas signé la percée espérée aux communales, il risque de perdre encore des sièges supplémentaires, après être passé de 26 mandats en 2009 à 21 en 2018.

Sam Tanson se montre très convaincante lors des débats officiels, mais cela ne sera pas suffisant pour sauver son parti, lourdement puni par les électeurs : 8,5 % (-6,5 points) et plus que 4 sièges de députés (-5).

Xavier Bettel, très pâle, a pu profiter de sa popularité pour prendre le dessus sur Paulette Lenert, lourdement attaquée en fin de mandat sur sa politique de santé. Luc Frieden répète encore et encore le besoin d’une «nouvelle politique» pour un pays paralysé par une coalition tricolore qui n’avancerait plus.

Une voie royale pour Frieden

Petite surprise au soir des élections législatives. Le CSV sauve ses 21 sièges de députés. Combiné à la déroute de déi gréng, ce score s’avère suffisant pour faire sauter l’alliance entre le DP, le LSAP et déi gréng. Encore dans la nuit, CSV (29,2 %, +0,9 point) et DP (18,7 %, +1,8 point) décident d’entamer des négociations de coalition, poussant le LSAP vers la sortie, en dépit d’un regain de forme : 18,9 % (+1,3 point) et 11 sièges (+1).

Au lendemain des élections, le Grand-Duc Henri nomme Luc Frieden comme formateur. Celui-ci se dit décidé à constituer au plus vite un gouvernement CSV-DP pouvant se reposer sur une majorité de 35 sièges (21 au CSV, 14 au DP). Les pourparlers sont lancés dès le 11 octobre pour aboutir à un accord de principe en date du 13 novembre. L’accord de coalition est scellé le 16 novembre.

Nouveau gouvernement, nouveaux visages

À l’image de la Chambre (lire ci-contre), le nouveau gouvernement présente un visage fortement rajeuni. Le CSV mise davantage que le DP sur de nouveaux venus, avec des surprises dans le casting. Citons Martine Deprez choisie par le camp chrétien-social comme ministre de la Santé sans avoir participé au scrutin. Les Libéraux misent sur Stéphanie Obertin (Recherche et Enseignement supérieur) et Eric Thill (Culture et délégué au Tourisme), deux candidats qui n’ont pas été élus en rang utile.

D’une manière plus globale, la répartition des ressorts ministériels étonne, avec notamment un Claude Meisch (DP) qui assume à lui tout seul le Logement, l’Aménagement du territoire et l’Éducation nationale.

Le CSV du Premier ministre entame sa première législature au pouvoir depuis 2013 avec plein de nouveaux venus. À part Luc Frieden et Martine Hansen, aucun des autres ministres chrétiens-sociaux n’a déjà siégé au gouvernement : Elisabeth Margue (Justice), Gilles Roth (Finances), Léon Gloden (Affaires intérieures), Georges Mischo (Travail et Sports), Serge Wilmes (Environnement et Fonction publique) et, donc, Martine Deprez sont novices en la matière.

Les défis qui attendent le nouvel exécutif sont nombreux. À commencer par la volonté de Luc Frieden de «convaincre» les partis de l’opposition de sa politique, qualifiée pour l’instant de froide et contraire à la protection de l’environnement.

La tripartite débloque 500 millions d’euros

Le 3 mars de cette année, le Premier ministre, Xavier Bettel, avait convoqué pour la troisième fois en moins d’un an une tripartite. L’objectif des concertations avec les syndicats et le patronat était de ficeler un paquet pour continuer à lutter contre l’inflation galopante et renforcer le pouvoir d’achat des ménages. Un accord est intervenu au bout d’une seule journée de négociations.

l’électricité. En plus, le camp syndical a pu imposer une adaptation partielle du barème d’imposition à l’inflation. Aux 2,5 tranches indiciaires retenues par la tripartite est venue s’ajouter, en cette fin d’année, 1,5 tranche supplémentaire, décidée par le nouveau gouvernement CSV-DP.

«Ce n’est pas le plus beau cadeau que j’aie reçu aujourd’hui, mais nous avons encore pu trouver des solutions dans une situation critique, qui sont orientées vers le futur sans affaiblir l’économie», se félicitait au soir du 3 mars le Premier ministre, Xavier Bettel, fêtant le même jour son 50e anniversaire.

Le jour de la signature de l’accord, le 7 mars, le LCGB estimait avoir obtenu «un paquet équilibré et adapté». «Un accord qui pose d’importants accents, aussi bien dans le domaine fiscal que dans ceux de l’énergie et du logement», analysait la CGFP.

Plus enthousiaste encore, l’OGBL qui, par la voie de sa présidente, Nora Back, évoquait un accord «largement au-delà de (ses) attentes».

Après 175 ans, une nouvelle Constitution pour le Grand-Duché

Au bout de près de 20 ans de tractations politiques, la Constitution révisée est enfin entrée en vigueur, pile 175 ans après le texte fondateur, datant du 28 avril 1848. L’anniversaire de la première Constitution libérale et parlementaire a d’ailleurs été fêté en grande pompe à Ettelbruck, le berceau d’une loi suprême décisive pour l’évolution du Luxembourg.

La date d’anniversaire de la Constitution révisée de 2023 restera le 1er juillet. En ce samedi, le Grand-Duc Henri a assisté, sur le parvis de la Chambre des députés, à un acte solennel.

Le chef de l’État avait souligné, lors de la fête nationale, qu’en 1848 fut posée à Ettelbruck «la première pierre de notre édifice démocratique. Depuis, nous sommes passés par beaucoup d’épreuves, mais nous avons toujours su défendre et actualiser la base de nos institutions pluralistes».

Dans le texte révisé, la monarchie constitutionnelle n’est pas remise en question, mais bon nombre de passages caducs ont été abolis ou reformulés. «L’objectif est de clarifier les rôles et de renforcer les différentes institutions. Des précisions sont notamment amenées sur l’identité du pays, sur nos valeurs, sur nos objectifs et priorités», résume Mars Di Bartolomeo, le président de la commission des Institutions.

Rappelons que cette année 2023 marque aussi le centenaire de la «Gëlle Fra», symbole de la résistance du peuple luxembourgeois.

Des plants de cannabis fleurissent désormais à domicile

Une majorité de 38 députés a voté, le 28 juin, en faveur du texte qui permettrait au Luxembourg de «passer un cap dans sa politique de stupéfiants», comme est venue le souligner Josée Lorsché (déi gréng), la rapportrice du projet de loi. Ce sont toutefois 22 élus qui ont rejeté le chemin choisi par le gouvernement tricolore sortant.Depuis le 21 juillet, la légalisation partielle du cannabis récréatif est en vigueur.

Les résidents majeurs ont désormais le droit de cultiver jusqu’à quatre plants à leur domicile, à partir de semences et à condition de respecter quelques règles. La culture et la consommation sont réservées aux seuls adultes. Il reste interdit de fumer son joint en public et de prendre le volant après avoir consommé du cannabis.

Le CSV a voté en bloc contre le texte. S’y ajoute Fernand Kartheiser. Les trois autres députés de l’ADR se sont joints aux élus de la majorité (DP, LSAP, déi gréng) et à ceux de déi Lénk et du Parti pirate.

Une libéralisation intégrale du cannabis récréatif, préparée par les ministres Paulette Lenert (LSAP) et Sam Tanson (déi gréng), s’éloigne aujourd’hui. Le nouveau gouvernement CSV-DP se dit plutôt réservé quant au fait d’autoriser la culture à plus grande échelle et la vente de cannabis dans des commerces spécifiques.

Dérapages et grand chamboulement à la Chambre

Début mars, en plein débat sur l’accord tripartite, Myriam Cecchetti (déi Lénk) adresse un doigt d’honneur à Dan Kersch (LSAP). Elle évoque un «geste fortuit» après s’être énervée sur son collègue socialiste. Cet épisode a rappelé les débats sur le budget, à la mi-décembre 2022, où le député Fred Keup (ADR) avait traité le ministre Franz Fayot (LSAP) d’«imbécile». Ce dernier avait qualifié l’ADR de parti d’extrême droite.Au DP, quatre des 14 députés siègent une toute première fois : Luc Emering, Patrick Goldschmidt, Mandy Minella et Gérard Schockmel.

Au LSAP, ce sont trois femmes (sur 11 élus) qui fêtent leur première : Liz Braz, Claire Delcourt et… Paulette Lenert.

Déi gréng (4 élus) arrivent avec deux néodéputés : Meris Sehovic et l’ex-ministre Joëlle Welfring.

L’ADR compte également deux nouveaux parmi ses cinq élus : Alexandra Schoos et Tom Weidig. Le Parti pirate (3 sièges) accueille Ben Polidori comme tout jeune élu.

Déi Lénk est le seul parti à ne pas avoir réussi à renouveler ses rangs, du moins pas tout de suite. Leur principe de rotation veut que Gary Diederich et Ana Correia viennent remplacer à mi-mandat Marc Baum et David Wagner.

Dans la liste de ceux qui ont été poussés vers la sortie, on retrouve des politiciens chevronnés comme les socialistes Dan Kersch, Lydia Mutsch ou Cécile Hemmen, sans oublier Tess Burton, Simone Asselborn-Bintz et Carlo Weber. Le DP a «perdu» Claude Lamberty, Frank Colabianchi et Pim Knaff.

S’y ajoute l’ensemble de la fraction de déi gréng, composée de neuf membres : Josée Lorsché, Djuna Bernard, Semiray Ahmedova, Chantal Gary, Stéphanie Empain, Jessie Thill, Marc Hansen, Charles Margue et François Benoy.

Finalement, les deux députées sortantes de déi Lénk, Myriam Cecchetti et Nathalie Oberweis, sont restées à quai.

Débordé par trop de réfugiés, Asselborn part les larmes aux yeux

Il aura réalisé une carrière extraordinaire comme politicien. Le dernier mandat de Jean Asselborn comme ministre des Affaires étrangères a duré près de 20 ans, de mi-2004 à novembre 2023. Le socialiste a cependant été forcé d’attendre la toute fin de sa carrière ministérielle pour vivre l’un de ses moments les plus durs en tant que politicien.

Le 20 octobre, Jean Asselborn annonce ne plus avoir d’autre choix que de refuser l’accueil aux hommes voyageant seuls, déjà enregistrés comme demandeurs d’asile dans un autre pays. Les foyers d’hébergement pour réfugiés sont débordés en raison d’un afflux record de migrants. Le ministre décide alors de donner la priorité aux familles avec enfants et aux personnes vulnérables. Dans la foulée, il se fait lourdement attaquer par des associations de défense des droits de l’homme, mais aussi par l’opposition parlementaire. Lors d’une émission sur RTL, Jean Asselborn vient défendre les larmes aux yeux sa décision, faute de quoi le Luxembourg aurait été contraint de laisser des familles avec enfants à la rue. 

Pour Jean Asselborn, cet ultime épisode fut la goutte de trop. «Il est temps de prendre un peu de recul, faute de quoi la bougie pourrait vite s’éteindre», affirmait-il le 14 novembre dans nos colonnes, au moment d’annoncer qu’il n’allait pas siéger à la Chambre. L’émotion était encore vive trois jours plus tard lors de la passation de pouvoir avec son successeur comme ministre des Affaires étrangères, qui s’appelle désormais Xavier Bettel.

Le nouveau gouvernement CSV-DP n’a pas encore mis fin à ce régime d’urgence. 

Les mendiants bannis du centre-ville de Luxembourg

La polémique est loin d’être close en cette veille de Noël. La décision du nouveau ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), de valider l’interdiction de la mendicité dans les rues de la capitale a provoqué une vague d’indignation. Seuls les deux partis au pouvoir au et à Luxembourg, le CSV de Léon Gloden et le DP de Lydie Polfer, défendent cette mesure. Elle viserait principalement la mendicité organisée et agressive, mais le règlement de police en question vise bien à interdire toutes les formes de mendicité.

Mardi, les esprits se sont échauffés à la Chambre des députés. CSV et DP ne comptent cependant pas faire marche arrière. Au plus tard à partir du 1er janvier, les mendiants, même ceux paisiblement assis avec un gobelet devant leurs pieds, seront verbalisés par la police ou, pire encore, forcés de déguerpir.

 

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