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«La moitié des communes n’a jamais travaillé avec le ministère»


Pour la ministre du Logement, Sam Tanson, une offre de logements à prix abordable est une condition de l'attractivité du pays. (photo Fabrizio Pizzolante)

Sam Tanson (déi gréng) aime les défis et son ministère n’en manque pas tant les problèmes de logement au Luxembourg sont énormes. La ministre du Logement compte bien améliorer la situation du parc locatif à prix abordable en dialoguant avec les communes.

Le Fonds du logement se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente avec la démission du directeur, mais les députés n’ont pas pu en savoir plus lors de la dernière commission. Pourquoi?

Sam Tanson : Le directeur n’a pas démissionné, il y a eu une résiliation de contrat d’un commun accord et dans cette convention de résiliation il y a une clause qui stipule que l’on n’a pas le droit de communiquer sur les raisons de ce départ, comme cela existe dans toutes les conventions de ce type.

Vous comptez mettre à plat toutes les aides de l’État en matière de logement. Qu’est-ce que cela va changer?

Beaucoup de choses. Il s’agit d’une loi qui date de 1979 quand tous les problèmes liés au logement n’existaient pas de la même façon. Elle a été élaborée sur une tout autre logique de marché du logement, une logique où tout allait bien, très axée sur l’acquisition, et le social n’était destiné qu’aux personnes qui n’avaient pratiquement pas de revenus. Il y a plusieurs volets dans la loi et cette ancienne loi traite de tout, alors que le Logement est un ministère qui, d’une part, peut mettre en place des stratégies et, d’autre part, distribuer de l’argent. Et là encore il y a deux volets, les aides individuelles pour les personnes et les aides aux promoteurs privés et publics, aux associations, qui veulent bien construire selon des critères sociaux. Si on reprend toutes ces aides, on peut donner de bonnes incitations sur ce que l’on veut obtenir, c’est-à-dire beaucoup plus de logements à prix abordables, plus de locations, pas forcément toujours sociales mais à coût modéré. Actuellement, le loyer social est très bas, mais il y a une très grande progression dès que l’on dépasse un certain revenu. Il faut plus de progressivité et élargir l’offre.

Quels sont vos objectifs concernant la refonte du pacte logement?

La première édition du pacte logement date de 2008 et il n’incite pas les communes à construire des logements sociaux ou à prix abordable, il incite à augmenter la population. C’est une chance aujourd’hui de revoir ce pacte.

Pourtant les communes sont subventionnées à hauteur de 75 % par l’État quand elles se font promoteurs de logements sociaux. N’est-ce pas assez incitatif?

La moitié des communes n’a encore jamais travaillé avec le ministère du Logement, c’est beaucoup. Certaines communes disent qu’elles n’ont pas les moyens en personnel ou le savoir-faire pour mener à bien ces projets. Dans le programme de coalition, il est prévu de créer une réelle cellule au sein du ministère pour accompagner les communes. Mais l’argument de dire que ce n’est pas possible pour des petites communes est mis à mal par des exemples concrets.

Entretien avec Geneviève Montaigu

À lire en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 11 février

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