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Grande Région : un aménagement du territoire différent


Le concept dépasse les frontières et respecte les particularités géographiques et culturelles propres à une région, même partagée entre plusieurs pays. (Photo : archives lq/claude lenert)

Le concept de développement de la vallée supérieure de la Moselle rebat les cartes de l’aménagement du territoire dans la Grande Région. Il est repensé de manière bien plus vaste.

L’aménagement du territoire ne s’arrête plus aux frontières des pays, mais prend en compte les spécificités régionales. Une nouvelle manière de concevoir les choses à l’essai dans la Grande Région, et plus particulièrement de part et d’autre de la Moselle dans le cadre du concept de développement de la vallée supérieure de la Moselle (Entwicklungskonzept Oberes Moseltal – EOM) réalisé dans le cadre du programme de coopération européen Interroge VI A Grande Région. Sa transposition est entrée jeudi dans une nouvelle phase. Le ministre de l’Aménagement du territoire, Claude Turmes, ainsi que le ministre sarrois de l’Intérieur, Reinhold Jost, et la secrétaire d’État de Rhénanie-Palatinat à l’Intérieur, Nicole Steingaß, ont participé à son lancement jeudi dernier à Grevenmacher.

La vallée de la Moselle est un des plus grands bassins fluviaux d’Europe de l’Ouest. Ses patrimoines naturels et culturels sont aussi importants que diversifiés de par le caractère transfrontalier de la région. Conserver ces patrimoines tout en permettant à la région de se développer est un défi relevé depuis 2020 au travers du concept. Il a aussi pour mission de rapprocher l’entité Grande Région de ses citoyens.

Projet pilote dans un premier temps, il a été inscrit au programme Interreg VI, ce qui donne une nouvelle impulsion à son développement, selon les personnes qui le portent. Des projets et des idées de coopérations transfrontalières ont été dégagés, approfondis ou transposés ces deux dernières années, comme par exemple la préparation d’un accord-cadre entre le Luxembourg et l’Allemagne en matière de coopération dans le secteur de la santé ou la transposition d’une initiative LEADER (liaison entre actions et développement de l’économie rurale) en matière de mobilité consistant à nommer les gares frontalières en allemand et en luxembourgeois. Une étude a également été menée pour définir les lieux de potentiels hubs de transports multimodaux dans le cadre d’un projet de coopération transnationale LEADER ainsi que dans le cadre d’un autre projet LEADER entre Merzig-Wadern.

Transports, santé et logements

Ce concept de développement de la vallée supérieure de la Moselle sera entre autres financé par le Fonds européen pour le développement régional. Les autorités qui se rapportent à la Grande Région du Luxembourg, de Rhénanie-Palatinat et de Sarre ont signé des accords de financement l’été dernier. Ce qui permettra de pérenniser le concept au moins jusqu’en 2030. Entre 2023 et 2027, il est doté de 6,8 millions d’euros exclusivement destinés au financement de projets transfrontaliers. Au total, 11,3 millions d’euros pourront être investis dans la région grâce à ce taux maximal de subvention de 60 % et aux moyens propres aux régions et aux pays participants.

Selon Martin Güdelhöfer, directeur régional du concept, la réalisation de projets concernant la coordination transfrontalière des transports publics, la coopération sanitaire et le développement de l’habitat ne devrait pas tarder. Des ponts devraient également être tissés avec la France en la matière. Martin Güdelhöfer a ajouté que des idées de projets dans d’autres domaines étaient aussi bienvenues. «Des actions peuvent également être lancées dans les domaines du changement climatique, de l’énergie ou de la résilience à travers le concept de développement de la vallée supérieure de la Moselle. Soyez créatifs et n’hésitez pas à nous contacter», a-t-il insisté lors de la manifestation de lancement de la nouvelle phase jeudi dernier. « Nous vous aiderons à développer vos idées. Nous mettrons les participants en contact et nous créons des impulsions à travers ces projets en faveur d’une région où les bonnes relations de voisinage sont privilégiées et dans laquelle il fait bon vivre.»

Protéger la ruralité

Claude Turmes s’est, lui aussi, réjoui du travail accompli et a envisagé l’avenir avec sérénité. «La zone géographique sur laquelle porte le concept est en grande partie rurale. Nous sommes confrontés au défi de conserver la qualité de vie des personnes qui y vivent tout en l’améliorant. Le caractère rural des villages doit être conservé tout en renforçant les services d’intérêt général», a expliqué le ministre. «Pour atteindre ces buts que nous avons en commun ainsi qu’une certaine masse critique, nous devons emprunter de nouvelles voies en planifiant par-delà les frontières des États.»

Une des priorités du projet de programme directeur luxembourgeois d’aménagement du territoire (PDAT2023) consiste d’ailleurs en une coopération transfrontalière. L’eau sera également une thématique importante sur fond de changement climatique et de catastrophes naturelles, a rappelé Claude Turmes avant de passer la parole à Nicole Steingaß.

Cette dernière a affirmé que «dans le cadre de la présidence du sommet de la Grande Région assurée cette année par la Rhénanie-Palatinat, nous voulons en profiter pour mettre en avant les réalités de la vie des citoyens de la région et nous nous attendons à des synergies entre pays grâce à la transposition du concept. Nous misons également depuis des années sur une coopération stratégique entre l’aménagement du territoire au plan communal dans la Grande Région afin de continuer à renforcer et d’étendre la relation de confiance que nous entretenons avec LEADER.»

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