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Futur gouvernement : un triple A pour s’élancer


La ministre des Finances sortante, Yuriko Backes, en discussion avec Luc Frieden, en marge des négociations de coalition.  (Photo : julien garroy)

L’agence DBRS Morningstar a confirmé vendredi soir la notation «AAA» du Luxembourg. La nouvelle coalition CSV-DP se voit créditée d’une marge budgétaire «suffisante» pour aller de l’avant.

Une des toutes premières décisions prises lors des négociations de coalition a été le ferme engagement de maintenir le «AAA» du Luxembourg. Ces trois lettres sont d’une importance primordiale pour le pays et son positionnement sur les marchés financiers internationaux.

Vendredi soir, une des agences de notation de référence, en l’occurrence DBRS Morningstar, est venue confirmer le triple A du Grand-Duché. La perspective est stable, en attendant la formation du nouveau gouvernement. Mieux encore, l’agence estime que «le Luxembourg dispose d’une marge de manœuvre (…) suffisante» pour lancer son programme de travail. Une bonne nouvelle pour le futur Premier ministre Luc Frieden et l’équipe qu’il compte mener avec le DP de Xavier Bettel.

DBRS Morningstar souligne «la très bonne santé des finances publiques du Luxembourg». Le maintien du triple A serait aussi dû à des institutions solides et un environnement politique stable. Un autre point fort est une «économie avancée et riche», avec une «solide position extérieure». «Ces atouts en matière de crédit compensent les défis associés à la petite économie du pays, caractérisée par une diversification limitée, sa vulnérabilité aux chocs extérieurs et son exposition à des risques potentiels en matière de stabilité financière», écrit l’agence de notation.

Le bulletin publié vendredi prend en compte le budget provisoire pour 2024 encore déposé par le gouvernement sortant. Le solde devrait se creuser pour atteindre un «niveau encore modéré» de 1,9 % du PIB en 2023, contre 0,3 % en 2022. Les mesures d’aides énergétiques décidées par la tripartite expliquent la hausse du déficit. «Alors que les projections budgétaires du gouvernement sortant pointent vers un nouveau creusement du déficit à 2,7 % du PIB en 2024, ces projections n’intègrent aucune mesure budgétaire du nouveau gouvernement», note DBRS Morningstar. Par contre, l’agence estime que «le Luxembourg dispose d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour absorber une augmentation temporaire des pressions budgétaires en raison d’un faible niveau de dette publique et d’un stock important d’actifs publics».

La perspective reste globalement stable, selon DBRS Morningstar, en dépit de la récession économique qui se profile à l’horizon. L’agence mise sur un recul du PIB de 0,4 point contre 0,8 point pour le Comité économique et financier national, auteur d’une note au formateur Luc Frieden. Compte tenu des «fondamentaux solides du Luxembourg», DBRS Morningstar considère qu’«une dégradation des notations de crédit est peu probable».

Un risque lié à la place financière

Le changement de gouvernement n’inquiète également pas l’agence de notation, qui estime que «la continuité globale de la politique restera élevée au cours des prochaines années». «Il existe un large consensus parmi les principaux partis politiques sur des sujets politiques clés, notamment les affaires budgétaires, macroéconomiques et étrangères. Les notations de crédit s’appuient aussi sur une qualité institutionnelle élevée. Le pays affiche de très bons résultats selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, car il se caractérise par un État de droit élevé et de faibles niveaux de corruption», développe le bulletin.

Néanmoins, un abaissement de la note pourrait résulter d’«un choc sévère pour la grande place financière internationale du Luxembourg, très probablement généré par des turbulences persistantes sur les marchés financiers, qui pourraient avoir un impact significatif sur l’économie et les finances publiques». Une dégradation pourrait également «provenir de dommages matériels liés à l’attractivité du Luxembourg en tant que pôle d’affaires, ce qui pourrait avoir un impact similaire».

En attendant la suite des choses, la ministre des Finances sortante, Yuriko Backes, se félicite de terminer son mandat avec un triple A. «La confirmation de cette excellente note est une bonne nouvelle. Elle témoigne de la solidité de notre économie et du dynamisme de notre place financière, malgré un contexte économique toujours tendu», souligne-t-elle dans un communiqué officiel. 

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