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France : « vignette » pour les camions étrangers, un impact au Luxembourg ?


C'est le ministre de l'environnement François De Rugy qui a fait part ce dimanche de la volonté d'une telle vignette en France (Photo d'archives : AFP).

Le ministre de l’écologie français, François De Rugy, a confié ce dimanche travailler sur une « vignette pour taxer les camions étrangers qui ne font que traverser la France » sans financer l’usure de la route.

Le ministre était l’invité de BFM TV. Il s’agirait d’un outil « pour permettre de taxer en quelque sorte les camions étrangers qui ne font que traverser la France. Il y en a qui ne font même pas un plein de carburant, donc ils ne paient même pas les taxes sur les carburants et ils ne paient pas l’usure des routes », a-t-il souligné.

Encore un peu, et on aurait cru que le ministre parlait de la situation à la frontière franco-luxembourgeoise, où les camions sont de plus en plus nombreux à rejoindre les zones logistiques de Bettembourg, en usant notamment les routes en France (A 31 surchargée), sans faire le plein sur place.

Mais non, il s’agit bien d’une mesure qui serait pensée au niveau national, pour notamment financer le plan de rénovation des axes de mobilité du quotidien, comme souhaité par le gouvernement français, ainsi que des lignes de train surchargées.

Un impact sur la logistique au Grand-Duché ?

Pour en revenir à la situation à la frontière, une telle mesure -simple projet pour le moment- ne ferait pas forcément les affaires du Grand-Duché : certes le terminal multimodal de Bettembourg (camion sur train) gagnerait en compétitivité. Mais tous les transporteurs qui atteignent les autres plateformes logistiques camion-camion (Eurohub etc.), situées à quelques kilomètres des routes françaises, seraient potentiellement touchés.

Pour le moment, le développement de la logistique à quelques kilomètres des frontières repose sur un modèle économique plutôt efficace : bénéficier des retombées financières (emplois, impôts, essence) sans avoir à financer l’usure des routes outre-mesure, en ce qui concerne les camions qui repartent vers l’Allemagne (Europe de l’Est), la France (Europe du Sud) ou la Belgique (donc Rotterdam etc.)

L’impact est en réalité difficile à estimer, puisque la logistique ne repose pas que sur une question de coût du trajet, mais sur de multiples paramètres (facilité des liaisons avec le fret maritime et aérien, simplicité opérationnelle et administrative, débouchés commerciaux sur place, etc.)

Rappelons par ailleurs que vendredi, le gouvernement français a tranché pour le financement d’une éventuelle A31 bis : elle se ferait avec péage, en délégation avec un opérateur privé.

Hubert Gamelon

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