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[Football] Gérard Jeitz après le décès de Jackson : «On ne redonnera pas son n° 5 tout de suite»


PROMOTION D’HONNEUR Deux mois après la disparition tragique de Giuliano Jackson, l’US Rumelange ne s’en est toujours pas remise, admet son président, Gérard Jeitz.

Giuliano Jackson nous a quittés dans des circonstances tragiques, le 12 décembre dernier, au sortir d’une soirée avec ses partenaires de l’US Rumelange. Dimanche, ils vont reprendre le championnat sans lui contre Schieren, la lanterne rouge, avec la possibilité d’accéder, en cas de victoire, à l’une des places de barragiste. Mais les têtes y seront-elles?

Comment va le club, maintenant que les fêtes sont passées? Le temps a-t-il fait son œuvre?

Gérard Jeitz : Disons qu’aujourd’hui encore, deux mois après, la situation est loin d’être simple. On pense encore tout le temps à lui, à sa famille, à sa maman qui est très affectée et à son petit garçon, qui a 4 ans… J’espère que les joueurs réussiront à un moment à le tourner en positif. Enfin, vous voyez ce que je veux dire : vis-à-vis de l’exemplarité qui était celle de Giuliano sur le terrain et dans le vestiaire, vis-à-vis des objectifs qui étaient les siens avec notre club… On aimerait bien lui prouver qu’il avait raison d’être comme il était : exceptionnel. Moi, je ne le connaissais ni humainement ni footballistiquement quand mon coach m’a dit qu’il le voulait. J’ai reçu dans mon bureau un garçon tranquille, posé et après seulement quelques mois, je suis capable de vous dire qu’il était l’un des tout meilleurs transferts que nous ayons fait depuis des années.

Des questions bassement matérielles ont dû se poser à vous ces dernières semaines. Qu’avez-vous fait de son numéro de maillot?

Il est clair et net qu’on ne redonnera pas le n° 5 immédiatement. Pas d’ici la fin de saison et peut-être même pas après. Il faut quelques années, des fois, avant que les choses ne reviennent à la normale. Mais elles doivent revenir à la normale. Par contre, jusqu’à la fin mai, nous évoluerons avec le n° 5 floqué en noir sur le devant de chaque maillot.

Sa place de vestiaire n’a pas non plus été réattribuée?

La commune a réaménagé totalement nos deux vestiaires et chacun a une armoire individuelle pour ranger ses affaires. Aujourd’hui, la sienne est recouverte de photos de lui et personne ne la reprendra d’ici à la fin de saison. C’était le souhait des joueurs qu’on n’y touche pas, qu’on fasse comme ça.

Justement, vos joueurs, dans quel état sont-ils?

De ce que j’ai vu en préparation, ils ont à cœur de se donner. L’ambiance est à nouveau là et je les encourage justement à garder la mentalité que Giuliano, qui était un leader, entendait mettre dans ce groupe. C’était un gars respecté et qui avait une vision. Avec elle, on peut déplacer des montagnes. En tout cas, on a refusé de baisser la tête après ce drame. Certains, deux ou trois, ont été tentés d’arrêter le football. Ils hésitaient vraiment à poursuivre, ils n’avaient plus envie. Mais Giuliano aurait voulu qu’on continue et c’est ce qu’ils ont fait.

Je sais déjà que la minute de silence sera très difficile à vivre

Un petit supplément d’âme en vue de la course à la montée?

Ce n’est pas une obligation.

Tout cela, c’est ce que vous avez dit aux joueurs à la reprise?

J’ai laissé le coach (NDLR : Marcin Siebert) leur parler. Mais on avait déjà mangé tous ensemble juste après son enterrement, en décembre. Pour se souvenir et se dire qu’on devait regarder l’avenir et pas le passé. C’est aussi ça, la beauté de ce sport : quand on monte sur le terrain, on oublie tout, on ne réfléchit plus pendant deux heures.

Avez-vous l’impression que cela soit particulièrement compliqué pour l’homme qui va remplacer Giuliano, Nenad Dragovic, de retour en provenance du Fola?

Je ne pense pas non, car chacun a ses capacités. Nenad a au moins les mêmes. Il amènera sa personnalité sans que cela ait à voir avec Giuliano. Je suis content qu’il soit revenu.

Le club a lancé une cagnotte pour aider la famille de Giuliano Jackson. Combien avez-vous recueilli?

Environ 4 000 euros. Mais ce n’est pas ce qui compte, ce n’est pas important. Si cela peut aider un peu son petit garçon…

Vous attendez-vous à vivre un début de match compliqué, dimanche?

Il y aura une minute de silence. Et je sais déjà qu’elle sera très difficile à vivre, à tous points de vue.

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