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[Football] Anthony Moris : «Essayons d’aller au bout !»


Anthony Moris, ici avec les Roud Léiwen le 25 mars dernier, face à Irlande du Nord, en amical. (photo Gerry Schmit)

La semaine prochaine, l’Union Saint-Gilloise d’Anthony Moris entame les play-offs titre. Mais avec quelle avance sur Bruges et pour quoi faire ?

C’est dimanche 24 avril, contre Anderlecht, dans un derby bruxellois bouillant, que l’Union Saint-Gilloise, promu et véritable surprise de la saison de Jupiler Pro League, va lancer un sprint de six matches pour conquérir le premier titre de champion du club depuis 87 ans. Anthony Moris et ses coéquipiers ont une semaine pour s’y préparer, mais le portier des Roud Léiwen a déjà sa feuille de route.

Le parquet de la fédération belge a suggéré que vous récupériez trois points sur tapis vert après l’interruption du match contre le Beerschot en raison de l’envahissement du terrain par ses supporters. Vous vous attendez à commencer les play-offs avec combien de points d’avance sur le FC Bruges, finalement ?

Anthony Moris : Normalement, on devrait avoir des nouvelles aujourd’hui ou demain (NDLR : hier ou aujourd’hui), mais même si l’issue de ce genre de problème est écrite noir sur blanc dans les règlements, je conçois que cela puisse paraître bizarre aux autres clubs qu’on récupère trois points alors qu’il y avait 0-0 à dix minutes de la fin. Je m’imagine que certains pourraient avoir envie de faire appel. Mais si on se retrouvait finalement avec trois points d’avance plutôt qu’un, ce serait bien quand même. Cela ferait un joker et cela peut faire une vraie différence. Surtout que les saisons précédentes, les play-offs se jouaient sur dix matches et que, là, ce sera seulement six…

Le favori, ça reste Bruges ?

Bien sûr! Dans le meilleur des cas, il y aurait trois points d’écart et eux ont une vraie expérience des play-offs. Ils y sont chaque année, savent comment procéder. Et puis, champions, eux, ils ont, comme Anderlecht, le devoir d’y être! Surtout que c’est la dernière année que le champion de Belgique est qualifié directement pour la Ligue des champions. Tout le monde connaît la difficulté des clubs belges pour entretenir notre coefficient UEFA. On perd du terrain et ce n’est pas normal pour un pays comme la Belgique.

Sur la saison régulière, vous avez réalisé un 10 sur 18 contre les trois autres clubs qui disputeront ces play-offs. Pas mal, mais ces prochaines semaines, pour être champion, il faudra faire mieux, non ?

Il faudra surtout faire mieux que Bruges qui est en pleine bourre et reste sur un 24 sur 24. Le Club est gonflé à bloc. Alors bon, on spécule, on bâtit des scénarios… Moi, je veux qu’on prenne match après match parce qu’on ne peut pas se baser sur ce qui a été fait en saison régulière. Un play-off, c’est à base de K.-O. Mais j’ai hâte de le commencer, parce que ces derniers temps, on a rencontré pas mal d’équipes dont le style ne nous convient pas : nous, on est une équipe de transition, pas faite pour avoir tout le temps le ballon. Le play-off, ça nous conviendra mieux.

Apparemment, ça donne la chair de poule et des frissons à beaucoup de gens, cette aventure qu’on a !

L’objectif maintenant, c’est la Ligue des champions ?

On ne parle pas de compétition européenne. Mais ce serait une belle récompense, oui.

Et vous seriez passés en quatre ans de la D3 belge à la C1…

Ce serait une juste récompense. J’ai toujours eu dans un coin de ma tête que le fait de redescendre en D1 amateur n’était qu’une transition. Aujourd’hui, avant d’aller jouer dans des stades pleins pour le titre, je repense parfois à certains matches de cette époque. Notamment un à Châtelet. Le vent soufflait, le ballon ne dépassait pas le milieu de terrain quand je dégageais, alors que j’estime quand même avoir un bon pied. Le train passait à côté du stade et ça faisait un bruit monstre. L’éclairage, ce n’étaient pas des ampoules à LED, mais un truc orangé et je voyais à peine au-delà de ma surface… Quand je pense que maintenant je vais à Bruges ou Anderlecht…

Et quand vous avez vu un Gerson Rodrigues ou un Sébastien Thill en phase de poules de la Ligue des champions…

C’est une source de motivation. On a tous envie de vivre ça et j’espère qu’on se souviendra de moi comme de quelqu’un qui l’a disputée.

Revenons à votre situation en championnat. Vous en avez discuté avec Paul Philipp, un ancien de la maison unioniste  ?

Il m’a beaucoup félicité durant les rassemblements. Il est fier qu’on redonne vie à cette communauté bruxelloise. Moi aussi, je suis très heureux, parce que l’Union est un club magnifique.

Avez-vous l’impression d’avoir déjà un peu écrit l’histoire ?

Non, non! Pas du tout! Tout le monde semble dire qu’on aurait signé pour ça en début de saison, mais moi, non! Non, je ne signe pas pour faire deuxième ou troisième! Essayons d’aller au bout. Nous, on n’a pas le devoir d’être champion comme les autres, mais on n’a pas de pression. Nos dirigeants nous foutent la paix : on est une équipe de potes qui redore l’image du football belge après des affaires comme le footgate (NDLR : 57 personnes – arbitres, dirigeants, entraîneurs… – sont poursuivies en justice pour faits de corruption). Apparemment, ça donne la chair de poule et des frissons à beaucoup de gens, cette aventure qu’on a!

À quoi ressemble la vie au club en ce moment, justement ?

Nos supporters, on ne les voit pas beaucoup entre les matches. Mais ils nous procurent énormément de plaisir. On sait qu’avec eux, il n’y aura jamais de débordements, jamais d’insultes! Tout se fait dans une ambiance positive, respectueuse. Quand on les croise, ils nous remercient pour cette saison, mais nous aussi, on a toutes les raisons de les remercier pour les valeurs qu’ils véhiculent.

Aucun risque de voir la fédération réduire la jauge au stade Marien après les débordements contre le Beerschot ?

Absolument pas ! Les débordements, ça arrive dans tellement d’endroits. Ceux-là, ce sont des gars qui n’ont rien à faire dans un stade. Mais il n’est pas question de sécurité chez nous. Tout va bien.

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