Avec moins d’un quart des femmes candidates élues, et seuls 21 non-Luxembourgeois plébiscités, les nouveaux conseils communaux sont encore loin d’être représentatifs de la population du pays.
Les conseils communaux du Luxembourg reflèteront-ils davantage la population ces six prochaines années? La réponse est non. Que ce soit sur le plan de la parité femmes-hommes ou sur celui de la participation politique des résidents de nationalité étrangère, le bilan de ce scrutin 2023 s’avère décevant.
Si 1 480 femmes se sont présentées face aux électeurs le 11 juin, soit 38 % de l’ensemble des candidats, à peine 22 % d’entre elles sont parvenues à transformer l’essai dans les urnes. Ainsi, sur les 1 112 mandats qui étaient à pourvoir aux quatre coins du pays, elles n’en occuperont que 337 – même pas le tiers. Un chiffre qui ne progresse pas, au contraire : alors qu’elles avaient été moins nombreuses à tenter leur chance en 2017 (35 %), quasiment 25 % avaient réussi à décrocher un siège.
On notera qu’en 1999, les conseils communaux étaient composés à 85 % d’hommes, et que près de 25 ans plus tard, ces messieurs sont toujours en majorité autour de la table (70 %). C’est dans le Sud que les électeurs ont le plus accordé leur confiance à des femmes (35 % d’élues) quand dans le Nord, ils ont massivement choisi des hommes (23 % d’élues), en sachant que les candidates ne s’y bousculent pas non plus.
Grevenmacher maintient son record
Les femmes perdent aussi trois écharpes de bourgmestre dans cette élection : là où elles étaient 16 aux commandes d’une commune en janvier dernier, elles ne sont plus que 13 désormais, à Bertrange, Bech, Contern, Dippach, Echternach, Lorentzweiler, Putscheid, Rambrouch, Rosport-Mompach, Sanem, Tandel, Waldbillig et dans la capitale, où Lydie Polfer a été reconduite avec le plus haut score personnel pour une femme (15 212 suffrages).
Parmi ces édiles, seules quatre n’occupaient pas déjà le fauteuil de bourgmestre. Les autres ont été réélues, ou élues pour la première fois suite à une précédente nomination. Preuve que, lorsqu’elles ont l’opportunité de faire leurs preuves, les électeurs les soutiennent.
La commune de Grevenmacher a maintenu son record national du nombre d’élues locales, avec pas moins de sept femmes dans une équipe communale de onze personnes. Et d’autres figurent également parmi les bons élèves : c’est le cas de la ville de Luxembourg (15 femmes sur 27 élus), ou de Schieren et Biwer qui comptent 5 femmes pour 9 élus. Enfin, on peut souligner que dans les huit communes où seuls des hommes avaient été élus en 2017 – Boulaide, Erpeldange, Fischbach, Nommern, Remich, Saeul, Tandel et Winseler – une ou plusieurs candidates ont obtenu cette fois-ci leur ticket d’entrée pour l’hôtel de ville.
La moitié des résidents pour moins de 2 % d’élus
En ce qui concerne les résidents non-Luxembourgeois, qui pèsent eux aussi pour moitié dans la population du pays, le tableau est encore plus sombre : ils n’ont représenté que 15% des électeurs, 10% des candidats et moins de 2% d’entre-eux ont été choisis pour intégrer un conseil communal. Soit 21 personnes. Cela dit, c’est un progrès, car ils n’étaient que 15 à avoir réussi ce tour de force en 2017.
«C’est une progression lente», commente Sylvain Besch, du Cefis, le Centre d’étude et de formation interculturelles et sociales qui décortique actuellement tous les résultats. «L’usage de la langue luxembourgeoise dans les conseils communaux et l’interdiction d’en demander une traduction est un filtre. C’est la réalité du champ politique actuel», pointe-t-il.
«Ce qu’on observe aussi, c’est une légère augmentation du nombre de candidats étrangers, de 8 % il y a six ans à 10 % cette année. Et ils ont deux fois plus de chances d’être élus dans les communes au scrutin majoritaire», ajoute l’expert. Ce qui s’explique à la fois par une concurrence moins forte dans ce cas de figure, et un solide réseau local dans les villages.
De plus en plus d’élus issus de l’immigration
Étonnamment, ce ne sont pas dans les communes où les étrangers sont les plus présents qu’ils ont été élus : parmi celles-ci, seules la ville de Luxembourg (70 % de résidents non luxembourgeois), Bertrange (54 %) et Walferdange (52 %) intègrent désormais un conseiller ou une conseillère de nationalité étrangère. Mais aucun du côté de Strassen (62 %), Larochette (58 %) ou Esch-sur-Alzette (57 %).
Néanmoins, beaucoup de candidats issus de l’immigration, et qui ont obtenu la nationalité luxembourgeoise, font partie des nouveaux élus. Selon le recensement de cette année, environ 60 000 Luxembourgeois disposent en effet d’une double – voire d’une triple – nationalité, soit 18 % de la population totale. Impossible à ce stade de mesurer leur participation politique et leur succès électoral, mais le Cefis compile actuellement ces données pour en savoir plus.
les places ne sont pas CHERES, ELLES NE SONT PAS VENDUES!!!!!!!!!!!!! élues démocratiquement par les électeurs de droit !!! attention journaliste !!!
que fait 1 NON-LUXEMBOURGEOIS au conseil com. luxo? rien! il peut voter chez lui, dans son pays. les luxos ne peuvent pas non plus voter à l’étranger! !!! logique