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[Éliminatoires Euro-2024] Une journée de silence, un match pour parler


Comme Luc Holtz s’est plu à le rappeler à la presse locale, «actuellement, on (le Luxembourg) est devant la Bosnie, que vous le vouliez ou pas» (Photo : Editpress)

Peu perturbés par leurs départs, un sujet longtemps tabou lundi, les Roud Léiwen voudront prouver, ce mardi soir en Bosnie, qu’ils peuvent faire sans Gerson Rodrigues et Vincent Thill.

La «consigne» avait été distillée dès notre arrivée à l’aéroport, bien avant celle de la délégation luxembourgeoise. Puisque tout ce qui avait besoin d’être dit au sujet des «déserteurs» Gerson Rodrigues et Vincent Thill (à savoir que le premier n’avait pas claqué la porte de la sélection mais se l’était vu indiquer pour avoir séché dans la matinée son troisième entraînement en quinze jours, et que le second s’était en revanche retiré de son plein gré et sans cérémonie, ce qui constituait une «déception personnelle» chez le technicien) l’avait déjà été par Luc Holtz «himself» dimanche soir, il était inutile de remettre une pièce dans la machine : le sélectionneur ne s’exprimerait plus sur ce dossier.

Quid de son président, Paul Philipp? Rien ne nous interdisait en revanche de tenter notre chance. Mais rien ne l’obligeait, bien sûr, à nous répondre. Aussi le boss de la FLF, considérant qu’il serait largement temps, entre le coup de sifflet final ce soir et le coup d’envoi de Luxembourg – Islande le 8 septembre, de «prendre des décisions» (comprendre, statuer sur les sorts de Gerson, «Vince» voire de son frère Olivier, banni par Luc Holtz fin 2022 et qui vient officiellement de solliciter une enquête de la fédé sur les conditions de sa mise à l’écart), nous a-t-il poliment éconduits.

«Contre Dzeko», mais pas que

Et rappelés au principal enjeu du moment : «un match contre Dzeko à préparer». Ce qui n’est pas rien, c’est vrai, d’autant qu’autour de l’inusable Intériste (37 ans), recordman de sélections (128) et de buts (64) chez les «Zmajevi» (les Dragons), malgré les absences du milieu Rade Krunic (AC Milan) ou de l’attaquant Ermedin Demirovic (Fribourg) et l’incertitude entourant la présence en défense centrale d’Anel Ahmedhodzic (Sheffield United), gravitent encore pas mal de talents, dont un certain Miralem Pjanic. 

Et les joueurs, réduits à 22 après l’avoir déjà été à 24 (contre 31 appelés initialement) mardi dernier, mais aussi au silence, dans tout ça? Souriants, guillerets, sereins, prompts à prendre des selfies et signer des autographes aux badauds… Bref, égaux à eux-mêmes, et en apparence bien au-dessus des cas Rodrigues et Thill, chose qu’aura enfin verbalisé Anthony Moris en fin d’après-midi, lors de la conférence de presse d’avant-match.

Leurs départs, ça ne me fait ni chaud ni froid. Je fais pleinement confiance à ceux qui joueront à leur place

«À titre personnel, leurs départs, ça ne me fait ni chaud ni froid, a assuré sans détour le portier de l’Union Saint-Gilloise. C’est leur décision, leur choix, ça leur appartient. Je n’ai qu’une obssesion : le match de demain (ce soir), et je préfère le faire avec ceux qui seront motivés et qui veulent défendre les couleurs du pays. Les deux cas seront gérés de la meilleure des façons par le coach et la fédé, et je fais pleinement confiance à ceux qui joueront à leur place pour « prester«  à un haut niveau et montrer que personne n’est plus grand que le groupe qu’on a. L’individualité est importante, certes, mais c’est le collectif qui prime avant tout.»

«22 joueurs capables de répondre présent»

Au cœur d’un point presse où il n’aura pas manqué de nous signifier son agacement vis-à-vis de certains de nos écrits de lundi (lire notre édition d’hier), mais aussi salué avec force ironie l’«esprit très créatif» de l’un de nos confrères bosniens passé maître dans l’art des «questions bizarres» (ici, il était question des soi-disant nombreux «binationaux» composant la sélection luxembourgeoise, et de leur «impact sur le patriotisme et la façon de jouer» des Roud Léiwen…) ce qui lui a ensuite valu moult «stops» du chef de presse jusqu’au terme de la conférence, Luc Holtz n’a pas dit autre chose : «On a 22 joueurs, tous capables de répondre présent».

Qu’importe, donc, si la Bosnie «reste archifavorite», si les Roud Léiwen de Luc Holtz n’ont que des mauvais souvenirs à Zenica, où ils n’ont pas pris le moindre point ni inscrit le moindre but en quatre venues, ou si «Miré» Pjanic, absent lors du match amical de mars 2022 (1-0), sera là, cette fois, ce qui ne fait «aucune» différence dans l’esprit du sélectionneur. Comme Luc Holtz s’est plu à le rappeler à la presse locale, «actuellement, on (le Luxembourg) est devant la Bosnie, que vous le vouliez ou pas». Et les Roud Léiwen ont bien l’impression de le rester. Y parvenir serait un sacré signal envoyé à l’Europe du football. Et à Gerson Rodrigues et Vincent Thill aussi, un peu.

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