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Fabriques d’église : « L’archevêque n’a pas tenu sa parole »


"Je crois que Jean-Claude Hollerich n’a même pas conscience de la portée de ce qu’il a signé", souligne Marc Linden, qui précise toutefois ne pas viser "personnellement" l'archevêque. (photo Tania Feller)

Mercredi, la Chambre des députés va voter la dissolution des fabriques d’église. Il s’agira de l’épilogue provisoire d’un très long et rude bras de fer. Le Syfel, syndicat qui représente 271 fabriques d’église, pointe la responsabilité de Jean-Claude Hollerich, qui aurait cédé à la pression du gouvernement.

Le vice-président du Syndicat des fabriques d’église (Syfel), Marc Linden, revient ce lundi dans les colonnes du Quotidien sur la réforme des fabriques d’église. Pour rappel : dans le cadre de la séparation entre l’Église et l’État, actée en janvier 2015, les fabriques d’église doivent céder leurs biens (édifices religieux, terrains, immeubles) à un Fonds de gestion commun, qui sera géré par l’archevêché.

« Il faut rappeler que les fabriques d’église sont des entités juridiques, mais on n’a jamais été consultés sur cette réforme », souligne Marc Linden. Le Syfel continue ainsi de parler d’ « expropriations » menées en commun accord par l’archevêché mais aussi l’État.

L’archevêque mais aussi le gouvernement assignés en justice

A deux jours du vote du projet de loi à la Chambre des députés qui mettra fin à l’existence des fabriques d’église, entités créées par Napoléon, le vice-président du Syfel revient sur la chronologie des négociations. Dès le début, les fabriques d’église auraient été lâchées par le chef de l’Église catholique du Luxembourg.

« L’archevêque nous avait promis que si il y avait des changements majeurs dans le texte final, qu’il n’allait pas signer la convention. En fin de compte, il n’a pas tenu parole », s’indigne Marc Linden, tout en précisant qu’il ne vise pas personnellement l’archevêque, assigné en justice dès décembre 2016. « C’est lui qui a signé la convention en tant que représentant de l’Église catholique. On a aussi assigné en justice les ministres Xavier Bettel et Dan Kersch tout comme l’archevêché et l’État », détaille le porte-parole du Syfel.

« Prêts à aller jusqu’à Strasbourg »

Désormais, le bras de fer législatif va se transformer en bras de fer judiciaire. Les conclusions de l’avocat du Syfel seront déposées en principe cette semaine. Une date pour une première audition devra ensuite être fixée par la chambre civile du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Un recours devant la Cour constitutionnelle est également prévu. « On va aller jusqu’à Strasbourg, mais pas à Rome », résume Marc Linden.

Les fabriques d’église du Luxembourg devraient encore encore occuper dans les années à venir la Cour européenne des Droits de l’Homme mais pas le Vatican. « Je vois mal le Vatican discréditer la hiérarchie locale d’un évêché », conclut Marc Linden.

Le représentant du Syfel revient également sur la contre-proposition de son syndicat, le rôle joué par le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch (LSAP) et ses regrets concernant le référendum constitutionnel de 2015.

David Marques

L’intégralité de l’interview de Marc Linden, à lire dans notre édition papier de ce 15 janvier.

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