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Étude Polindex : ce que dit le profil des électeurs


Les électeurs partisans les plus âgés seraient socialistes en 2023. Ils commencent à vieillir aussi chez les verts depuis 2018, alors que l’électorat rajeunit chez les chrétiens-sociaux. 

Les partis politiques peuvent aller y piocher un tas d’informations sur le profil et les préoccupations de leur électorat. L’étude Polindex sert à cela. Qui sont ces sympathisants ?

L’étude Polindex 2023 montre pour la première fois depuis 2009 que les électeurs s’inquiètent majoritairement de la situation économique. Elle montre surtout un grand paradoxe : le logement est le problème numéro un alors que les électorats partisans sont très largement déjà propriétaires d’un bien, un peu moins parmi les partisans écologistes et de déi Lénk.

Commanditée par la Chambre des députés, cette étude a été réalisée par la Chaire de recherche en études parlementaires en collaboration avec l’institut Ilres et dresse surtout un portrait socio-démographique par électorat partisan qui aide les partis à mieux connaître leurs sympathisants.

La lecture du volumineux document qui fait défiler des dizaines de tableaux de bord renseigne d’abord sur le profil de l’électorat (17 000 personnes sondées). Elle révèle en premier lieu que l’électorat du DP se distingue par le fait que près de 35 % est né en dehors du Luxembourg, particulièrement en France et en Belgique. Ce qui fait dire aux auteurs que cette particularité peu peser sur les résultats dans la circonscription Centre. C’est aussi au DP que l’on trouve le plus grand nombre de binationaux.

Sans surprise, c’est dans la circonscription Sud que l’on retrouve une concentration d’électeurs partisans du LSAP. C’est aussi dans cette circonscription que se trouvent le plus d’indécis quant au vote principal.

Pour la première fois depuis 2009, l’électorat est plus masculin chez les verts, il l’est aussi davantage chez les Pirates et l’ADR, tandis qu’il est plus féminin chez déi Lénk alors que le DP se partage entre les deux, à exactement 50/50.

Les électeurs partisans les plus âgés seraient socialistes en 2023. Ils commencent à vieillir aussi chez les verts depuis 2018, alors que l’électorat rajeunit chez les chrétiens-sociaux et que l’on trouve les plus jeunes chez déi Lénk. Une moitié des sympathisants socialistes et de l’ADR ont encore des liens avec le syndicalisme, l’OGBL étant le principal syndicat pour les premiers, tandis que les seconds sont nés du syndicat neutre NGL. C’est auprès du CSV que l’on trouve le plus grand nombre de syndiqués de la fonction publique, puis chez les Pirates.

Les plus éduqués se retrouvent «proportionnellement» parmi les électeurs des verts, de déi Lénk et des libéraux, mais beaucoup parmi eux ne savent pas se positionner par rapport à un vote principal.

Situation unique

Le DP et le CSV sauront que leurs électeurs vivent majoritairement en couple, plutôt pacsés pour les libéraux et mariés pour les chrétiens-sociaux, qui se distinguent aussi par la part la plus importante de familles avec trois enfants. L’étude note surtout un rajeunissement potentiel de l’électorat du CSV, une première depuis 2013. Chez les Pirates et la Gauche, elle indique une surreprésentation des personnes seules. Les retraités sont aussi les plus nombreux parmi les électorats socialistes et chrétiens-sociaux.

L’électorat partisan libéral est celui qui connaît le moins bien la langue luxembourgeoise et le plus le français, tandis que l’électorat de l’ADR est le plus luxembourgophone. Pourtant, selon le statut de fonctionnaires et/ou employés de l’État et des communes, ce sont les sympathisants libéraux qui sont les plus représentés dans ces deux catégories. Les auteurs relèvent qu’il s’agit ici d’une situation unique par rapport aux autres partis libéraux en Europe occidentale.

L’électorat partisan socialiste est le plus dépendant de l’emploi public, alors que celui du CSV est le plus proche de la réalité statistique du Luxembourg. Le temps partiel est plus développé chez les électorats de la Gauche, des verts et des Pirates. L’étude indique que les classes moyennes inférieures sont les plus nombreuses parmi les adhérents de l’ADR.

L’appartenance à la religion catholique a reculé de dix points en cinq années par rapport à 2018 et même l’électorat chrétien-social est concerné puisque moins de 30 % se considèrent comme «religieux».

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