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État de la Nation : face aux crises, garder la tête froide


Photo : Julien Garroy

Le Premier ministre a voulu se concentrer sur les grands défis auxquels le pays et les citoyens sont confrontés. Xavier Bettel reste optimiste et veut garder la tête froide. Ce gouvernement prend ses responsabilités, rassure-t-il.

Ce n’est pas le moment de flancher, mais au contraire, c’est en ces temps d’incertitudes que le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’est efforcé de faire passer le message, hier, dans son discours sur l’état de la Nation. C’est surtout sur le triste état du monde qu’il s’est attardé, en guise de longue introduction.

La crise financière de 2008 ne serait rien comparé à la crise économique mondiale qui secoue aussi le petit Grand-Duché comme les autres pays européens. Et si Xavier Bettel ne sait pas quel monde nous attend demain, il peut dire «avec certitude», que ce gouvernement «fera tout pour que les Luxembourgeois se portent bien à l’avenir».

Pour mener à bien cette mission, il faut garder «la tête froide» et prendre «les bonnes décisions». C’est en respectant ces conditions que le Premier ministre a su, avec son gouvernement, traverser les crises successives, sans plonger le pays dans la morosité, dit-il en substance.

Ce gouvernement a donc fait face à toutes sortes d’imprévus. Les vagues de réfugiés, la tornade, les inondations, la pandémie, et aujourd’hui la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Le Luxembourg continuera à soutenir l’Ukraine et pour la première fois dans son histoire, il a livré des armes lourdes dans une zone de guerre active.

Les 72 millions d’euros d’équipements militaires envoyés à l’Ukraine correspondent à 16 % du budget de défense actuel. Le pays se montre parmi les plus généreux. «Nous nous sommes fixés pour objectif d’investir 1 % de notre PIB dans notre défense d’ici 2028», annonce le Premier ministre. Le pays doit se protéger des cyberattaques contre ses infrastructures critiques. «Nous travaillons sur un projet pilote visant à créer une réserve de cyberdéfense nationale, c’est-à-dire une réserve de spécialistes dans le domaine de la cybersécurité», ajoute-t-il.

Le Luxembourg ne se laissera donc pas impressionner par Poutine et ses menaces. «La défense des droits de l’homme, la liberté et la souveraineté sont plus importantes pour nous que du gaz bon marché russe», prévient le Premier ministre. Les citoyens ont bien compris les efforts à fournir pour réduire la consommation d’énergie et Xavier Bettel les en remercie.

En attendant, le gouvernement a fait le nécessaire de son côté. Lors du «Energiedësch» et des deux tripartites, il a voté des paquets d’aides qualifiés d’historiques, d’un montant total de 2,5 milliards d’euros «pour soutenir financièrement ceux qui souffrent le plus de la situation actuelle».

Encore une fois, le Luxembourg se situe parmi les plus généreux et Xavier Bettel ne manque pas de faire les comptes : «Depuis la pandémie, nous avons versé 5,5 milliards d’euros d’aides directes et indirectes aux personnes et aux entreprises.» Un montant qui, selon lui, peut être considéré comme «sans précédent en Europe».

Évolution dangereuse

L’autre grande crise, celle qui menace la planète entière, c’est le changement climatique. Énumérant les catastrophes naturelles qui s’enchaînent, Xavier Bettel indique vouloir «tout faire pour arrêter cette évolution dangereuse». Cela passe par le respect de l’accord de Paris sur le climat et la limitation du réchauffement de la planète à 1,5 degré.

Le Klima-Biergerrot a dressé un catalogue de 56 propositions et plus de 200 mesures individuelles. Xavier Bettel s’en félicite et vante les mérites d’un tel instrument démocratique de participation citoyenne, «encore peu utilisé sous cette forme dans le monde», selon lui.

La production d’énergie renouvelable a été plus que doublée au cours des six dernières années. Face au succès et à l’engouement pour le photovoltaïque, le taux de TVA pour les nouvelles installations sera réduit à 3 % et la dégressivité des indemnités sera suspendue.

Mais surtout, le gouvernement introduira l’obligation, après une phase de transition, d’installer un système photovoltaïque sur le toit entier de chaque nouvelle construction. Le gouvernement détaillera cette initiative photovoltaïque dans le nouveau plan Énergie et Climat et préparera dans les mois à venir le cadre juridique nécessaire.

Il annoncera aussi des changements en matière de fiscalité. Pas plus tard que ce matin, la ministre des Finances présentera des mesures concrètes avec le budget de l’État. Sans mener sa grande réforme, le gouvernement avance à petits pas. Il peut se le permettre. Le PIB a augmenté de 5,1 % l’année dernière, un des meilleurs résultats en Europe après la pandémie.

Pas d’euphorie, il augmentera de 2,5 % cette année alors que «l’économie européenne pourrait tomber en récession l’année prochaine dans le scénario le plus défavorable».

Pas le moment de s’en prendre aux entreprises. Le Premier ministre refroidit les ardeurs de ceux qui pensent le contraire : «Les augmentations d’impôts sont un poison pour les entreprises, surtout en temps de crise.»  Ce gouvernement n’en fera rien.

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