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Esch-sur-Alzette : le pont de Neudorf vit ses derniers jours


Le démantèlement commence ce mercredi. La Métropole du fer perd un monument, incontestablement. (photos Hubert Gamelon)

Le pont de Neudorf, qui reliait les usines des Terres Rouges et de Schifflange jusqu’à la fin des années 70, va être démantelé.

L’un des beaux thèmes de la candidature «Esch 2022», capitale européenne de la culture, était un travail sur les ponts. «Même ceux qui ne mènent nulle part…», avait dit Emmanuel Vinchon, le conseillé culturel du dossier. Il se serait agi d’un travail artistique, autant que d’un travail de la mémoire. Une idée poétique : tout le monde connaît ces vestiges, mais au fond, que représentent-ils dans notre imaginaire ? Esch, ville de ponts et d’acier, telle une cité américaine qui hurle son blues… Quelle gueule ! Emmanuel Vinchon a depuis été «remercié», remplacé par un tandem 100% luxembourgeois. On ne sait toujours pas pourquoi, tant le Français avait saisi l’âme d’Esch-sur-Alzette.

Pas de regret sur le fond : l’un des ponts les plus emblématiques de la ville va être démantelé dès ce mercredi. Il aurait manqué au programme culturel, sans aucun doute. Dès la fin du mois, en vérité, il manquera aux Eschois.

Symbole de la puissance de l’ARBED

Le pont de Neudorf, long de 92 mètres et large de 6,5 mètres, est un monument de l’ancien ARBED : 750 tonnes d’acier luxembourgeois ! Construit en 1927, il permettait de relier les usines sidérurgiques de Schifflange et des Terres Rouges, à la frontière avec Audun-le-Tiche. La fonte en fusion, transportée dans des wagons-cigares, partait directement des hauts-fourneaux des Terres Rouges pour rejoindre l’aciérie de Schifflange. En 1977, l’usine des Terres Rouges ferme. L’acier proviendra désormais de l’énorme complexe sidérurgique de Belval. Une nouvelle liaison ferroviaire est réalisée. Le pont de Neudorf, qui porte le nom du quartier eschois où il se situe, n’est plus utilisé par l’ARBED. Il reste un symbole de la puissance industrielle d’antan, avec ses deux lourdes arches. La vue depuis la montée de Rumelange, sous le cintre d’acier, faisait son effet. Un projet de réhabilitation a été tenté, sans grand succès.

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Concrètement, les opérations de démantèlement vont se dérouler en plusieurs étapes, sur une période de dix jours. D’abord, il va s’agir de déposer les deux arches. Puis il faudra démonter le «tablier», comprendre l’endroit où roulaient les trains. Les travaux seront achevés le 23 avril.

Que deviendra le pont ? De l’acier nouveau. Maigre consolation en effet : le pont démonté sera directement envoyé dans les fours électriques de Belval, pour devenir poutrelles ou palplanches si demandées au catalogue d’ArcelorMittal.

Hubert Gamelon

Un commentaire

  1. Moi qui habite au neudorf depuis 20 ans déjà, je le voyais tous les jours et il va me manquer, sniff sniff…

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