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Éducation au Luxembourg : «Offrir à chaque élève une chance de réussir»


Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, et Julie-Suzanne Bausch, cheffe du groupe de pilotage chargé de la mise en place de l’école européenne à Mersch, ont présenté hier la cinquième école européenne agréée du pays.

Une cinquième école européenne va ouvrir ses portes à la prochaine rentrée scolaire, à Mersch. Un moyen de flexibiliser l’offre scolaire pour une population de plus en plus hétérogène.

Après Differdange/Esch-sur-Alzette, Mondorf-les-Bains, Junglinster et Clervaux, c’est au tour de la commune de Mersch d’accueillir sur son territoire une nouvelle école européenne publique, la première dans la région Centre. L’école internationale Mersch Anne-Beffort (EIMAB) ouvrira ses portes en septembre et accueillera pour commencer cinq classes de la première année du secondaire, réparties selon trois sections linguistiques : français, anglais ou allemand. Le luxembourgeois, en tant que langue d’intégration, sera obligatoire pour tous de la première année de primaire jusqu’à la troisième année de secondaire.

L’EIMAB proposera aussi des classes d’accueil et d’initiation professionnelle ainsi que des classes de la voie de préparation internationale. Dès la rentrée 2022, une maison relais verra également le jour, ainsi qu’un internat où pourront être hébergés non seulement des élèves de l’EIMAB, «mais aussi des étudiants, des jeunes sportifs, musiciens ou artistes» a indiqué le ministère de l’Éducation nationale.

L’ouverture de cette école est une manière de «répondre aux besoins d’une population de plus en plus hétérogène», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, lors de la présentation de l’EIMAB, dont la création met en œuvre le programme gouvernemental de la législature 2018-2023 qui prévoit une extension de l’offre de classes internationales et européennes notamment au centre du pays. «L’Éducation nationale s’attache depuis des années à élargir, à diversifier et à flexibiliser son offre scolaire. Un objectif prioritaire est en effet de proposer un système éducatif public dans lequel chaque élève a une chance de réussir, indépendamment de la langue parlée à la maison.»

Mixité garantie

Pour commencer, l’école sera établie sur le site de l’ancienne annexe du lycée classique de Diekirch à Mersch (square Marie-Astrid) pour les élèves de la première année du secondaire. Les autres classes seront logées à Beringen. Mais le ministère n’exclut pas d’autres extensions et des discussions sont d’ailleurs en cours avec la commune de Mersch afin d’évaluer la perspective de créer un véritable campus qui pourrait rassembler aussi bien les classes nationales que communales.

Si les élèves domiciliés aux alentours seront prioritaires pour intégrer l’EIMAB, le ministre prévient que la mixité – sociale, au niveau des langues et des nationalités – sera garantie. «Contrairement aux écoles européennes de Mamer ou du Kirchberg, plutôt réservées aux enfants de fonctionnaires européens, ces écoles agréées, gratuites, sont ouvertes à tous les élèves. Les écoles européennes classiques permettent d’intégrer dans un même établissement des élèves possédant différentes compétences linguistiques et offrent ainsi une scolarisation à tous les élèves de tous les États membres. Or c’est une situation que nous retrouvons dans presque toutes les écoles du pays. C’est un modèle scolaire qui favorise l’intégration de beaucoup d’élèves de différentes nationalités, ce dont on a grand besoin au Luxembourg. Ce n’est pas une meilleure école que les autres, mais c’est un système meilleur pour un certain nombre d’élèves.»

L’EIMAB étant liée par une convention d’agrément aux écoles européennes, l’enseignement qui y sera dispensé sera basé sur les mêmes programmes, les mêmes critères de promotion et les mêmes grilles horaires que les écoles européennes classiques de l’UE, et aboutira également au baccalauréat européen ou donnera accès à la formation professionnelle. Mais c’est le ministère de l’Éducation nationale qui a en charge l’administration, le financement et le personnel de l’enseignement.

L’EIMAB pourra accueillir à terme jusqu’à 1 200 élèves. Un effectif qui à n’en pas douter sera aisément atteint, au vu du succès rencontré par les différentes écoles européennes du pays ces dernières années. Le nombre d’élèves y a en effet considérablement et continuellement augmenté : il est ainsi passé de 57 élèves en classe européenne primaire pour l’année scolaire 2016/2017 à 1 054 en 2019/2020, et de 103 à 1393 élèves en secondaire.

«Si l’on remarque que le nombre de places dans l’école n’est pas suffisant, cela constituera un véritable message pour la classe politique : il s’agira de poursuivre la diversification de l’offre scolaire et de mettre en place d’autres écoles», a ajouté Claude Meisch. D’ailleurs, en 2022, une sixième école agréée ouvrira ses portes, à Luxembourg cette fois-ci.

Tatiana Salvan

Anne Beffort

L’école internationale de Mersch a été baptisée d’après une femme au rôle prépondérant dans l’enseignement au Luxembourg : Anne Beffort. Cette fille de jardinier, née à Neudorf en 1880 dans une fratrie de douze enfants, est parvenue à franchir tous les obstacles et interdits sociaux de son époque jusqu’à devenir la première femme à détenir un doctorat de la Sorbonne au Luxembourg ainsi que la première femme professeure du pays. Elle a également participé à la fondation du premier lycée de jeunes filles à Luxembourg (l’actuel lycée Robert-Schuman).

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