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Diffwäsch : une laverie et un tremplin pour l’emploi à Differdange


Gilbert Kintziger, ancien boulanger, s'est investi à bras-le-corps dans ce nouveau projet. (Photo Julien Garroy)

La première laverie de Differdange vient d’ouvrir ses portes rue Michel-Rodange, en face du parc Gerlache. Gérée par le CIGL, elle permet en même temps d’offrir un tremplin à cinq anciens chômeurs.

On n’aura jamais vu autant de monde dans une laverie ! Des dizaines d’invités, avec en tête d’affiche le ministre du Travail, Nicolas Schmit, et le bourgmestre Roberto Traversini, bien content d’inaugurer un nouveau service du Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) que l’ancienne majorité avait porté à bout de bras.

Un peu à l’écart, Gilbert Kintziger apprécie le moment sobrement, se contentant de hocher sobrement la tête lorsque Roberto Traversini lui tresse des louanges publiques. «Sans Gilbert, la laverie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, a appuyé le député-maire. Je suis d’autant plus ravi qu’il était au chômage jusque-là. Et une fois passé la cinquantaine, tout le monde sait que ce n’est pas facile…»

Effectivement, quand la femme de Gilbert – bien informée ! – lui évoque cette opportunité dont elle vient d’entendre parler, Gilbert n’a plus de travail. Pendant douze ans, il était boulanger et encadrait des personnes handicapées dans les ateliers protégées des boulangeries du groupe Elisabeth, à Remich puis à Mondorf. Mais cette expérience a pris fin et il s’est retrouvé à l’Adem, avec un profil pas forcément recherché sur le marché du travail.

«J’ai tout de suite posé ma candidature pour le Diffwäsch et j’ai eu la chance d’être pris, se félicite-t-il. Il faut dire que, finalement, ce n’est pas si différent de ce je faisais avant. Le travail d’encadrement est assez similaire et chez Elisabeth, comme j’étais délégué à la sécurité, je connaissais aussi les autres services, dont la buanderie. Je suis donc familier avec cet équipement.»

Il a signé son CDI le 15 mars dernier et «il était temps : deux ans de chômage, c’est long…». À ce moment-là, le Diffwäsch n’avait même pas de local ! Avec la commune et le CIGL, Gilbert a aussi participé aux négociations avec le propriétaire des lieux. La rénovation du pas-de-porte a été réalisée par le CIGL. Fabrication des escaliers à l’entrée, pose du carrelage, mise en peinture… Il a juste fallu faire appel à une firme spécialisée pour la mise en conformité des lieux. «Puisque les sèche-linge fonctionnent au gaz, nous avons fait installer des rideaux coupe-feu devant les machines et les murs peuvent résister à la chaleur pendant 90 minutes», précise-t-il.

Pour les clients privés, les clubs, les entreprises

Et des appareils, il y en a, puisque le Diffwäsch a vu grand : six machines à laver, six sèche-linge et deux stations de repassage dernier cri sont installés. «Nous avons choisi du matériel économe en énergie et en eau et nous n’utilisons que des produits de lavage écologiques et biodégradables.»

Maintenant que la laverie est ouverte, il faut que ça tourne! Les catégories de clients visées sont vastes. Cela va des étudiants qui n’ont pas de machine chez eux aux personnes âgées qui veulent déléguer ces tâches ménagères, étant donné que l’on peut même faire repasser son linge sur place. «Il y a aussi une grosse machine de 14 kg qui permet de laver les couettes, par exemple, c’est pratique», ajoute le patron des lieux.

Les clubs de sport sont également dans le viseur. «J’attends le feu vert du conseil d’administration du CIGL pour la validation de l’offre que j’ai préparée et nous préviendrons tous les clubs de la commune», avance Gilbert. L’hôtel-restaurant Le Petit Casino, racheté par la commune, est un autre client potentiel. «Nous allons faire un test et s’ils sont satisfaits de la qualité, nous espérons négocier un partenariat.»

Avec Gilbert, quatre employées en CDD avec un contrat de réinsertion de deux ans œuvrent à la Diffwäsch. Avant d’être au chômage, elles travaillaient dans des commerces, l’une d’elles était même employée dans un pressing.

Erwan Nonet

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