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Deuxième jour de grève à Cargolux : les syndicats maintiennent la pression


La mobilisation se poursuit devant le siège de Cargolux. Photo : Hervé Montaigu

Toujours pas de signe de la direction de Cargolux. La grève se poursuit devant le siège de l’entreprise. Elle est très bien suivie. Vendredi, les 26 avions de la flotte étaient cloués au sol.

Certains ont déployé des chaises longues, d’autres jouent aux cartes ou grillent des saucisses. La grève continue devant le siège de Cargolux à Sandweiler ce vendredi 15 septembre.

Les salariés et les syndicats sont déterminés à maintenir la pression tant que la direction ne donnera pas suite à leurs revendications. En jeu : entre autres, les salaires des pilotes et du personnel au sol qui n’ont connu que des augmentations homéopathiques ces 20 dernières années.

Les négociations de renouvellement de la convention collective qui ont duré plus d’un an sont au point mort et tous les recours sont épuisés. Les salariés demandent une augmentation de salaire de 6 % sur quatre ans. La direction a, face à la presse, proposé 5 % sur cinq ans.

Inacceptable, crient les représentants du LCGB et de l’OGBL, qui ne comprennent pas l’attitude de la direction. «Nous ne négocions pas sur la place publique», s’insurge Paul De Araujo, secrétaire syndical du LCGB.

Vendredi matin, aucun des 26 avions de la compagnie de fret aérien n’avait décollé. Pilotes et techniciens de maintenance sont unis et prêts à ne rien lâcher le temps qu’il faudra. «Les salariés sont déterminés. La direction a essayé de faire décoller des avions ce matin, mais n’est pas parvenue à ses fins. La résistance est forte», souligne Michelle Cloos de l’OGBL. «Nous resterons ici jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée», affirme quant à lui Paul De Araujo. «Ensemble, même si la direction essaie de diviser nos rangs. Nous voulons un accord global.»

«Les salariés sont déçus par la direction»

Vendredi après-midi, ils ont été rejoints par Serge Tonnar qui est venu chanter pour eux et adoucir leur attente d’une réponse de la direction ou d’une intervention du conseil d’administration de l’entreprise.

«Plus le temps passe, plus nous avons du mal à comprendre l’attitude du directeur général. Les pertes financières occasionnées par la grève sont énormes par rapport aux montants de nos revendications», poursuit la responsable syndicale. «La réputation de l’entreprise est en jeu.» «La stratégie de la direction motive encore plus les salariés grévistes. Ils sont déçus», note le secrétaire syndical du LCGB. «Ils ont fait des concessions à une époque où l’entreprise allait mal. Ils n’ont pas eu d’autres augmentations que l’indexation qui est aujourd’hui remise en question par la direction.»

Pour la direction de Cargolux, les salariés grévistes se comporteraient comme des enfants gâtés. Richard Forson n’a d’ailleurs pas hésité à dévoiler leurs salaires – entre 20 000 et 6 500 euros brut – aux médias. «Depuis, les salariés doivent s’en justifier auprès de leurs proches en dévoilant leurs conditions de travail, leurs responsabilités, les formations qu’ils doivent suivre… Ce n’est pas normal. Beaucoup le vivent très mal», témoigne Paul De Araujo qui espère une issue rapide au conflit.

Les deux syndicats continueront de défendre les intérêts du personnel de Cargolux et ne dévieront pas de leurs revendications. «Nous ne descendrons pas sous la barre des 6 %. Et seulement si la direction nous garantit les indexations», réaffirme le représentant du LCGB. «Nous camperons également sur nos positions en ce qui concerne la grille de salaire pour le personnel au sol. L’actuelle est un patchwork d’ajustements. Nous voulons une progression linéaire qui offre à tous les mêmes perspectives de progression au sein de l’entreprise.»

Des collègues du même service à ancienneté et responsabilités égales ont des salaires différents. De plus, une telle grille renforcerait l’attractivité de l’entreprise auprès de futurs salariés.

«Nous ne sommes pas là pour créer des dommages à l’entreprise. Elle s’en charge elle-même en faisant durer les choses», ajoute Paul De Araujo qui regrette que la paix sociale ait été brisée. Les métiers de l’aviation sont très recherchés. De bonnes conditions de travail permettent d’attirer de nouveaux profils et de les conserver.

Vendredi, l’ambiance était détendue, mais la fébrilité risque de monter au fil des heures et des jours en cas de prolongation de ce conflit dont l’issue peut changer à tout moment. Le ministre des Transports, François Bausch, a indiqué à RTL ne pas vouloir se mêler du conflit.

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