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Dépression : « Une maladie à plusieurs visages, mais qui peut être traitée »


La Ligue luxembourgeoise d'hygiène mentale aspire à briser les tabous persistants qui entourent et stigmatisent les maladies mentales. (illustration Isabella Finzi)

La Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale organise une semaine de la Santé mentale pour la première fois. Elle abordera à partir de dimanche la dépression par le biais d’une cinquantaine d’actions, jusqu’au 12 octobre.

Dans ses missions de sensibilisation, d’information et de prévention, la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale, ASBL conventionnée par le ministère de la Santé, aspire à briser les tabous persistants qui entourent et stigmatisent les maladies mentales en général, et la dépression en particulier, dans le cadre de cette première édition.

«La dépression est une VRAIE maladie, qui a plusieurs visages, qui peut toucher n’importe qui, mais, surtout, qui peut être traitée. Rappelons que, selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 20 millions de citoyens européens en souffrent chaque année. La dépression est l’un des troubles les plus invalidants à travers le monde. Elle affecte environ une femme sur cinq et un homme sur dix à un moment donné de leur vie. Ainsi, informer sur cette maladie est d’une importance cruciale», soulignent le Dr Juliana D’Alimonte, psychiatre à la direction de la Santé, et le Dr Fränz D’Onghia, psychologue chargé de la direction du service Information et Prévention de la Ligue.

Prévention du suicide

Le suicide est un problème pris au sérieux au Luxembourg et il fait l’objet d’un plan national quinquennal de prévention (PNPSL), qui court depuis 2015. Celui-ci englobe 33 actions prioritaires, élaborées avec les acteurs de terrain et approuvées par le Groupe interministériel prévention suicide. Cela dit, le Luxembourg connaît 80 cas par an, d’après les chiffres officiels mentionnés il y a près d’un an par la ministre de la Santé.

«L’ampleur du problème est encore plus importante lorsque l’on sait que le taux de tentatives de suicide est de 10 à 20 fois plus élevé que celui des suicides accomplis», avait expliqué Lydia Mutsch.

Par ailleurs, concernant le volet financier, le Dr Juliana D’Alimonte a déploré le fait que les «quelque 200 000 euros annuels alloués au plan national de prévention 2015-2019 ne sont pas forcément suffisants». De son côté, le Dr Fränz D’Onghia, qui a évoqué la pérennisation de la semaine de la Santé mentale sous forme de «biennale», a renchéri en appelant l’État à débloquer plus de fonds, «afin de pouvoir, en 2020, organiser un événement similaire avec les acteurs du terrain issus de cinq communes supplémentaires (pour un total de 10 communes)».

Claude Damiani

Programme

Des activités artistiques, culturelles et académiques sont à l’agenda de l’événement. Dimanche à Mamer, l’accent sera mis sur les familles avec une fête et différents ateliers. Lundi, toujours à Mamer, les enfants seront les premiers visés avec, entre autres, l’organisation d’une table ronde sur le thème : «La santé mentale de nos enfants».

La commune de Pétange prendra le relais, en se focalisant sur les adolescents. En outre aura lieu, dans ce cadre, un «Poetry Slam» au lycée technique Mathias-Adam. Mercredi, ce sera à la commune d’Ettelbruck de s’engager, en mettant cette fois l’accent sur les adultes admis au centre hospitalier neuro-psychiatrique.

Le lendemain, jeudi, Hesperange se concentrera sur les personnes âgées, tandis que la semaine se clôturera vendredi à Dudelange, avec, en bouquet final, la projection au CNA de l’avant-première du film Le Grand Bain, avec, entre autres, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde et Mathieu Amalric.

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