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Demandeurs d’asile au Luxembourg : Syriens et Serbes en tête de file


Pour Jean Asselborn, l'allongement de la durée de rétention des familles de 72 heures à 7 jours était «incontournable» pour améliorer l'organisation «des retours forcés». (photo Fabrizio Pizzolante)

Le ministre des Affaires étrangères a livré jeudi les chiffres relatifs aux demandes de protection internationale depuis le début de l’année. Les Syriens restent nombreux, mais les Serbes les talonnent.

Jean Asselborn a fait un tour d’horizon de la situation pour la période du 1er janvier au 15 avril. Près de 70% des demandeurs sont des cas «Dublin», c’est-à-dire des personnes déjà enregistrées dans un autre pays de l’Union européenne où elles doivent retourner. Les Irakiens et les Afghans attendront leur tour.

Du 1er janvier au 15 avril  : Syriens 155, soit 19,2  %, Serbes 107 (13,2  %), Marocains 80 (9,9  %), Algériens 67 (8,3  %) et Albanais 54 (6,7  %). Parmi les 155  Syriens sont prises en compte les 52 personnes relocalisées depuis la Grèce. Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a livré hier les chiffres des demandes d’asile depuis le début de l’année et n’a pas manqué de souligner le phénomène nouveau que constitue l’arrivée des Géorgiens parmi les demandeurs de protection internationale.

Ce sont donc les Serbes qui représentent le plus important groupe de demandeurs de protection internationale depuis le début de l’année au Luxembourg, alors qu’ils savent pertinemment que leurs chances sont quasiment nulles d’obtenir le statut de réfugié vu qu’ils ont déjà introduit une demande dans un autre pays de l’Union européenne.

Ce sont les fameux cas d’application de la procédure «Dublin», qui permet aux États de renvoyer les demandeurs vers le pays membre où ils ont été enregistrés à leur entrée sur le territoire de l’Union européenne et où une procédure est en cours, voire déjà évacuée. « En quelques heures, nous pouvons déterminer via le fichier Eurodac si nous avons affaire à des cas « Dublin » ou non », précise le ministre des Affaires étrangères.

Le fichier Eurodac contient les empreintes digitales des demandeurs si elles ont été relevées dans un autre pays de l’Union européenne, soit 28  pays plus quatre pays associés (Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein). Pour les Marocains et les Algériens, le pourcentage des cas «Dublin» tourne autour des 90  %, alors que 37 % seulement des Albanais demandeurs de protection internationale sont concernés. Sur les 48 demandeurs géorgiens, 47 figuraient déjà dans le fichier Eurodac. « Ces gens peuvent introduire un recours, mais il n’est pas suspensif », précise le ministre Jean Asselborn.

Concernant les regroupements familiaux, entre le 1 er janvier 2015 et le 31  mars 2017, 276 personnes ont pu rejoindre leur proche qui avait obtenu le statut de réfugié au Luxembourg. « Nous avons eu 388  demandes en matière de regroupement familial et nous en avons refusé 58 », souligne le ministre. La procédure est laborieuse, le Service de renseignement de l’État (SRE) doit enquêter sur chaque demande pour des raisons de sécurité, ajoute le ministre en substance.

Après les Irakiens, les Afghans

La tête dans les chiffres, le ministre poursuit sa lecture des statistiques. Concernant les retours décidés des cas «Dublin», depuis le 1 er janvier de cette année, 639  personnes sont concernées. « Nous avons obtenu un accord avec le pays d’origine pour 404 d’entre elles », souligne Jean Asselborn. Quelque 148  personnes ont d’ores et déjà été transférées. « En tout, depuis le début de l’année, 68,4 % des demandeurs sont des cas « Dublin » », conclut le ministre sur ce point. Au total, au chapitre des retours, 172  personnes ont quitté le pays, dont 52 retours forcés. Il s’agit principalement de Serbes et de Kosovars.

Avec la procédure accélérée, les services du ministère ont mené 44  entretiens et pris 41  décisions, toutes négatives et concernant toutes des demandeurs en provenance des Balkans. « Ils viennent de pays sûrs, nous sommes allés sur place pour nous en assurer », insiste le ministre.

Reste les cas des demandeurs irakiens et afghans. Si la situation est plus claire pour les Syriens, qui obtiennent automatiquement leur statut de réfugié comme l’a décidé l’Union européenne, tel n’est pas le cas pour les Irakiens et les Afghans. « Il ne suffit pas de venir de ces deux pays pour obtenir un statut de réfugié », prévient Jean Asselborn en indiquant que les cas étaient minutieusement examinés. « Cela dépend de quelle région d’Irak ces personnes viennent, car certaines sont considérées comme sûres », déclare-t-il.

Instruire le cas des Irakiens et des Afghans prend plus de temps. Pour l’instant, le ministère essaye d’évacuer les dossiers irakiens. Depuis le 1 er janvier 2015, 722 Irakiens ont demandé asile au Grand-Duché et seuls 125 d’entre eux ont obtenu le statut de réfugié, 8 ont reçu un statut affilié et 94 demandes ont été rejetées. « Personne n’a été renvoyé en Irak jusqu’à présent », a affirmé Jean Asselborn. Quand le ministère aura achevé d’examiner les dossiers des demandeurs irakiens, il se penchera sur la situation des Afghans qui frappent eux aussi à la porte.

Seuls les groupes à risque tels les mineurs non accompagnés voient leur demande traitée en priorité.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. Il y a des réfugiés qui profitent de faux passeports pr obtenir l’argent de plusieurs pays ds l’union européenne

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