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Deal ou no deal, les Britanniques devront régler la facture du Brexit


Le prochain geste pour débloquer l'adoption finale d'un accord de divorce doit venir des Britanniques, insiste le négociateur français. (photo AFP)

Les Britanniques devront régler la facture du divorce avec l’UE même en cas de Brexit sans accord, a insisté le négociateur en chef européen Michel Barnier dans un entretien à plusieurs journaux européens publié mercredi.

« Nous avons toujours dit une chose simple : la totalité des engagements du Royaume-Uni tant que le pays est membre de l’UE seront respectés », même s’il « sera plus difficile de les faire respecter en cas de no deal », affirme Michel Barnier, dans cette interview au quotidien français Le Monde publiée également par Rzeczpospolita (Pologne) et le Luxemburger Wort.

L’accord négocié âprement entre Londres et Bruxelles et rejeté à une très large majorité par le parlement britannique prévoit notamment le règlement des engagements pris par le Royaume-Uni dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020), qui couvre également la période de transition prévue par l’accord. Le texte ne donne pas de chiffres pour la facture, mais une méthode de calcul. Le gouvernement britannique a avancé un montant compris entre 40 et 45 milliards d’euros, des chiffres non confirmés du côté de l’UE. Michel Barnier rappelle que « ces engagements ont une nature juridique du point de vue de droit international ». « Je n’imagine pas que les Britanniques ne respectent pas leurs engagements internationaux », ajoute-t-il.

Dans cet entretien, le Français réitère que le prochain geste pour débloquer l’adoption finale d’un accord de divorce doit venir des Britanniques, qui « sont à un moment de vérité » et « ont besoin de temps », selon lui.

Pas de « mini-deals »

La Première ministre Theresa May tente de trouver une majorité pour la soutenir dans de nouvelles discussions avec l’UE, tandis que les députés britanniques ont entrepris de reprendre la situation en main, alors que la date prévue pour le Brexit du 29 mars se rapproche.

« Je pense qu’un accord ordonné sera globalement conforme au traité qui est là », avance tout de même Michel Barnier, en référence au projet d’accord actuellement en suspens. Selon lui, les choses peuvent « commencer à bouger rapidement » en cas de compromis sur la « déclaration politique », ce texte non contraignant qui sera joint au traité de retrait et qui trace les contours de la relation post-Brexit entre Londres et l’UE, a-t-il indiqué à nos confrères du Wort.

La cacophonie au sein de la classe politique britannique avive les craintes d’un Brexit sans accord, et les 27 ont accéléré les préparations dans l’éventualité de ce scénario. Des centaines de postes de douaniers ont été créés, notamment dans les pays proches du Royaume-Uni, et des mesures seront prises « pour que les avions puissent atterrir », a dit Michel Barnier. « Mais le no deal ne peut pas être une addition de mini-deals, une situation de business as usual », prévient-il.

LQ/AFP

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