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Gratuité des livres scolaires : le principe des bons d’achat en question


Chaque année, les élèves peuvent revendre leurs manuels scolaire au Bichermaart. Depuis la rentrée 2018,les élèves qui font le choix d'acheter les livres obligatoires d'occasion peuvent bénéficier d'un bon d'achat. (illustration Fabrizio Pizzolante)

Quelques mois après la mise en place de la gratuité des manuels scolaires et des bons d’achat, le ministre de l’Éducation nationale fait le point sur cette mesure à la suite d’une question parlementaire de Martine Hansen (CSV).

Pour la première fois, lors de la rentrée 2018/2019, les manuels scolaires obligatoires étaient gratuits pour les élèves de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle. Un vœu du ministre de l’Éducation Claude Meisch qui avait indiqué que : «La Constitution dit que l’école doit être gratuite. Il est temps de franchir le pas au secondaire.»

Le programme intitulé MyBooks.lu permet aux élèves qui ne récupèrent pas la totalité des livres obligatoires d’obtenir un bon d’achat égal à la moitié de la valeur des livres non récupérés. C’est notamment ce principe qui pose question à la députée : «À la suite d’un appel lancé par le ministère au mois de juillet, bon nombre d’élèves ont commandé les manuels scolaires, classés comme obligatoires. Or, selon nos informations, il s’avère que malgré le caractère obligatoire, un certain nombre d’enseignants n’ont finalement pas eu recours à ces manuels. Les commandes passées n’ont pas pu être annulées. […] Les élèves qui n’ont pas commandé ces livres, classés comme obligatoires, mais dont les enseignants ne font pas usage, ont droit à un bon d’achat à hauteur de 50% de la valeur des manuels non utilisés. Pour quelles raisons les élèves se voient-ils octroyer un bon d’achat dont ils n’ont pas besoin ?»

Pour le ministre, «il est sous-entendu que les livres obligatoires sont des livres qui figurent officiellement au programme et devraient par conséquent être utilisés en classe. Dans cette logique, une démarche d’annulation de commandes de livres n’a pas été implémentée. Quant à la raison pour laquelle les élèves n’ayant pas sélectionné ou retiré un ou plusieurs des manuels obligatoires ont reçu un bon d’achat, je tiens à vous rappeler que cette mesure servait à inciter les élèves à adopter une attitude responsable par rapport à leur consommation en ayant recours à des manuels d’occasion».

Deux millons d’euros de bons d’achat

Le ministère profite de l’occasion pour faire un premier bilan de ces fameux bons d’achat : au total, en date du 14 janvier 2019, 254 702 livres scolaires ont été commandés via MyBooks.lu, dont 0,05 % (124 manuels) se trouvaient encore à cette date en commande auprès de certains éditeurs. La valeur financière des 29 917 bons d’achat générés s’élevait à un total de 2 173 455,50 euros au 14 janvier, ce qui équivaut à une valeur moyenne de 72,65 euros par bon d’achat.

Contrairement à ce que demandait Martine Hansen, le ministre n’estime pas lui que les grandes librairies soient favorisées par le système des bons d’achat puisque «toutes les librairies du Luxembourg étaient libres de participer aux mêmes conditions à l’appel à partenaires qui a été lancé dans le contexte de l’initiative MyBooks. Le ministère n’exerce évidemment aucune influence sur le choix des élèves en ce qui concerne la librairie auprès de laquelle ils passent commande de leurs manuels scolaires respectivement auprès de laquelle ils ont fait valoir leur bon d’achat éventuel.»

Le ministre rappelle également que le cahier des charges adopté par les libraires prévoyait que les bons ne pouvaient être utilisés que pour l’achat de matériel scolaire, sous peine d’exclusion du système de la gratuité des manuels. De cette manière, il estime que le risque d’abus a ainsi été minimisé.

Le Quotidien

 

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