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Covoiturage au Luxembourg : l’appli en chantier


Le gouvernement s'attaque aux bouchons sur tous les fronts. Après le tram et les P+R, une application mobile de covoiturage est annoncée. (photo Alain Rischard)

L’application de covoiturage luxembourgeoise se précise. L’idée ? Proposer un système calibré pour le pays, pour mettre fin au «1,2» personne par voiture.

Pourquoi une appli de covoiturage ?

Le gouvernement met les bouchées doubles sur les alternatives à la voiture. Tram, projet de bus à haut niveau de service, nouvelle gare du Pfaffenthal, nouveau pôle multimodal de Howald, développement des réseaux cyclables… Reste que la voiture est l’outil de transport numéro un. L’idée est d’agir à ce niveau aussi, en luttant contre le transport individuel. «On compte 1,2 personne par voiture au Luxembourg, explique un responsable du ministère du Développement durable et des Infrastructures. Chez les frontaliers, le taux monte un peu, mais ça reste faible. À nous d’améliorer les outils pour favoriser le covoiturage.» En multipliant les gros parkings relais en couronne du pays (Belval, Rodange…) et en couronne de la Ville. Et surtout, en se donnant les moyens de se rencontrer avec une application adaptée !

Une appli calibrée pour le pays

Des applications de covoiturage existent déjà… mais aucune n’atteint la «masse critique qui permettrait d’être efficace», souligne le représentant du ministère. En effet, à part BlaBlaCar, aucune application de covoiturage n’est très connue au Luxembourg. «Et le problème de BlaBlaCar, c’est que les utilisateurs s’en servent essentiellement pour les longs trajets.» Le gouvernement a donc lancé un appel d’offres pour la création d’une application calibrée pour le marché national : des trajets répétitifs (Thionville-Luxembourg par excellence), avec des départs variables selon les sorties des bureaux. «L’application sera très dynamique, avec une géolocalisation instantanée des potentiels passagers ou conducteurs proches de vous», nous explique-t-on. En clair : le téléphone va détecter les conducteurs… Ça sera comme faire du stop en numérique ! L’application sera tellement calibrée pour le marché national qu’elle portera un nom local.

Pas de «business caché»

La future application devra être suffisamment attrayante pour séduire un nombre conséquent de conducteurs (dont les frontaliers!) tout en restant participative. Le gouvernement ne veut pas d’une concurrence aux transporteurs avec un cheval de Troie à la Uber. C’est d’ailleurs pour cela qu’il pilote le projet. Différents cadeaux «modérés» sont tout de même envisagés pour les utilisateurs. Ce sont les écobonus que le gouvernement ne tient pas à dévoiler pour le moment. «On travaille encore dessus…», nous glisse-t-on. Allez, quelques pistes : une rémunération (strictement plafonnée) des frais de trajet, la création de places de stationnement très proches du travail pour le covoiturage, des facilités de circulation pouvant aller (à long terme) jusqu’à la création d’une voie dédiée sur les autoroutes !

Quel potentiel ?

L’application sera accessible à la fin de l’année, dans l’absolue, immédiatement sur tout le territoire. Le gouvernement va préparer un partenariat direct avec les grosses entreprises, pour lancer l’application de façon dynamique. Suffisant pour créer un effet boule de neige? «L’application sera calibrée pour être accessible à un maximum de GSM», nous précise-t-on. En clair, pas une application trop gourmande, qui exclurait des utilisateurs. Facilité d’utilisation, instantanéité : voici les mots clefs.

Hubert Gamelon

Quand Twitter prend le relais

L’application mobile du gouvernement sortira a priori en décembre. Il y a là un véritable espoir. Pourquoi ? Car l’instantanéité de la mise en relation est ce que tous les usagers recherchent. Et aucun modèle ne répond à cela pour le moment, sauf… Twitter !

D’où le succès du réseau social à chaque problème sur le rail luxembourgeois par exemple. Les internautes se rejoignent instantanément sur un hashtag (souvent #CovoitMetzLux), et conviennent de rendez-vous de covoiturage pour rentrer chez eux… Reste que la solution Twitter n’a pour le moment pas créé l’effet boule de neige voulu par le gouvernement. L’application devra relever ce défi : devenir une référence pour un maximum de conducteurs, adeptes ou non des réseaux sociaux.

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