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Corrosion : pas de redémarrage du réacteur 1 de Cattenom avant février


Le Luxembourg est inquiet de la situation de la centrale de Cattenom. (Photo : archives LQ/Fabrizio Pizzolante)

Il devait initialement être relancé le 17 novembre : le réacteur 1 de Cattenom, à l’arrêt depuis plusieurs mois suite à des problèmes de corrosion, ne pourra finalement pas être réactivé à la date indiquée. L’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) n’a pas donné son feu vert.

C’est un nouveau coup dur pour EDF : alors que le groupe revoit à la baisse son estimation de production nucléaire pour l’année 2022, (en raison d’un arrêt plus long que prévu de quatre réacteurs pour des problèmes de corrosion, et du fait d’un mouvement social), l’ASN considère que la remise en route du réacteur 1 de Cattenom ne pourra pas se faire dans les temps initialement impartis.

Pour rappel, plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire mosellane sont à l’arrêt depuis quelques mois, en raison d’un phénomène de corrosion. EDF a réalisé des contrôles sur les tuyauteries du système d’injection de sécurité du réacteur 1 et a mis en évidence deux fissures, avec des «profondeurs maximales de 4,7 et 6,1 mm», fait savoir l’ASN.

Des fissurations, qui, après analyse, ne permettent pas le redémarrage du réacteur : «Compte tenu des incertitudes sur les mesures de caractérisation des défauts ainsi que sur les hypothèses et les méthodes retenues dans les calculs mécaniques, la tenue des tuyauteries affectées par ces deux indications n’est pas acquise. Les soudures concernées devront donc être réparées avant un redémarrage du réacteur», appuie l’ASN dans son communiqué.

Cette décision fait suite à une demande du ministère de l’Énergie luxembourgeois, qui, la semaine dernière, s’inquiétait déjà de la volonté d’EDF de vouloir redémarrer ce réacteur.

L’Autorité de Sûreté considère également que les autres soudures, qui présentent des indications de plus faibles dimensions et dont la tenue mécanique a été justifiée, «pourront être maintenues en l’état pour une durée limitée».

EDF s’est déjà engagée à remplacer l’ensemble des tronçons de tuyauteries du système d’injection de sécurité «sensibles à la fissuration par corrosion» lors du prochain arrêt du réacteur, prévu en 2023.

La moitié des réacteurs français indisponible

Jusqu’ici, la société française prévoyait de produire entre 280 et 300 TWh (térawattheures) en 2022. Désormais, la fourchette, qui avait déjà été abaissée depuis le début de l’année, devrait plutôt se situer entre 275 et 285 TWh, selon un communiqué de l’entreprise publié jeudi soir.

Les quatre réacteurs concernés par une mise à l’arrêt prolongée sont Cattenom 1 et 3, Penly 2 et Chooz B1. Les réouvertures de Chooz B1 et Penly 2 ont été décalées au 29 janvier, alors que ces réacteurs devaient redémarrer respectivement les 13 et 23 novembre prochain.

Cattenom 1 et 3, qui devaient initialement être relancés les 17 novembre et 11 décembre prochain, ont vu leur reprise décalée au 26 février 2023.

La semaine dernière, le géant de l’énergie avait estimé que le recul record de sa production électrique allait peser à hauteur de 32 milliards d’euros sur son excédent brut d’exploitation (Ebitda), un indicateur comptable de la rentabilité.

Sa production d’électricité est en effet à un niveau historiquement bas en raison de l’indisponibilité de près de la moitié des 56 réacteurs du parc nucléaire – 29 seulement sont opérationnels -, à l’arrêt pour des maintenances prévues ou des problèmes de corrosion soupçonnés ou avérés.

Pour ne rien arranger, le mouvement social de l’automne dans les centrales a entraîné des baisses de production nucléaire ou des reports de travaux pour certains réacteurs. Mi-octobre, la direction avait repoussé le redémarrage de cinq d’entre eux dans un contexte de grève pour les salaires sur certains sites, avant qu’un accord ne soit signé deux semaines plus tard.

Un commentaire

  1. On se demande si l’ASN ne joue pas l’excès de prudence et n’applique pas trop à la lettre le « principe de précuaiton piège à c..s ».

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