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Concertation sur l’A31 bis : «Ce dossier n’a aucun intérêt pour le public»


Photo : Julien Garroy

Et c’est reparti. Une nouvelle concertation sur le projet de l’A31 bis commence ce mardi soir. Un dossier jugé obsolète et loin de la réalité du terrain par ses opposants.

C’est un dossier qui a désormais plus de trente ans. Qui, au Luxembourg ou dans la région Lorraine, n’a jamais entendu parler de l’A31 bis ? Depuis plusieurs décennies et alors que le nombre d’usagers ne cesse de croître sur l’autoroute A31 déjà existante, l’État français cherche des solutions pour augmenter sa capacité et résorber les problèmes de saturation actuels à la frontière luxembourgeoise. 

Le projet de l’A31 bis revient donc ce mardi 22 novembre sur le devant de la scène, avec une nouvelle concertation publique, qui doit se dérouler jusqu’au 3 février prochain. Celle-ci vise à définir “pour de bon” la variante à mettre en place (voir l’encadré ci-dessous), en sollicitant les habitants et usagers de la région.

Quels sont les tracés à l’étude ?

Depuis plusieurs années, élus, riverains et techniciens débattent et travaillent sur différents scénarios. Longtemps, deux tracés ont tenu la route : le premier, baptisé F10, passe au sud de Thionville et traverse la Moselle par un immense viaduc. Le second, F4, traverserait Florange par un tunnel de 2,2 kilomètres.

Mais avec l’annonce de la fermeture de la cokerie de Serémange, une troisième variante a émergé, F5. L’autoroute traverserait Florange plus à l’ouest. Deux options existent pour ce tracé : un tunnel profond ou une trémie.

«Le problème se situe à Kanfen» 

Une aberration pour l’Inter collectif “Non à l’A31 bis tronçon Nord”, qui, avant d’évoquer une quelconque variante, veut mettre l’accent sur l’obsolescence du projet en lui-même. 

D’emblée, le collectif juge que les données présentées ce mardi soir et lors des différentes réunions à venir ces prochaines semaines, ne sont plus à jour et nécessitent une actualisation. 

«Le problème se situe à Kanfen, pas au niveau du contournement. Les gros bouchons se forment à la frontière, pas au niveau de Thionville», explique Sophie Delvo, membre de l’association, qui ne voit «aucun intérêt public» à ce projet, tel qu’il est présenté aujourd’hui : «Les gens n’ont pas les connaissances pour désigner telle ou telle variante, surtout avec des données non actualisées. Chacun va privilégier son intérêt personnel ici, et c’est bien normal.»

«On ne se pose pas les bonnes questions !» 

Le collectif, qui regroupe plusieurs associations «anti-A31 bis», compte bien interpeller l’État et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), sur l’intérêt des usagers à adhérer à un tel projet.

«Expliquez-moi l’utilité de mettre en place un péage par exemple ? Il y aura quand même des bouchons ! L’engorgement continuera», martèle Sophie Delvo, qui appelle les responsables à «se poser les bonnes questions».

Une réunion pour évoquer la problématique du péage

Concrètement, une mise en concession de «l’ensemble du secteur nord» est prévue, avec la création d’un péage sans barrière sur la section Thionville-frontière luxembourgeoise. Le montant du péage se situerait entre 2 et 4 euros, selon les dernières estimations.

Cette mise en concession fera l’objet d’une réunion publique dédiée, le lundi 12 décembre, à 19 h, à l’espace socioculturel de Kanfen.

Quid de la mobilité douce ?

Plutôt que la réalisation de ce projet autoroutier «dépassé», ne «prenant même pas en compte la crise climatique que nous vivons actuellement», le collectif préférerait voir davantage d’investissements dans la mobilité douce, le développement des bus, du covoiturage (NDLR : ils proposent notamment la création de parkings de covoiturage tout le long de l’A31) ou encore du ferroviaire.

«Rajouter des voitures n’apportera aucune fluidité. Faut-il vraiment investir notre argent dans ce dossier-là ? Les frontaliers veulent une chose : arriver au travail à l’heure, de manière sécurisée et à moindre coût. Là, on va simplement déplacer le problème sur les petites routes annexes, qui, pour beaucoup, sont déjà saturées aussi», explique Sophie Delvo, qui assure que de nombreux élus locaux ne sont plus «aussi catégoriques» concernant l’intérêt du déploiement d’une A31 bis.

Une chose est sûre : la mobilisation contre le projet ne faiblit pas et les différentes associations «anti-A31 bis» comptent bien faire entendre leurs voix. «C’est un dossier qui va impacter la vie de tous les jours de milliers de frontaliers. Des tas de villes sont concernées, pas uniquement Florange. Ceux qui viennent de Metz par exemple, de Thionville, qui devront payer un péage… Ce tronçon est inutile et nous ne lâcherons rien. Tant qu’il n’y a pas de signature, les choses peuvent s’arrêter à tout moment. Là, on va montrer que la mobilisation est forte, et que les gens ne veulent pas de cette bretelle d’autoroute.»

Le calendrier de la concertation publique

Mardi 22 novembre, réunion publique d’ouverture à l’espace multifonctionnel de Veymerange de Thionville (19 h)
Vendredi 25 novembre, rencontre de proximité au marché de Terville (matin)
Samedi 26 novembre, rencontre de proximité au marché de Thionville (matin)
Lundi 28 novembre, réunion publique thématique sur les enjeux de mobilité du secteur nord à la salle polyvalente «Le 112», à Terville (19 h)
Vendredi 2 décembre, rencontre de proximité au Leclerc de Fameck (après-midi)
Samedi 3 décembre, visite exploratoire sur le terrain, inscriptions sur le site du projet A31bis (matin)
Jeudi 8 décembre, réunion publique thématique sur les enjeux du contournement de l’agglomération de Thionville à la salle Aubépine du complexe de Bétange à Florange (19 h)
Lundi 12 décembre, réunion publique thématique sur la mise en concession et l’élargissement à 2×3 voies au nord de Thionville, à l’espace socioculturel de Kanfen (19 h)
Lundi 9 janvier, atelier sur l’analyse multicritère des variantes au gymnase le COSEC à Florange (19 h 30)
Mardi 17 janvier, réunion publique thématique sur les circulations, le système d’échange et les reports de trafic à la salle Victor-Hugo de Fameck (19 h)
Jeudi 2 février, réunion publique de synthèse à la salle Val-Marie de Thionville (19 h)

Retrouvez ici tous nos papiers sur l’A31 bis.

5 plusieurs commentaires

  1. André LEONARD

    Péaage
    Le payage pourrait être évité si au lieu de verser au Luxembourg , la TICPE du carburant consommé en France, les camions la verseraient dans notre pays !
    Chaque camion qui fait le plein au Lux fait perdre à l’état 400 €, soit 2 millions par jour, 600 million par an soit le montant des travaux!
    Ainsi le luxembourg encaisse chaque année à notre place, plus de 300 millions de taxes, sans pour autant participer au financement de cette autoroute dont le seul BUT est de lui founir de la main d’oeuvre

  2. Il faut suivre la voie tracée par la Belgique et le Luxembourg et réserver la nouvelle troisième voie exclusivement au covoiturage! Ca serait un bon moyen de fluidifier l’autoroute (au moins pour les covoitureurs) et de réduire le nombre de véhicules total sur la route

  3. L’utilité d’une A31bis est évidente quand on voit les files interminables dans l’A31 actuelle.
    Il y aura toujours une minorité pour sortir les sottises habituelles anti-voitures, « sauver la planète » et autres billevesées.

    • Bonjour, je pense qu’on pourrait faire 10 autoroutes parallèles, le problème n’est pas sur l’A31, c’est la zone de destination qui est saturée.

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