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[CES Las Vegas] Luxembourg : les ambitions d’une nation avec un peu plus de 350 start-up


Le Technoport de Belval est l'un des lieux emblématiques du pays (Photo : Isabella Finzi).

Le Luxembourg ambitionne de devenir une «start-up nation» et a commencé à s’en donner les moyens en ouvrant des structures propices au développement des jeunes pousses.

Depuis sa mise en place, cette stratégie interroge. Si elle entre nettement dans la stratégie économique luxembourgeoise visant à développer plusieurs secteurs d’activité à fort potentiel ou à haute valeur ajoutée, comme la logistique, la biotechnologie ou encore l’exploitation des ressources spatiales (le new space), avec pour but final de faire du Grand-Duché un pays moins dépendant de sa place financière, il est encore très difficile de savoir si le concept de «start-up nation» a pris au Luxembourg.

Concrètement, c’est l’agence Luxinnovation qui se veut être le point d’accueil et de support au Luxembourg pour les start-up.

101 nouvelles créations de start-up en 2018

Actuellement, selon les récentes affirmations de Luxinnovation, on estime que le nombre de start-up innovantes de moins de 5 ans – soit la définition d’une start-up, au Grand-Duché – est de plus de 350. Cette année, le ministre Étienne Schneider a d’ailleurs précisé dans une réponse à une question parlementaire : «L’agence nationale de promotion de l’innovation en a soutenu activement 283 et 64 start-up ont été créées avec son soutien en 2018. Luxinnovation a identifié 101 nouvelles créations de start-up en 2018 contre 68 en 2015.» En plus de la volonté du pays d’attirer les jeunes pousses étrangères et d’inciter les jeunes résidents à créer leur start-up, le Luxembourg s’est progressivement doté de plusieurs infrastructures, tant publiques que privées, afin de faire éclore ce type d’entreprise.

Le premier exemple se trouve à Belval avec le Technoport. Il a été le premier incubateur de start-up à ouvrir au Luxembourg en 1998. Une structure qui a vu passer depuis des centaines de jeunes pousses et qui a ouvert un deuxième site à Foetz en 2015 de 16 000 m2.

Depuis, le concept s’est multiplié et les communes ont commencé à accueillir et à créer leurs propre incubateur.

Dans l’attente d’une licorne

En 2018, la capitale a ouvert sa maison des start-up, la House of Startups, accueillant déjà une petit centaine de jeunes pousses. Differdange et son espace 1535° s’est spécialisé dans l’accueil d’entreprises ayant une activité dans l’industrie créative.

En juin 2018, la commune de Dudelange a ouvert son Innovation Hub et abrite actuellement 7 start-up actives dans le domaine de l’écotechnologie dans le bâtiment qui a abrité le dernier siège administratif d’ArcelorMittal. Cet incubateur devra, à terme, s’intégrer au futur éco-quartier Neischmelz, à énergie neutre en CO2.

Sur l’ensemble du territoire national, il existe un peu plus de 15 incubateurs, accélérateurs et autres structures accueillant les jeunes pousses.
Si le Luxembourg a réussi à mettre en place la base d’un environnement propice au développement des start-up en moins de 10 ans, le pays attend toujours la naissance d’une «licorne» – une start-up valorisée à 1 milliard d’euros – pour véritablement passer un cap.

Une licorne luxembourgeoise pourrait également augmenter la visibilité du Grand-Duché et attirer des investisseurs mais également des entrepreneurs et davantage de start-up en faisant passer le pays dans la même cours que les grandes nations en matière de start-up, comme la France, les États-Unis, l’Estonie ou encore Israël.

Jeremy Zabatta

CarPay-Diem a fait le plein

Frédéric Stiernon, le fondateur de CarPayDiem (Photo : Isabella Finzi).

Frédéric Stiernon, le fondateur de CarPayDiem (Photo : Isabella Finzi).

Coup de cœur des Fintech Awards 2017 et présente lors du CES de Las Vegas en 2018 avec la première délégation de huit start-up luxembourgeoises embarquées dans les bagages de Luxfactory, CarPay-Diem a connu une belle ascension.
Créée en mai 2016, la jeune pousse propose aujourd’hui une solution de paiement de son plein de carburant sans sortir de sa voiture à l’aide d’un smartphone et a dépassé en début d’année les 10 millions d’euros de paiement. Développée au Luxembourg, la solution de paiement a très vite séduit dans le secteur de l’automobile. Pendant le CES 2018, Frédéric Stiernon, le fondateur de CarPay-Diem, avait annoncé avoir décroché un partenariat avec l’équipementier allemand ZF Friedrichshafen, référence mondiale en termes de mobilité intelligente. Peu après, la start-up a réussi à lever 1,2 million d’euros avant d’être repérée par le constructeur Volkswagen lors du Cebit de Hanovre.

Entretemps, la start-up a intégré l’application mobile de la banque belge Belfius et ses 1,2 million d’utilisateurs.
Actuellement, la plateforme CarPay-Diem est compatible avec plus de 100 000 stations-services, dont celles de Lukoil.

Skeeled, de la start-up à la société

Mike Reiffers et Nicolas Speeckert de la start-up Skeeled (Photo : DR).

Mike Reiffers et Nicolas Speeckert de la start-up Skeeled (Photo : DR).

Elle était du voyage en 2019. Skeeled, qui propose un logiciel de recrutement, est maintenant devenue grande.

Il y a un peu moins de deux ans, la société Luxfactory a embarqué dans ses bagages 16 start-up luxembourgeoises au CES de Las Vegas 2018.
Depuis, certaines ont déjà fait pas mal de chemin et ont même passé le cap de la jeune pousse. C’est le cas de la société Skeeled, spécialisée dans l’accompagnement digital des candidats et des entreprises tout au long d’un processus de recrutement.

26 personnes sur trois pays

«Aujourd’hui, nous sommes effectivement une société basée au Luxembourg. Nous employons 26 personnes sur trois pays, notre département de recherche et développement est au Portugal et nous avons une présence commerciale en Belgique. Sans pouvoir dévoiler notre chiffre d’affaires, nous avons l’ambition de le tripler cette année», souligne un des fondateurs, Nicolas Speeckaert, avant de revenir sur son expérience lors du CES de Las Vegas en 2019. «Cela a été une expérience très enrichissante, même si nous n’avons pas décroché de nouveaux clients grâce au CES. Par contre, nous avons pu nous confronter à ce qui se fait sur le marché américain, qui est différent du marché européen, et échanger avec un grand nombre de personnes.

Le CES a été très enrichissant, tant professionnellement qu’humainement, et c’est un évènement que je recommande à toutes les start-up. De plus, cela nous a permis de rencontrer notre partenaire américain de longue date, basé à Chicago, spécialisé dans les tests de personnalité», ajoute encore le fondateur de Skeeled. Pour rappel, voici les 16 jeunes pousses luxembourgeoises faisant partie du voyage en janvier 2019 : Atis Network, Art Design Painting, Bim-Y, CarVroom, ClearImage, CoinPlus, Crowdaa, Koosmik, LuxAI, Motion-S, MuDesign, MySardines, Scrybto, Skeeled, SYD.cloud, Yatta Development.

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