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Cannabis : protéger les jeunes de l’addiction


Le Centre national de prévention des addictions souhaite informer dans tous les domaines de la vie sociale.  (Photo : fabrizio pizzolante)

La ministre de la Santé et le Centre national de prévention des addictions ont lancé, ce mardi, la campagne de prévention sur l’usage du cannabis créatif. Les jeunes sont particulièrement ciblés.

«Plus la population sera informée, moins il y aura de risques», a martelé la ministre de la Santé à l’occasion du lancement  de la campagne sur l’usage du cannabis créatif, hier, au Centre national de prévention des addictions (Cnapa).

Afin d’anticiper les potentiels risques et dommages que pourrait entraîner la future réglementation de cette drogue au Grand-Duché, Paulette Lenert et le Cnapa ont présenté leur arme principale face aux addictions : l’information. «Les addictions nous posent beaucoup de questions, il est nécessaire que les gens connaissent les risques lorsqu’ils consomment», a assuré la ministre.

Au contact de la population

Pour ce faire, le ministère s’est adjoint les compétences du Cnapa. Depuis 1995, le Centre national de prévention des addictions (anciennement fondation CePT – Centre de prévention des toxicomanies) a pour mission d’élaborer et de diffuser des idées promouvant la santé.

Les communes, les entreprises, les parents, les instituteurs : si elles ciblent surtout les jeunes, les campagnes à venir n’oublient personne. «L’idée est d’intervenir dans tous les domaines de la vie sociale», souligne Elena Bienfait, la directrice du Cnapa. Selon elle, «les communes sont le meilleur vecteur pour réaliser une campagne intense de prévention.»

Pour être en contact direct avec la population et traverser les différentes régions qui composent notre pays, un «Cannabiskoffer on Tour» a été organisé. La première de ces soirées d’information a eu lieu lundi à Strassen en ouverture de la Semaine de la santé mentale. Lors de ces événements, des consultants spécialisés dans la prévention des addictions répondent à toutes les interrogations du public.

Cultiver son cannabis, ce que dira la loi

En juin dernier, si elle n’avait pas pu annoncer de date d’entrée en application de la loi, Sam Tanson, la ministre de la Justice, avait présenté plusieurs points quant à la future modification de la loi de 1973 sur la vente de substances médicamenteuses.

Tout d’abord, les résidents pourront cultiver chez eux leur propre cannabis. Toute personne majeure pourra ainsi avoir jusqu’à quatre plants par foyer et à condition de n’utiliser que des semences. Ces plantations ne devront pas être visibles depuis l’espace public et la consommation sera réservée à la sphère personnelle. En cas de non-respect de ces restrictions, des sanctions pénales seront appliquées.

Le deuxième volet de la loi prévoit de «décorrectionnaliser» la possession de cannabis. Arrêté par la police avec trois grammes en sa possession, un individu ne risquera plus qu’un avertissement assorti d’une amende de 145 euros. La drogue sera également saisie et détruite. Au-delà de cette limite, une procédure pénale sera engagée avec procès-verbal et comparution devant un juge d’instruction.

La consommation en augmentation

Particulièrement présent sur le terrain, le Cnapa vise également la formation des professionnels dans le domaine extrascolaire et scolaire. Elles traitent de sujets tels que la résilience ou encore les habitudes de consommation dans la société.

«La prévention des addictions basée sur la promotion de la santé commence dès le plus jeune âge», note la fondation. À partir d’octobre, une nouvelle campagne abordant le thème du cannabis sera lancée dans les maisons de jeunes.

À noter que, d’après les chiffres de l’enquête transversale European Health Interview Survey (EHIS), la consommation de cannabis a subi une augmentation entre 2014 et 2019 au Luxembourg, notamment chez les plus jeunes consommateurs (15-18 ans), passant de 4,7 % en 2014 à 7,3 % en 2019.

Une ligne téléphonique mise en place

Très actif, le Cnapa l’est aussi sur le net où la fondation organise des réunions de parents où ces derniers «peuvent poser toutes les questions en rapport avec leurs ados et la consommation de cannabis», détaille Elena Bienfait. Le premier de ces événements en ligne s’est déroulé hier. Les prochains auront lieu le 9 novembre à 17 h, puis le 7 décembre à la même heure.

Il est également possible pour le public de faire appel au Cnapa, et ce, via une assistance téléphonique. «Nous avons créé cette hotline cannabis qui est active tous les mardis de 9 h à 13 h et de 14 h à 17 h», explique la directrice de la fondation.

«Une personne compétente issue d’une équipe spécialisée peut répondre précisément aux questions des appelants. Ces derniers peuvent rester anonymes.» Ces permanences ont démarré le 13 septembre au 49 77 77-55.

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