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[BGL Ligue] Barrages : le Fola, relégué par l’«autre» Jeunesse ?


L’attaque du Fola peut-elle enfin remettre en marche et sauver ce qui peut l’être? (Photo : mélanie maps)

Canach, disparu de la DN depuis 2017, mais auteur d’une deuxième partie de saison hallucinante, espère revenir ce soir dans l’élite au détriment d’un monstre déchu, le Fola. Dont la dynamique n’est pas non plus folle…

Dire qu’ils étaient 13e après la 17e journée et qu’il était alors seulement question de se maintenir… Canach, pourtant, sera là, ce soir, sur la pelouse du stade Achille-Hammerel pour tenter d’écrire une page assez vertigineuse de l’histoire récente du football grand-ducal. Celle d’un club qui était menacé de tomber en Division 1 mi-février et se retrouve à 90 minutes de la BGL Ligue fin mai. «Pour croire aux miracles, il faut avoir la foi. Et nous, on a cru», sourit Franck Rinaldo, coach à succès, qui avait déjà conduit le Red Star Merl-Belair de D3 en D1 en six années passées sur place.

La foi les a conduits à faire dix victoires sur les douze derniers matches de la saison. Battant notamment les deux montants directs, Schifflange (3-5), Mersch (9-1, «contre leur deuxième garde, mais ça nous arrangeait bien», sourit le président Schumacher), Bettembourg (5-1) et le «cocu» de l’histoire, Rodange (1-2), finalement dépassé au tout dernier moment. La dynamique leur appartient. Mais Rinaldo, fatalement, balaye la poussière pour la mettre sous le tapis du Fola : «On n’était pas attendus à cause de l’absence d’intérêt médiatique et on reste totalement inattendus. Mais on s’attaque là à un très grand club du pays, qui était encore européen l’été dernier.»

La même histoire, finalement, que nous jouerons demain Differdange et Mersch en finale de la Coupe. Avec, au petit jeu des similitudes gênantes pour le pensionnaire de DN, la certitude d’avoir, en face, un artilleur en forme. Mersch a Bresch? Canach a Bop, auteur de 59 buts en deux saisons de PH et courtisé malgré sa prolongation jusqu’en 2025. «Un des moteurs de notre épopée», accepte Rinaldo, qui sait que l’exploit passera aussi par le petit Sénégalais, auteur d’un improbable septuplé lors de la dernière journée de championnat de PH.

Le Fola, confronté à cette force en mouvement, peut-il retomber 15 ans après sa remontée en DN? Lui qui a bataillé depuis 2008, au pire en regardant la Jeunesse Esch dans les yeux, au mieux en la toisant, peut-il se faire déboulonner par la Jeunesse Canach? Ce serait une petite humiliation pour un club encore champion en 2021, mais elle aurait, aussi, des raisons concrètes.

Oui, il y aura de la pression, de la nervosité, mais comme dans tous les matches. S’il n’y en a pas, c’est que tu n’es pas passionné

Après avoir galéré toute la saison à régler ses problèmes de sautes de concentration défensive, le club eschois a commencé, sur le tard, à ne plus marquer du tout : quatre buts sur les huit dernières rencontres de la saison. Un peu tout le contraire de Canach, qui vient de planter 24 buts en cinq matches de PH. Les adversaires étaient d’un autre standing, certes, mais l’énergie motrice qui poussera le petit club de village est énorme.

Il eût ainsi sans doute été préférable, au regard pur et dur des dynamiques, d’hériter au tirage de ces barrages de Bettembourg, qui n’a pris qu’un point sur les trois dernières journées de PH. Ce d’autant que les Folamen, dans ce laps de temps, n’en ont empoché que quatre. Mais là où certains se fient aux chiffres, Stefano Bensi s’en remet au contenu : pour le coach du Fola, ses hommes, vainqueurs à Hostert (0-1), rejoints par le Racing (1-1) puis battus sur le gong à Strassen (1-0), «méritaient plutôt trois victoires».

Cela leur aurait évité de jouer leur avenir sur un match couperet qui n’a, selon lui, rien d’une finale de Coupe, contrairement à ce que d’aucuns prétendent : «Une finale, tu la joues et à la fin, tu as le trophée ou pas. Là, si tu perds, tu descends. L’approche est totalement différente.» Et elle l’amène à cette interrogation : «Comment les joueurs vont-ils réagir?» La question fait d’autant plus sens que l’expérience n’est, forcément, pas la vertu première de son cadre juvénile, privé qui plus est de son capitaine Julien Klein (lire en page 16).

Faux débat, répond Bensi : «On a quand même des joueurs qui ont déjà joué des matches de Coupe d’Europe ou à l’étranger, et des jeunes qui ne se posent aucune question. Oui, il y aura de la pression, de la nervosité, mais c’est comme dans tous les matches. S’il n’y en a pas, c’est que tu n’es pas passionné». La clé, d’après le technicien, sera surtout de «rester positifs, calmes, même si ça ne tourne pas comme on veut, et confiants dans nos qualités».

Il y a, quand même, de quoi l’être, quand on est passé en quelques mois de la 16e à la 13e place, et à un match de «ramener quelque chose auquel personne au pays n’aurait pensé». Si la déception prédominait dimanche chez ses hommes, passés à ça d’un maintien direct totalement inespéré à la trêve, l’entraîneur eschois se veut, lui, surtout «fier d’eux, de leurs efforts, leurs sacrifices et leurs performances sur le terrain» depuis son intronisation fin novembre. Une satisfaction visiblement partagée par sa direction, qui l’a prolongé le 10 mai de deux ans supplémentaires, soit jusqu’en juin 2025, maintien ou pas.

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