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[BGL Ligue] À Differdange, «les garçons doivent bouffer de l’herbe»


Fabrizio Bei en est convaincu, Differdange avait cette saison les moyens de se mêler à la course au titre. D’où le limogeage de Pedro Resende lundi. (Photo : Mélanie Maps)

Déçu du début de saison du FCD03, qui a coûté sa place lundi à Pedro Resende, le président differdangeois Fabrizio Bei l’est surtout de ses joueurs, dont il attend beaucoup plus.

Presque partout au Grand-Duché, il y aurait quelque chose de cruel à prendre la porte au sortir d’un 0 sur 6 contre le Swift et Dudelange, deux équipes contre qui personne (à part Pétange, auteur d’un nul 3-3 à Hesperange lors de la 5e journée) n’a pris de points et qui évoluent dans des sphères telles que les résultats contre elles ne devraient, quelque part, pas peser dans un quelconque bilan, aussi décevant soit-il.

Mais pas à Differdange où, quoi qu’en dise Pedro Resende, remercié lundi, on espérait en début de saison boxer dans la catégorie des deux favoris. C’était en tout cas l’espoir avoué de son ex-président Fabrizio Bei qui, quel que soit l’entraîneur qu’il nommera, probablement ce mercredi, en remplacement du Portugais, attend désormais une réaction immédiate et forte de ses joueurs, principaux responsables selon lui de la situation sportive décevante du FCD03.

Qu’est-ce qui a motivé la décision du comité differdangeois de se séparer de Pedro Resende?

Fabrizio Bei : Tout simplement, les résultats n’ont pas suivi les attentes qui étaient les miennes en début de saison. Comme on a eu un début de championnat assez négatif et qu’on se retrouve neuvièmes à 16 points du premier, on a dû prendre la décision. Il fallait donner un coup de fouet, essayer de faire quelque chose. C’est le moment : il reste six matches avant la trêve pour remonter la pente.

Un ultimatum avait-il été fixé à Pedro Resende avant le déplacement à Dudelange, voire avant la réception du Swift?

Je ne parlerais pas d’ultimatum. On a essayé de voir où était le mal, si on peut l’appeler comme ça, pourquoi ça ne fonctionnait plus comme l’an passé, ce qu’on pouvait améliorer. Ce n’est pas une décision qui se prend en quelques secondes ou quelques jours, mais il fallait la prendre. À Dudelange, j’ai vu une équipe de Differdange qui n’a joué qu’une quinzaine de minutes. Le reste du temps, on était là, à subir.

Ce n’est pas seulement la responsabilité de l’entraîneur, surtout des joueurs, mais malheureusement, comme le veut le jeu, c’est l’entraîneur qui trinque. J’en ai parlé trente minutes aux joueurs dans le vestiaire, lundi : à présent, ils n’ont plus d’excuse. Je veux des résultats, et surtout la manière. C’est ce qui m’a déplu de la part de certains joueurs.

Aviez-vous le sentiment que le discours de Pedro Resende ne passait plus auprès des joueurs?

Les joueurs, désormais, au Luxembourg, ce sont tous des pros. Peu importe qui je vais leur présenter, ils savent que Pedro a fait les frais des mauvais résultats. Certains sont peut-être déçus, d’autres moins, toutes les cartes vont être rebattues et c’est à eux seuls, avec le nouveau coach qui va arriver, de redresser la situation.

Dimanche, contre Käerjeng, c’est vraiment un match à 9 points qui nous attend! Il va falloir sortir des vestiaires le couteau entre les dents, montrer autre visage que depuis le début de saison, où on ne joue que 20 ou 30 minutes par match. Ça, ce n’est pas la faute de l’entraîneur, mais j’ai dû prendre une décision que je pense – j’espère – être la bonne. On fera les comptes au mois de juin.

Vous connaissez quelqu’un qui ne voudrait pas être champion avec cet effectif?

Pour revenir aux objectifs, Pedro Resende disait régulièrement, lui, qu’au vu des moyens et du niveau affiché par le F91 et le Swift, Differdange ne pouvait viser que la troisième place.

Ce qu’il a dit ne m’intéresse plus. L’entraîneur ne voulait pas que je lui mette trop la pression, mais on a fait un groupe pour jouer le titre. Vous connaissez quelqu’un qui ne voudrait pas être champion avec cet effectif? C’est vrai que Dudelange et Hesperange, sur le terrain, on a vu la différence depuis le début de la saison. Mais à un moment donné, dimanche, on a mis le F91 en difficulté.

Aujourd’hui, je suis neuvième, mais il y a huit journées, je voulais être champion. C’est ce que j’avais annoncé aux joueurs. Mais maintenant, c’est sûr qu’on va se faire un minichampionnat pour la troisième place.

Où en sont les discussions avec le ou les successeurs potentiels?

Il y aura un entraîneur sur le banc dimanche et les garçons qui seront sur le terrain doivent bouffer de l’herbe et montrer qu’ils sont dignes de porter le maillot de Differdange. On va préparer ce match comme il se doit et il faudra montrer un autre visage, dès l’échauffement. On le voit en tout cas, notre directeur sportif et nous : Differdange est une place qui intéresse beaucoup d’entraîneurs. On reçoit pas mal de candidatures, mais il n’y a encore rien d’officiel.

Ce n’est pas une question d’argent : je veux voir le projet de l’entraîneur, entendre son discours et après, c’est du feeling. Je veux qu’il nous apporte un vent nouveau, une nouvelle philosophie. Je sais que ce n’est pas évident de trouver quelqu’un en 24 heures (NDLR: entretien réalisé hier matin), mais on va le faire.

Mais ce sont surtout les joueurs, et notamment certains leaders, qui doivent tirer l’équipe vers le haut. C’est le message que je leur ai fait passer lundi, où je suis d’ailleurs resté jusqu’à la fin de l’entraînement. Je veux voir autre chose, les joueurs en sont conscients.

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