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[Basket] Rumen Galabov : «On a fait beaucoup mieux que ce qu’on espérait»


Celia Stracks et ses copines sont entrées dans l’histoire! (Photos : fiba)

CHAMPIONNATS D’EUROPE U18 DIVISION B Médaillées d’argent à Sofia, les jeunes pousses luxembourgeoises ont réalisé un incroyable tournoi. Le sélectionneur national décrypte ce superbe parcours.

Quelques heures après la fin de la compétition, quels sentiments prédominent?

Rumen Galabov : C’est à la fois de la tristesse puisqu’on a perdu la finale mais aussi de la joie parce qu’on est super contents et fiers d’être arrivés jusqu’en la finale justement. Au départ, ce n’était même pas un rêve! On a fait beaucoup mieux que ce qu’on espérait. On était partis pour prendre peut-être deux matches mais au fur et à mesure, en les gagnant les uns après les autres, on est arrivés en finale. Bien sûr, perdre en finale c’est toujours triste mais dans la globalité, c’est plutôt positif. C’est une grande satisfaction d’avoir accompli quelque chose qui n’avait jamais été fait au Luxembourg : rentrer avec une médaille.

Pouvez-vous nous raconter comment s’est déroulé le tournoi?

On a commencé contre la Grèce, une équipe descendue de division A. On savait que c’était l’un des favoris du tournoi, donc on n’avait rien à perdre. On a dit aux filles qu’il fallait qu’elles fassent de leur mieux, montrer de quoi elles étaient capables. Notre but était de gagner les deux rencontres suivantes contre la Roumanie et l’Autriche. Et voilà, les filles sont entrées dans le match en étant libérées et ça a super bien commencé pour nous. La Grèce nous a un peu sous-estimés, et comme on a bien débuté, elles ont un peu stressé et au final, on a réussi à gagner d’un point (63-62). Avec cette victoire, les filles ont compris que tout était possible. Ensuite, on a pris les matches les uns après les autres et on est sortis du groupe en terminant à la première place (NDLR : succès 92-82, après prolongations contre la Roumanie et face à l’Autriche 73-64). Dans le tableau des phases finales, on était dans la partie opposée à celle de la Croatie, de loin la meilleure équipe du championnat. En quart de finale, on a joué contre la Slovaquie, une équipe grande et costaude. Mais on avait bien préparé le match, tout le monde était super concentré et motivé. Les filles se sont bien battues et ont suivi le plan de jeu. On a gagné après les prolongations (82-77). En demi-finale, c’était la Bosnie, aussi une équipe qui est descendue de la première division. On était déjà en demi-finale, bien plus loin que ce qu’on avait espéré. On s’est dit qu’on allait faire de notre mieux. Les Bosniennes comptaient jusqu’à 16 points d’avance en première mi-temps mais après la pause, on a recommencé avec un fighting spirit énorme. En fin de troisième quart-temps, on a réussi à égaliser et puis après on a su gagner le match (65-64).

Dans ce championnat, notre équipe était la plus petite en termes de gabarit et aussi la plus jeune

Et la finale perdue (66-93) contre la Croatie donc…

C’était de loin la meilleure équipe : c’est un autre niveau de basket, un autre physique, une autre agressivité et puis un autre gabarit aussi. Disons que dans ce championnat, notre équipe était la plus petite en termes de gabarit et aussi la plus jeune. Donc c’est vraiment un super exploit des filles! Espérons que l’année prochaine, on joue en division A, ce serait du jamais vu au Luxembourg. On a démontré que le basket luxembourgeois est en progrès et qu’on peut rivaliser face à des grandes équipes.

Espérons? Cette qualification pour la finale vous a ouvert les portes pour évoluer au sein de la division A l’année prochaine, non?

Ce n’est pas encore sûr pour le moment. Normalement oui, mais ce n’est pas encore confirmé.

Si tel est le cas, ce serait une belle récompense pour votre superbe parcours…

Ce serait énorme! Ce serait du jamais vu, personne n’est arrivé jusque-là.

Pour en revenir au tournoi, votre équipe a souvent été menée et réussissait à renverser la situation. Comment l’expliquez-vous?

Oui, à chaque match! C’est parce qu’on avait l’envie d’être là, l’envie de se battre. L’appétit vient en mangeant, donc on voulait gagner tous les matches. Comme je l’ai dit au début, dès qu’on avait gagné contre l’un des favoris, tout le monde savait qu’on pouvait « combattre«  contre chacune des autres équipes. Donc il y avait vraiment une énorme envie, un énorme collectif et puis un peu de chance aussi, il faut le dire. Ehis Etute qui a dominé le championnat – et de loin — et qui a été élue MVP du tournoi, a été très forte! Les filles autour ont bien aidé aussi et ont bien progressé.

Est-ce que vous réalisez l’exploit accompli?

C’est difficile! Je pense qu’on va encore avoir besoin d’un peu de temps. On va rentrer et y réfléchir à tête reposée parce que le championnat a été très dur. Pas seulement pour les filles mais aussi pour le staff puisqu’on devait faire le scouting, la vidéo, etc. C’était vraiment beaucoup de travail. Deux-trois jours après être rentrés, ça va venir (il rit). Pour le moment, je pense qu’on ne comprend pas encore ce qu’on a réussi à faire.

Ehis Etute, encore et toujours

Mais où va s’arrêter la prodige du basket luxembourgeois? Encore une fois, Ehis Etute (17 ans) a éclaboussé la compétition de son talent. Élue MVP et meilleure jeune du championnat grand-ducal à l’issue de la saison écoulée, la joueuse du T71, présente dans le cinq majeur de ces championnats d’Europe l’année dernière, a encore fait mieux, toujours à Sofia. En plus d’être de nouveau dans l’équipe type du tournoi, elle a été désignée MVP grâce à ses stats affolantes : une moyenne de 31,5 points, 23,3 rebonds, 6,2 interceptions et 4,3 passes décisives. «Je suis surpris de mes statistiques. Pendant le jeu, je ne remarque pas vraiment combien de points ou de rebonds j’ai», a-t-elle expliqué en toute modestie sur le site de la FLBB. Et d’ajouter : «J’ai été un peu choquée par les lignes de statistiques finales et surtout par les réactions. Je dois dire que cela me rend fière que mes performances aient fait les gros titres et cela m’aidera certainement à avancer dans ma carrière de basketteuse.» À noter que sa compatriote Isa Hamalainen (Résidence Walferdange) fait elle aussi partie du All-Star-Five.

Isa Hamalainen (deuxième à g.) et Ehis Etute (au c.) ont été récompensées de leurs belles performances.

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