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Ampacet : Mischo optimiste quant à la conclusion d’un accord


Le ministre Goerges Mischo en échange, jeudi dernier, lors d'un piquet de protestation des salariés d'Ampacet devant la Chambre des députés. (Photo : alain rischard)

Le ministre du Travail a eu des échanges, ce mardi matin, avec la direction d’Ampacet et du syndicat OGBL. Les salariés qui font grève depuis plus de trois semaines peuvent, selon Georges Mischo, espérer sous peu un accord sur une nouvelle convention collective. Les négociations dans l’entreprise ont repris jeudi dernier.

La soixantaine de grévistes chez Ampacet peut-elle espérer passer Noël au chaud? Selon les informations livrées ce mardi après-midi à la Chambre par le ministre du Travail, Georges Mischo (CSV), l’espoir que direction et OGBL trouvent rapidement un accord est présent

«La situation pourrait être débloquée semble tout proche, ce qui me réjouis particulièrement», a-t-il annoncé face aux députés. Le successeur de Georges Engel (LSAP) avait été à la fois interpellé par François Bausch (déi gréng), Dan Biancalana (LSAP) et Marc Baum (déi Lénk).

Le ministre Mischo base ses propos sur les conclusions qui sont ressortis d’une entrevue qu’il a eu en matinée avec la direction de l’entreprise, basée à Dudelange, une délégation de l’OGBL, mais aussi une délégation de la Fedil, la fédération des industriels.

L’OGBL moins optimiste

Contactés par nos soins, les négociateurs de l’OGBL se veulent un brin moins optimistes. «Il est positif que les pourparlers aient repris, mais je ne peux en rien affirmer que l’on soit tout proche d’un accord. D’ailleurs, la grève va continuer jusqu’au jour de la signature d’une nouvelle convention collective», renseigne Stefan Osorio, secrétaire central du syndicat.

Un blocage depuis la mi-novembre

Le blocage des dirigeants d’Ampacet perdure depuis la mi-novembre. La grève de deux tiers de l’effectif de l’entreprise est en cours depuis le 27 novembre. Après un premier appel du ministre dans une lettre envoyée le 6 décembre à la direction et à l’OGBL, et plus de deux semaines d’arrêt de travail, les négociations entre patronat et syndicat ont repris jeudi dernier.

Georges Mischo a tenu à rappeler que l’intention du gouvernement n’est nullement de s’immiscer dans les tractations proprement dites d’une nouvelle convention collective. Les trois députés de l’opposition ayant interpellé le ministre du Travail sont du même avis, tout en critiquant toutefois une semblable passivité de l’ex-député-maire d’Esch-sur-Alzette pour organiser une médiation. Le principal concerné a tenu à réfuter formellement ces «rumeurs» à la tribune de la Chambre.

Déi gréng, LSAP et déi Lénk mettent la pression

«Je suis convaincu que le gouvernement serait plus rapidement intervenu si une plus grande entreprise, comme, par exemple, ArcelorMittal, aurait été touché par un tel conflit social inédit», est venu fustiger François Bausch. Tout comme ses collègues Dan Biancalana et Marc Baum, il a également tenu à souligner le caractère «extraordinaire» de la situation chez Ampacet. La direction avait, en effet, unilatéralement dénoncé la convention collective, déclaré la non-conciliation et s’est refusé pendant de longues semaines à tout dialogue social.

La semaine écoulée, la présidente de l’OGBL, Nora Back, avait déjà mis en garde contre une menace qui pèserait sur le modèle social du Luxembourg, avec un affaiblissement inédit de la loi sur les conventions collectives. «Si cet exemple fait école, nous allons vivre ce qu’on n’aurait jamais souhaité, à savoir une vague de conflits sociaux. La paix sociale, qui est pourtant aussi un atout pour la compétitivité du pays, sera mise en péril», insistait Nora Back.

L’importance de maintenir la paix sociale

«Le gouvernement est dans l’obligation d’assurer la paix sociale. Je tiens à rappeler que sous les précédents ministres du Travail socialistes, il y a eu des médiations chez Husky, Dupont et Guardian. Le nouveau ministre du Travail se doit de jouer un rôle proactif», renchérit Dan Biancalana.

Pour Marc Baum, le temps urge pour renouveler et renforcer le cadre légal sur les conventions collectives, d’autant plus qu’une nouvelle directive européenne invite les États membres à mettre sur pied un plan d’action, d’ici la fin 2024, pour que le secteur privé soit couvert par un taux de 80 % de conventions collectives. Au Luxembourg, seule la moitié des salariés profitent aujourd’hui d’un telle convention.

Une issue favorable avant Noël?

«Ce gouvernement va prendre des initiatives pour réviser la loi», met en perspective le ministre Mischo.

En attendant, les négociations se poursuivent chez Ampacet. Aussi bien le camp syndical que politique espère une issue favorable avant Noël, soit avant la fin de cette semaine.

Ampacet a touché 2,2 millions d’euros en aides étatiques

À la demande du député Marc Baum (déi Lénk), le ministre de l’Économie, Lex Delles (DP), a dressé un point sur les aides étatiques dont Ampacet a bénéficié lors des cinq dernières années.

Il s’agit d’une enveloppe globale de 2,2 millions d’euros, dont 1,9 millions d’euros en aides pour compenser l’explosion des prix de l’énergie. Le reste des aides accordées ont profité à la recherche et aux investissements dans l’entreprise dudelangeoise.

 

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