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Accidents sous influences : «Je me suis réveillé après l’impact»


L’accident a eu lieu à l’entrée de la localité. (photo archives LQ)

Marc et Sandy ont oublié avoir pris leur voiture. Ils n’ont repris conscience qu’après avoir causé un accident. Marc avait mélangé alcool et somnifère. Sandy avait mélangé les shots.

Alexandre a eu très peur pour son chien. «Il était attaché dans le coffre de ma voiture», s’est souvenu le quinquagénaire à la barre de la 16e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg mardi après-midi. «J’ai vu une voiture arriver rapidement. J’ai cru avoir le temps de m’engager dans le rond-point, mais elle a percuté ma voiture par l’arrière.» Le choc a été violent. Alexandre se précipite hors de sa voiture pour s’occuper de son chien blessé. Marc, lui, paraissait totalement perdu, selon la victime présumée. «Il n’a pas été en mesure de prévenir les secours.»

Marc avait de quoi être choqué. «Nous étions allés dîner avec mon épouse. Nous avions bu. Ma femme est allée se coucher. J’ai pris un somnifère et je me suis réveillé sur la route après l’impact», raconte le septuagénaire, qui présente ses excuses à Alexandre pour les dommages causés.

L’accident a eu lieu peu après 3 h le 14 janvier 2022 dans le rond-point à l’entrée de Mondorf-les-Bains. Le prévenu présentait une alcoolémie de près de 2 grammes d’alcool par litre de sang au moment des faits. Le parquet estime que les infractions de coups et blessures involontaires, de conduite en état d’ivresse et sous l’influence de substances médicamenteuses étaient données. Il requiert 36 mois d’interdiction de conduire et une amende appropriée contre Marc.

L’avocate du prévenu fait valoir que «l’erreur est humaine» et que Marc «a eu un moment d’égarement dû à la consommation de son somnifère». Elle invoque la clémence du tribunal en faisant valoir plus de 50 ans de conduite d’un véhicule sans accident ni condamnation et demande au tribunal d’assortir la peine d’un sursis de préférence intégral ou, le cas échéant, d’une dérogation pour lui permettre de conduire son épouse à ses rendez-vous médicaux, ainsi que de ne pas le condamner à une peine de prison s’il venait à retenir les coups et blessures involontaires contre lui.

La commune de Mondorf-les-Bains s’est portée partie civile contre le prévenu. Lors de l’accident, les trois mâts portant des drapeaux fixés au centre du rond-point ont été endommagés et ont dû être remplacés, de même que deux jardinières.

Le prononcé est fixé au 28 février.

Un réveil à l’hôpital

Sandy voulait, quant à elle, prendre un peu de bon temps après des années difficiles. À 48 ans, elle commençait à sortir la tête de l’eau après une période difficile, a-t-elle expliqué à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Mais le soir du 1er novembre dernier, portée par la fête, elle a plongé dans l’alcool. «J’ai enchaîné les shots et je me suis réveillée à l’hôpital. J’ai dû en boire une quinzaine, note-t-elle. Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé entre les deux.»

Entre la consommation du dernier verre d’alcool et ce réveil, elle a pris le volant de sa voiture pour rentrer chez elle et a percuté la voiture de Kevin, qui était garée le long de la chaussée à Sanem. «Je suis entièrement responsable. J’aurais pu blesser quelqu’un», reconnaît Sandy en pleurs. Le soir des faits, elle présentait une alcoolémie de 2,08 grammes d’alcool par litre de sang.

Personne n’a été blessé. Il était 3 h cette nuit-là. Cependant, la prévenue a causé pas mal de tracas à Kevin, qui s’est retrouvé sans voiture pour «aller travailler ou conduire (sa) fille à la crèche». Le jeune homme, qui s’est porté partie civile et réclame 5 000 euros de dommages et intérêts à la prévenue, indique que sa voiture a été réduite à l’état d’épave. «J’ai récupéré 8 000 euros de l’assurance et vendu ce qu’il en restait pour 5 000 euros.» Kevin ajoute qu’il a dû racheter une nouvelle voiture et qu’il continue de payer le prêt de la voiture accidentée.

Le parquet a requis une amende appropriée et une interdiction de conduire de 20 mois. Sa représentante ne s’est pas opposée à un sursis étant donné qu’il s’agissait de la première infraction commise par la prévenue.

Le prononcé est fixé au 9 mars.

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