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88 cambriolages : confirmation des peines de prison requise contre la bande


La Cour d'appel rendra son arrêt le 4 février.(Photo : archives lq/Julien Garroy)

Condamnés pour avoir participé à une série de 88 cambriolages, cinq hommes avaient interjeté appel. Le parquet général demande la confirmation de leurs peines : entre un an et six ans de prison ferme. Il est convaincu que les malfrats ont agi en «bande organisée » durant trois ans et demi. La police avait chiffré les dommages à 169 872 euros.

Leur modus operandi ne variait guère. Ils opéraient toujours à trois au moins, l’un d’eux jouant au chauffeur. Leur cible : l’argent liquide des cafés, restaurants, agences de voyages… Les malfrats avaient sévi dans quasiment tout le Grand- Duché entre 2014 et fin 2017. Pour le parquet général, il n’y a pas de doute que les prévenus poursuivis pour cette série de 88 cambriolages ont agi au sein d’une «bande organisée ». Une bande à la tête de laquelle on retrouve José R. (55 ans). C’est le grand absent de cette affaire. Tout au long du procès en première instance, il s’était fait représenter par son avocate. Et c’est le seul des six hommes âgés de 27 à 62 ans qui n’a pas interjeté appel contre sa peine de prison : 8 ans de réclusion, dont trois avec sursis.

En son absence, les cinq coprévenus Fitim B., Naim B., Besnik S., Antonio P. et Ivo P. ont donc de nouveau tenté de sauver leur peau en le qualifiant de «menteur» et de «manipulateur ». S’ils l’avaient conduit quelque part en voiture, c’était pour lui «rendre service». À tour de rôle, leurs avocats se sont attaqués aux données de géolocalisation des téléphones portables des prévenus. Un élément sur lequel la 13e chambre criminelle s’était appuyée pour motiver son jugement. «Le portable n’est pas une partie du corps», a notamment argué la défense. Un argument que la représentante du parquet général a toutefois balayé dans son réquisitoire, vendredi matin : «Les données de géolocalisation sont corroborées par d’autres éléments : ADN, vidéosurveillance, écoutes téléphoniques, déclarations des coprévenus… »

Et d’ajouter qu’ils étaient souvent plusieurs coprévenus à être connectés dans les parages des lieux d’infractions. «À des hasards de cette ampleur», elle n’y croit pas. Les traces ADN de José R. poursuivi pour pas moins 79 cambriolages avaient pu être retrouvées sur 42 lieux de crime. Que le quinquagénaire était le point d’ancrage constant semble clair. Autour de lui auraient gravité les autres auteurs. Mais cela aurait été tout sauf des rencontres fortuites, estime le parquet général : «Il y avait deux frères, un meilleur ami et un voisin… et enfin, certains avaient même déjà commis ensemble des infractions à l’étranger.»

«Pas de Gëlle Fra, mais des portes et fenêtres…»

Le prévenu Naim B. clamant son innocence avait tenté de faire croire qu’il a joué au chauffeur, mais qu’il n’aurait pas été au courant des projets de José R. Une explication qui colle difficilement avec le contenu de son portable : «On n’a pas retrouvé de photos de la Gëlle Fra ou d’autres attractions touristiques, mais des portes, fenêtres et escaliers…» Pour le parquet général, c’est clairement un indice qu’il effectuait des réparages pour la bande. Pour le prévenu Besnik S., Me Frédéric Veneau avait versé une pièce attestant son incarcération à Zurich (CH) début 2014.

La parquetière demandera finalement son acquittement pour trois faits tombant dans cette période, mais cela n’aura pas d’incidence sur les peines requises. La représentante du parquet général a en effet demandé la confirmation des peines prononcées par les premiers juges. Ce qui donne six ans de prison ferme pour Fitim B. et Besnik S. – «les deux ont le plus longtemps fait partie de cette bande» –, et cinq ans contre Naim B. En raison de leurs condamnations respectives en Suisse et en France, un sursis n’est plus possible. Contre Antonio P., seul sans casier spécifique, les trois ans de prison, dont deux avec sursis, seraient adéquats. Enfin Ivo G. avait été condamné à un an de prison ferme pour le vol dans un hôtel, place de la Gare, à Luxembourg, début mars 2014. «Le 22 février déjà, il avait réservé une chambre pour la nuit qu’il avait payée en cash. Ce qui montre que la bande était bien organisée », a soulevé la parquetière. Mais selon elle, malgré son casier judiciaire, un sursis probatoire est éventuellement envisageable.

La Cour d’appel rendra son arrêt le 4 février.

Fabienne Armborst

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