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Les usagers se mobilisent contre l’A31 bis payante


Les associations locales sont déjà très actives. La semaine passée, les membres de l’association Paix à Florange sont venus manifester devant la préfecture de Metz contre la traversée de leur commune par l’A31 bis. (Photo : RL)

L’avantage du projet de la future A31 bis présenté par l’Etat est de créer une rare unanimité entre les Nord mosellans concernés. Ils s’y opposent et ils envisagent déjà des actions.

Toutes les voix qui se sont élevées dans le Nord mosellan sont résolument opposées au projet d’A31 bis. S’il fallait compter sur des soutiens locaux, c’est raté.

Aucune garantie n’a été obtenue sur les propositions locales et rien ne semble assurer contre le pire des scénarios : un tracé cisaillant des communes et payant, au détriment de tout autre projet de développement vertueux du territoire.

Déjà, le bénéfice temps représenté par la déconstruction du poste frontière de Zoufftgen serait ruiné par un péage, qui renvoie directement à la douloureuse expérience des contrôles filtrants instaurés après les attentats de Paris. Personne n’en veut, sans imaginer la pagaille qui s’emparerait des réseaux routiers lors des chassés-croisés de juillet et août.

Le remède semble pire que les maux et la seule évocation de péages a déclenché une avalanche de critiques souvent acerbes. Les travailleurs frontaliers qui fréquentent chaque matin et soir l’A31 ont l’impression d’être pris pour des vaches à lait, pour ne pas dire autre chose…

« Que nos dirigeants proposent plutôt d’autres moyens à prix réduit pour changer les modes de déplacement, suggère Cédric Reysz. Ou ce sera des bouchons sur les réseaux routiers annexes. » Martine Pancaldi serait d’accord, mais uniquement pour une « A31 bis spéciale camions et payante ».

« Les maires devraient démissionner »

La colère gronde du côté des élus, en particulier ceux ayant avancé des projets alternatifs comme Patrick Luxembourger, maire de Terville, défenseur de Vital, une ligne de chemin de fer nouvelle le long de l’A31, ou Anne Grommerch, député-maire de Thionville, qui propose un monorail suspendu. Patrick Luxembourger étrille une « aberration technocratique totale qui ne réglera rien ». Avocat, il compte attaquer sur le plan juridique la décision du ministre. « Tous les maires concernés devraient démissionner, puisque l’on ne sert à rien, maugrée-t-il Cette décision nous ramène vingt ans en arrière, c’est ce que l’administration et l’Etat ont toujours voulu faire, et en prime on va payer ! » La député-maire de Thionville, Anne Grommerch espère une réponse collective forte : « On ne peut pas accepter cela, on nous mène en bateau », gronde-t-elle.

Ils pourront compter sur les analyses d’associations locales déjà très actives. « On confisque aux automobilistes la gratuité sur une autoroute qu’ils ont déjà payée pour faire un tronçon destructeur qui ne résoudra rien », fustige Florent Golin, président de l’Agirr. En écho, la présidente de Paix à Florange, Nadine Menzin, dont la ville est menacée d’être coupée en deux par un nouveau tronçon, sonne la révolte : « Si l’Etat n’entend que les gens qui organisent des opérations escargot, eh bien nous allons faire de même avec nos armes à nous : nous bloquerons les autoroutes avec nos tracteurs, nos voitures, nos bulldozers. »

Républicain Lorrain