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L’UE s’attaque au financement du terrorisme


illustration AFP

La Commission européenne dévoile mardi après-midi un « plan d’action » contre le financement du terrorisme, ardemment réclamé par la France après les attentats qui ont frappé Paris en 2015.

Les 28 membres de la Commission, réunis en collège mardi à Strasbourg, doivent adopter « un plan pour renforcer la lutte contre le financement du terrorisme ». Ce texte sera présenté par le vice-président de la Commission, le Letton Valdis Dombrovskis, à partir de 14h30. La France a particulièrement insisté pour que des mesures soient prises rapidement. « Je comprends pleinement le sentiment d’urgence du gouvernement français, et je le partage », a affirmé le vice-président de la Commission européenne, le Néerlandais Frans Timmermans.

Le « plan d’action » comprend deux volets. Le premier a pour objectif d’assécher les sources de financement : « C’est une opération très compliquée car il faut agir en dehors de l’Union européenne sur des sujets comme le commerce illicite de pétrole, le vol des banques, les enlèvements et les prises d’otage, le trafic d’œuvres d’art, etc. Nous prendrons notamment de nouvelles mesures sur le commerce illicite des biens culturels », a promis le dirigeant européen. L’autre pilier a pour cible les transactions « afin que l’argent n’arrive pas dans les poches des terroristes ».

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Dans le collimateur de la Commission européenne : les cartes prépayées, les monnaies virtuelles. Les cartes prépayées, dont Bercy avait révélé leur utilisation dans la préparation des attentats du 13 novembre pour financer voitures et appartements des assaillants, se veulent une alternative aux cartes de paiement classiques, notamment pour ceux qui n’ont pas de compte en banque. Estampillées Visa ou Mastercard et munies d’un code secret, elles permettent de retirer du liquide dans les distributeurs, de faire des achats en magasin ou en ligne, comme des cartes bancaires classiques. Mais à la différence de ces dernières, elles ne sont pas nominatives.

La Commission propose donc de réduire les seuils d’anonymat. « Pour qu’elles puissent être activées en ligne, nous devons pouvoir demander davantage d’informations pour l’identification des personnes », explique Frans Timmermans. Quant aux monnaies virtuelles,telles que le bitcoin, la Commission veut aussi mieux les réguler. Ces dernières permettent de réaliser des transactions transnationales en dehors de tout contrôle des autorités financières ou des services de renseignement, en préservant l’anonymat des différentes parties. La Commission prône également une coopération accrue entre les cellules nationales de renseignement financier, comme Tracfin en France.

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