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Trump battu, Clinton accrochée dans l’Iowa


Ted Cruz applaudi par sa femme Heidi et ses partisans après avoir remporté la primaire républicaine le 1er février 2016 à Des Moines dans l'Iowa. (Photo : AFP)

Donald Trump a trébuché, Hillary Clinton a été accrochée: l’Iowa, première étape des primaires américaines dans la course à la Maison Blanche, a été dure pour les favoris des sondages.

Appelés à choisir leur candidat pour l’élection du 8 novembre qui désignera le successeur de Barack Obama, républicains et démocrates se sont rendus en nombre dans les bureaux de vote (écoles, bibliothèques, gymnases…) de ce petit Etat agricole du Midwest.

Dans les deux camps, et dès la prochaine échéance du New Hampshire le 9 février, la lutte s’annonce âpre. L’ultra-conservateur Ted Cruz vainqueur lundi côté républicain, tentera de capitaliser sur ce bon départ. Hillary Clinton, battue dans l’Iowa il y a huit ans par Barack Obama, était, peu après 00H00 (06H00 GMT), quasiment à égalité avec le surprenant sénateur du Vermont, Bernie Sanders, 74 ans.

Aucune télévision américaine ne s’aventurait à désigner un vainqueur entre les deux candidats séparés par quelques dixièmes de point seulement. Dans un discours au ton rassembleur, son mari Bill à ses côtés, l’ancienne First Lady a martelé que le parti démocrate représentait «ce qu’il y a de mieux pour l’Amérique» face à des candidats républicains qui cherchent à «diviser».

«Révolution politique»

«C’est très important qu’une femme accède à la Maison Blanche de mon vivant», expliquait Molly Schott, retraitée de 77 ans, venue écouter la candidate sur le campus de Drake University. «Ce soir, c’était la première étape. Le combat sera long».

«Les habitants de l’Iowa ont envoyé un message au monde politique, au monde économique et aux médias», a de son côté lancé «Bernie». Le bouillant septuagénaire, pourfendeur de Wall Street, a une nouvelle fois appelé l’Amérique à une véritable «révolution politique»

Le très bon score de Marco Rubio, solide troisième chez les républicains selon des résultats partiels, devait faire pousser un «ouf» de soulagement aux ténors du «Grand Old Party». «Pendant des mois, on nous a dit que je n’avais aucune chance car je portais un message optimiste (…) ou que mes cheveux n’étaient pas gris», a immédiatement réagi, tout sourire, le sénateur de Floride au visage de jeune premier.

Lors de ces «caucus» (réunions) au format singulier, les républicains votent à bulletin secret, les démocrates forment des groupes par candidat afin de répartir des délégués. «La procédure est assez confuse», constatait Aaron Menick, étudiant. «C’est très chaotique mais je suis content que tant de gens se soient déplacés…», souriait-il.

Donald Trump a incontestablement passé une mauvaise soirée. Car le magnat de l’immobilier, trois fois marié, divise la droite religieuse, qui a aidé à couronner les deux derniers vainqueurs des «caucus» de l’Iowa en 2008 et 2012. Beaucoup d’électeurs évangéliques ont en effet choisi le sénateur du Texas Ted Cruz, qui, selon les projections des télévisions américaines, est arrivé en tête avec environ 28% des voix dans cet Etat rural.

«Courageux conservateurs»

Créature du Tea Party, détesté au Congrès pour son obstruction permanente, le vainqueur du jour a fait campagne contre «le cartel de Washington».

«Ce soir est une victoire pour les courageux conservateurs, dans l’Iowa et à travers ce grand pays», a-t-il lancé, voyant dans ce résultat la preuve que le président des Etats-Unis ne serait pas choisi par «les médias, les élites de Washington ou les lobbyistes».

Pour Trump, dont le discours anti-immigrés, anti-musulmans et «politiquement incorrect» lui a permis de faire un bond dans les sondages, l’équation se complique.

Celui qui étrille quotidiennement sur Twitter les «loosers» de tous poils, sait qu’il va devoir faire évoluer sa posture après ce premier revers. «Demain nous serons dans le New Hampshire (…) et nous nous battrons pour obtenir la nomination républicaine», a-t-il lancé dans un discours au ton inhabituellement posé et conciliant.

Grand perdant de la soirée, Jeb Bush, l’ancien gouverneur de Floride, fils et frère de président, termine très loin derrière. Premières victimes de cette soirée électorale inaugurale: le démocrate Martin O’Malley, ancien gouverneur du Maryland et le républicain Mike Huckabee, ex-pasteur baptiste et ex-gouverneur de l’Arkansas, ont jeté l’éponge.

Le neurochirurgien Ben Carson, arrivé en quatrième position, a lui annoncé qu’il ne suspendait pas sa campagne après les primaires de l’Iowa mais qu’il rentrait chez lui «chercher du linge propre».

AFP/M.R.