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Un état de grâce

Quarante-huit heures après avoir reçu les filles de Jacqueline Sauvage, cette femme condamnée pour avoir tué son mari à coup de carabine, le président français, François Hollande, a partiellement gracié celle qui a souffert des décennies durant de la violence d’un compagnon et d’un père. Elle devrait sortir de prison au cours du mois d’avril, même si elle reste coupable aux yeux de la justice. Une cour d’assises l’a en effet jugée par deux fois coupable, chose difficile à comprendre au vu du degré de souffrance qu’a infligé cet homme à sa famille.

Cette grâce partielle arrive à un moment où le public s’est mobilisé pour cette affaire exceptionnelle. Jacqueline Sauvage est devenue malgré elle une icône des victimes de violence conjugale. Elle qui a fait justice elle-même, poussée à bout dans une société qui a encore du mal à accueillir la parole des victimes et surtout à les protéger face à leur bourreau. Si tant de femmes meurent sous les coups de leur conjoint, c’est aussi parce qu’il en faut beaucoup pour que les autorités réagissent. Il aura fallu 47 ans pour que Jacqueline Sauvage prenne ce fusil et abatte son bourreau, une décision dont le caractère très tardif a sans doute semblé incompréhensible.

Quoi qu’il en soit, la semi-grâce présidentielle est un peu gênante à plus d’un titre. Jacqueline Sauvage reste coupable d’un crime jugé comme tel, ce qui montre à quel point les violences conjugales restent un sujet très sensible. Puis, même si la grâce présidentielle reste un fait extrêmement rare, cela discrédite quelque part la justice et confère au président de la République une aura quasi royale. Cela ne remet pas en cause le traitement de ces affaires et Jacqueline Sauvage reste aux yeux de la justice coupable de meurtre malgré tout. Si son histoire aura touché une bonne partie de l’opinion publique – et l’on ne peut que se réjouir qu’elle ait enfin trouvé la paix – il faudra s’interroger sur tout ce qui s’est passé pour qu’une femme ne voie pas d’autre issue que de tirer dans le dos de son bourreau.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Bonjour Madame Audrey Somnard ; c’est un bon geste le président français, Monsieur François Hollande, gracie partiellement d’une femme sexagénaire Incarcérée depuis trente-quatre mois, Jacqueline Sauvage, cette geste humanitaire en premier lieu est qui un sens de la gravité de la violence conjugales est les circonstances qui suivi qui demeure mal chez la société familiales française est d’autre …..
    A cette effet si facile de telle décision de haute autorité est si très dur d’oubliez l’image de son bourreau en réalité, il faut être très rigoureux dont l’affaire familiales qui finira mal. Merci bien

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