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L’essai nord-coréen suscite une hostilité mondiale


L’annonce par la Corée du Nord de son premier essai nucléaire d’une bombe H, nouveau défi à la communauté internationale, a entraîné l’hostilité immédiate des grandes capitales et la convocation le jour même d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

À Washington, le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a condamné les « provocations » du régime nord-coréen, auxquelles les Etats-Unis répondront « de façon appropriée ». Mais Washington n’était pas en mesure de « confirmer dans l’immédiat » l’essai nord-coréen ni de dire s’il concernait une bombe H, que Pyongyang affirme être parvenu à « miniaturiser ».

Principale alliée de la Corée du Nord, en dépit d’une relation dégradée ces dernières années, la Chine a fait part de sa « ferme opposition » à l’essai nucléaire, mais sur un ton mesuré. Pékin a ainsi « exhorté instamment » Pyongyang « à tenir son engagement de dénucléarisation, et à s’abstenir de toute action qui aggraverait la situation », selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Hua Chunying.

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L’ambassadeur nord-coréen à Pékin va se voir convoquer pour une « protestation solennelle », a-t-elle ajouté, précisant que les autorités allaient mesurer les radiations à la frontière « pour assurer la santé de la population ».

À New York, le Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir une réunion d’urgence mercredi, ont indiqué des diplomates. La réunion « a été demandée par les Etats-Unis et le Japon » et elle prendra la forme de consultations à huis clos entre les 15 pays membres, a précisé la porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU, Hagar Chemali.

La Russie, pour sa part, a dénoncé une « violation flagrante » du droit international, le ministère des Affaires étrangères appelant toutes les parties à « s’abstenir d’actions qui pourraient mener à une aggravation incontrôlée des tensions ».

Grave menace

Quelques instants après l’annonce de Pyongyang – intervenue à deux jours de l’anniversaire du leader nord-coréen Kim Jong-Un -, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a qualifié l’essai nucléaire de « grave menace pour la sécurité » du Japon. « Nous ne pouvons absolument pas tolérer cela », a-t-il ajouté.

Tokyo, a-t-il prévenu, va prendre des « mesures résolues » contre Pyongyang et « coordonner (ses) efforts avec les Etats-Unis, la Corée du Sud, la Chine et la Russie » pour contrer ce « grave défi » aux efforts menés pour enrayer la prolifération de l’armement nucléaire.

La Corée du Sud a aussi « vivement » condamné ce quatrième essai nucléaire nord-coréen réalisé « en dépit des avertissements de notre part et de ceux de la communauté internationale ». La présidente Park Geun-Hye a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale et Séoul « prendra toutes les mesures nécessaires » pour que Pyongyang « paie le prix de cet essai nucléaire ».

Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a déclaré dans un tweet : « Si les rapports sur un essai de bombe H nord-coréenne sont vrais, il s’agit d’une violation grave des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et d’une provocation que je condamne sans réserve ».

La France « condamne » l’essai réalisé par la Corée du Nord, une « violation inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité » de l’ONU, et « appelle une réaction forte de la communauté internationale », a annoncé la présidence.

Pour l’Allemagne, cet essai constitue « une menace sérieuse pour la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne ». Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders dénonçait « une nouvelle provocation dangereuse » et une mesure « complètement irresponsable ». L’Italie a aussi estimé que le test, s’il était confirmé, constituerait « une grave menace pour la paix et la sécurité régionales ».

« Violation inacceptable »

Pour l’Otan, l’essai nucléaire « sape la sécurité régionale et internationale ». « Je condamne le développement continu d’armes nucléaires et de programmes de missiles balistiques par la Corée du Nord, ainsi que sa rhétorique enflammée et menaçante », a déclaré son secrétaire général Jens Stoltenberg.

L’Union européenne a dénoncé « une violation inacceptable » et une « menace » envers la sécurité de l’Asie du Nord-est, selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

S’il est confirmé que la Corée du Nord a effectué un essai de bombe à hydrogène, il s’agira d’une « violation évidente » des résolutions de l’ONU et d’un acte « profondément regrettable », selon Yukiya Amano, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), basée à Vienne.

De même, l’Inde « évalue les informations disponibles », notamment sur la nature thermonucléaire du test, tout en se déclarant « profondément inquiète », selon un porte-parole officiel.

La chef de la diplomatie australienne, Julie Bishop, a « condamné dans les termes les plus vifs » l’essai nucléaire qui confirme aux yeux de Canberra « le statut d’Etat-voyou » de la Corée du Nord.

 

AFP