La justice française a ordonné mercredi un nouvel interrogatoire de la grand-tante du petit Grégory Villemin, tué en 1984, une affaire irrésolue qui continue de fasciner les Français, en vue de sa possible inculpation pour « association de malfaiteurs criminelle », selon le procureur.
Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé noyé et ligoté dans la Vologne, une rivière des Vosges, dans le nord-est de la France. Le jour même, une lettre anonyme est adressée au père par un « corbeau » qui harcèle depuis plusieurs années la famille.
Bernard Laroche, un cousin du père, est rapidement mis en cause sur la base d’accusations de sa belle-fille, une adolescente de 15 ans, qui reviendra ensuite sur ses propos. Il est relâché, mais Jean-Marie Villemin, convaincu de sa culpabilité, le tue en mars 1985.
La convocation de Jacqueline Jacob, qu’une expertise en graphologie a désignée comme l’auteure d’une lettre anonyme menaçante adressée en 1983 aux parents du petit Grégory, « ne devrait pas intervenir avant quelques mois », précise le procureur général de la cour d’appel de Dijon (est), Philippe Astruc, dans un communiqué.
«Association de malfaiteurs criminelle»
Elle avait déjà été inculpée en 2017 pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », avec son époux Marcel. Mais les poursuites les visant avaient été annulées pour vice de forme. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, qui supervise le dossier depuis sa réouverture en 2008, a listé en début d’année les « éléments qui concernent Jacqueline Jacob », rapporte le procureur général, sans donner de détails.
Le parquet général a estimé que ces éléments « ne suffisaient pas » à la poursuivre pénalement, précise-t-il.
Mais à la suite d’une audience le 9 avril, la chambre de l’instruction a rendu mercredi un arrêt demandant à son président de « procéder à l’interrogatoire » de Jacqueline Jacob et « d’envisager son inculpation sous la qualification d’association de malfaiteurs criminelle », selon un communiqué.