Des premières esquisses de Mickey à la robe d’Emma Stone dans Cruella, l’exposition «Disney100» retrace «un siècle d’histoires» à Paris, illustrant au passage les liens anciens unissant la France et la firme aux grandes oreilles.

Passée par Philadelphie, Munich, Londres ou encore Séoul (où elle est toujours en cours), la rétrospective conçue à l’occasion du centenaire, en 2023, de l’empire du divertissement, fait étape pendant six mois au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Les fans de Disney pourront y découvrir une dizaine de galeries thématiques et interactives, à condition de débourser entre 24,90 euros en semaine et 28,90 euros le week-end par adulte, et entre 19,90 euros et 23,90 euros pour les enfants de 4 à 11 ans.

Page du script original de Steamboat Willie – premier dessin animé ayant mis en scène Mickey Mouse en 1928 –,  boule à neige utilisée par Julie Andrews dans Mary Poppins (1964), carnet de coupons d’entrées au parc californien Disneyland daté de 1960, recueils de contes géants figurant au début des classiques Snow White and the Seven Dwarfs (1937) et de Sleeping Beauty (1959)…

Plus de 250 pièces, issues des archives du groupe, permettent de remonter aux origines du studio initialement fondé par Walt Disney et son frère Roy pour produire les courts métrages Alice Comedies, tout en plongeant dans les coulisses des films et parcs d’attractions. De nombreuses reproductions de croquis et autres documents côtoient ainsi des œuvres originales, comme des esquisses de Pinocchio (1940) ou la partition de la célèbre chanson des Sept Nains, Whistle While You Work.

«La France est le pays qui a inspiré le plus de films Disney»

Les univers Marvel et Star Wars, comme les innovations de Pixar, trois marques rachetées au XXI^e siècle par la multinationale, agrémentent aussi le parcours. «La chose la plus importante chez Disney aujourd’hui, comme ces cent dernières années, c’est la façon dont nous racontons nos histoires», a commenté Becky Cline, la directrice des archives du groupe. Pour l’exposition, «nous avons décidé de retourner à Walt Disney, ses inspirations, ses créations, ses philosophies», a-t-elle ajouté.

L’occasion de rappeler que le père de Mickey a beaucoup été influencé par l’Europe, en particulier la France, dont vient… son nom de famille, ses ancêtres étant originaires d’Isigny-sur-Mer, en Normandie. «La France est le pays qui a inspiré le plus de films Disney», qu’ils soient adaptés de Charles Perrault ou Jules Verne ou se situent à Paris comme The Aristocats, souligne le consultant Sébastien Durand, spécialiste de l’histoire de Disney.

Le «tout premier voyage hors des États-Unis» de Walt Disney a eu lieu dans l’Hexagone, où il a officié comme ambulancier de la Croix-Rouge, à 17 ans, «juste après la fin de la Première Guerre mondiale», rappelle d’ailleurs Becky Cline. «Quand il revient en France, 20 ans plus tard, il va acheter 300 livres d’illustrations pour montrer» à ses équipes le style européen, ajoute Sébastien Durand. Autre souvenir de voyage : un oiseau mécanique en cage fabriqué entre 1880 et 1910 par la maison française Bontems, spécialiste des automates. Cette pièce, exposée porte de Versailles, a inspiré Walt Disney pour la création des animatroniques des parcs Disneyland ou du volatile chantant posé sur la main de Mary Poppins, selon le spécialiste.

Cette relation avec la France n’est pas à sens unique. «Premier pays en Europe continentale a avoir eu une filiale Disney» dès 1934, puis un parc Disneyland en 1992, elle représente aussi «un des principaux marchés de Disney du point de vue du box-office», poursuit-il, rappelant que The Rescuers, avec en vedettes les souris Bernard et Bianca, y ont été numéro un en salles en 1977 devant… Star Wars!

Jusqu’au 5 octobre. Paris Expo Porte de Versailles – Paris.