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[BGL Ligue] Au Swift, Menaï ne fait pas juste de l’encadrement


Menaï, tout à droite, aimerait bien ne pas faire qu’intérimaire.

Hakim Menaï et le Swift sont descendus du podium, dimanche. Avec ce 9 sur 18 depuis la reprise, on ne sait où situer cet Hesperange qu’on pensait devoir se crasher.

Quelle est la mission que l’on vous a confiée? Faire en sorte d’aller chercher le podium et l’Europe, ou simplement éviter que ce groupe qui a explosé en hiver ne finisse en roue libre, avec des standards indignes de ce que l’on attendait de lui il y a de ça six mois?

Hakim Menaï : Sincèrement, on ne m’a rien demandé de concret. On m’a seulement demandé de gérer psychologiquement ce groupe du fait de ma proximité. Je n’ai pas les tenants et aboutissants sur le financier, on travaille dur dans la semaine, mais une de nos tâches les plus lourdes, c’est le psychologique.

Parce que pour certains, cela devient compliqué. Il faut trouver les mots justes, leur parler avec sincérité…

…c’était un des reproches les plus réguliers adressés par les joueurs aux dirigeants. Le défaut de communication.

C’est vrai qu’ils en réclamaient. Parfois, c’est compliqué quand tu n’a pas toutes les informations. Mais je sais comment faire. Sinon, la mission est dure vu qu’on a perdu huit titulaires en hiver.

C’est carrément une autre équipe, avec des jeunes qui ont parfois 17-18 ans et n’ont aucune expérience du niveau seniors. Il y a aussi des revanchards qui ont peu joué ces derniers mois.

Et un coach qui n’a pas eu le temps de se préparer à ce qui lui est tombé dessus?

Moi, cela fait des années que je m’investis dans ce groupe en tant que team manager, en restant à ma place.

L’été dernier, on m’a demandé de devenir adjoint d’Emmanuel Da Costa et quand il est parti, ils ont préféré prendre quelqu’un qui connaissait le groupe et le championnat.

Mais de toute façon, un autre coach aurait-il été assez inconscient pour venir de l’extérieur, dans ces conditions?

Je ne sais pas. Peut-être que oui, peut-être que non.

Revenons à votre degré de préparation à l’idée de remplacer au pied levé un coach parti l’avant-veille du début du championnat.

Disons que je n’étais pas « pas préparé« . Moi, j’ai mon diplôme UEFA A depuis que j’ai 23 ans. J’étais joueur à Amnéville le soir et durant la journée, je faisais la formation au CREPS de Nancy. J’aurais pu coacher bien plus tôt, mais vous savez ce que c’est : tant qu’on peut, on continue à jouer.

D’ailleurs, je faisais encore des séances sous Carlos Fangueiro ou Pascal Carzaniga. Bref, j’avais anticipé. Et le foot étant fait d’opportunités… En vrai, là, je prends beaucoup de plaisir. Il y a de la tension aussi, mais surtout du plaisir.

Disons qu’on est contents de ce qu’on fait depuis le début d’année, mais on sait qu’on aura un coup de mou

Les résultats actuels ne seraient pas satisfaisants si l’on avait une version du Swift normal. Mais aujourd’hui, après cet automne et cet hiver pourri, cela ressemblerait presque à de bonnes nouvelles de faire un 9 sur 18. Qu’en pensez-vous?

Beaucoup de gens ont été surpris parce qu’ils nous voyaient nous écraser. Nous, on ne partait pas dans l’inconnu, mais on avait quand même des incertitudes. Depuis début février, on aurait pu mieux faire avec plus d’expérience, mais cela reste correct et on a maîtrisé beaucoup de choses. Personne ne nous a malmenés, on a juste manqué d’efficacité.

Disons qu’on est contents de ce qu’on fait depuis le début d’année. Mais on sait aussi qu’à un moment donné, on aura un coup de mou, c’est certain, parce qu’on a beaucoup de joueurs qui n’avaient plus joué depuis longtemps. Et je suis bien embêté aussi parce qu’on n’a presque pas de milieux de terrain. Nouvier fait… une pause, disons. J’aurais aimé pouvoir compter sur lui.

Avez-vous la certitude que vous ne subirez pas de nouveau coup de Trafalgar de la part de vos joueurs d’ici à la fin de saison?

Je ne pourrais pas vous répondre. D’après ce que je sais aujourd’hui, je dirais oui. Parce que nos discussions ont été franches. Mais d’ici quelques semaines… Par contre, on n’a pas encore du tout commencé à penser à la saison prochaine, et notamment avec les joueurs à renouveler. Mais je sais qu’on en a encore sous contrat.

Le Swift est redevenu une équipe totalement normale?

Intrinsèquement, par rapport aux joueurs qu’on a pu voir passer au F91 avant et au Swift ensuite, ce n’est pas faire injure à ceux qui sont là aujourd’hui de dire qu’on travaille dans d’autres conditions.

Il y a moins de talent, oui, mais peut-être plus de cœur et une autre façon de travailler. Je suis l’entraîneur normal d’un groupe normal.

C’est délicat, de revenir à ce genre de constat quand le Swift était programmé pour rouler sur la DN il y a encore deux ans?

C’est difficile. On est champions avec « Caza«  (NDLR : en mai 2023) et on pensait qu’on allait tout écraser et cela ne s’est pas du tout passé comme ça. Ça n’a pas trop marché. Mais c’est peut-être reculer pour mieux sauter?

Que doit-on comprendre? Que la saison prochaine, les moyens financiers vont revenir?

Je ne sais pas.

À quoi faut-il s’attendre, vous concernant?

Ça dépend du projet, mais vu que j’étais adjoint et que maintenant, je suis numéro 1, ça me plairait de le rester…