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[Nations League] Comme une ombre qui plane


(Photo : luis mangorrinha)

NATIONS LEAGUE Après une semaine de clashs entre Maxime Chanot et Luc Holtz, la sélection va devoir sauver sa peau dans un contexte tendu.

Après avoir dit, l’avant-veille, qu’il ne souhaitait pas répondre aux nouvelles allégations de Maxime Chanot, qui lui fait un procès en amateurisme depuis plus d’une semaine, au fil notamment d’une longue interview parue dans ces colonnes, Luc Holtz n’a pas pu éviter, en conférence de presse, de lire la semaine internationale qui l’attend à l’aune de ce renoncement de son défenseur central à être appelé. Qui est aussi un renoncement, de sa part, à l’appeler. Extrêmement minimaliste sur le sujet «Chanot», parce qu’il ne voulait pas laisser penser que ce sujet pouvait l’emporter dans son esprit sur le seul qui vaille actuellement, c’est-à-dire le maintien des Rout Léiwen en Ligue C, le sélectionneur a été sobre en tout. Y compris sur la question essentielle : cette passe d’armes a-t-elle perturbé le groupe? «Non!» Forcément, non. Pouvait-on s’attendre à un oui?

Luc Holtz est redevenu plus disert quand il a cherché à assurer que le Grand-Duché est prêt, déjà, à faire sans son joueur aux 71 sélections : «Ce n’est pas un facteur dérangeant. Dirk Carlson et Seid Korac ont prouvé qu’ils peuvent jouer à ce niveau et on n’a pas encaissé de buts ces derniers temps quand Chanot n’était pas sur le terrain.» La statistique est un peu bancale et il est douteux que mettre la fougue de la jeunesse en contrepoint de la force de l’expérience puisse équilibrer les plateaux de la balance. Il n’est pas exclu que l’ombre de Maxime Chanot plane lourdement au-dessus de la venue de la Bulgarie. Pas plus, ni moins, que ses dignes successeurs puissent reléguer le sujet au second plan au point que cela n’en soit même plus un. C’est tout ce qu’on souhaite.

Une défaite et la Ligue D sera en vue

Et ce serait très souhaitable que cette équipe offre les mêmes garanties défensives que lors du match aller à Plovdiv (0-0), où elle n’avait pas concédé la moindre occasion de but. Ne serait-ce que parce que le Luxembourg, après quatre journées de Nations League, a le plus mauvais rendement… offensif de toute la Ligue C en compagnie du Bélarus et de Chypre. Et que pouvoir miser au moins sur un peu de solidité ne serait pas du luxe vu la mission qui attend la sélection sur ces quatre jours : éviter la dernière place.

Après avoir recadré tout le monde en octobre afin de retrouver un état d’esprit et une certaine rigueur, le sélectionneur doit travailler désormais en urgence sur le chantier de la reconstruction d’une crédibilité offensive. «On travaille tous les jours là-dessus. On sait qu’on n’est pas aussi bon dans la possession qu’avant. Mais avant, des joueurs étaient dans un autre rythme parce qu’ils avaient plus de temps de jeu. Dans ce match, on ne va pas avoir beaucoup d’opportunités, alors il faudra être efficace!»

Luc Holtz a dit autre chose d’important. C’est enfoncer une porte ouverte, mais c’est utile de le rappeler : «Il faut gagner.» Il ne faut pas avoir fait «maths sup» pour se rendre compte que même un match nul laisserait peu de chances d’en réchapper (lire ci-contre), mais une défaite condamnerait pour de bon le Luxembourg à un barrage, voire à la relégation, huit mois seulement après avoir été en lice pour se qualifier pour l’Euro, ce qui constituerait une vertigineuse dégringolade. Gagnez, donc. Peu importe l’ombre.